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En relisant des vieux Fig Mag : Coluche, Le Pen, Bazin, Jean-Edern, Pauwels...

JC Gruau on ne vous entend plus parler politique alors que l'élection présidentielle bat son plein... Vrai. J'avoue avoir plutôt mal vécu cette période électorale car aucun candidat n'a été en mesure de soulever mon enthousiasme... Aucun en effet n'envisage de prendre les mesures qui, d'après moi, s'imposent pour "sauver" le pays ou, à tout le moins, l'empêcher de sombrer définitivement. Ce qui veut dire que quel que soit le vainqueur, la France continuera de sombrer... Très vite avec certains (Macron, Mélenchon...), un peu moins avec d'autres (Fillon, Le Pen...).

Vous le pensez vraiment. Oui. Car personne n'ose parler de "remigration" (ou de réémigration), supprimer purement et simplement ces lois liberticides et mémorielles qui nous interdisent de nous exprimer librement et d'étudier sérieusement l'histoire en général et la nôtre en particulier et, partant, de narrer le roman national dans nos programmes d'histoire comme il mérite de l'être ; personne ne veut "tout faire" pour libérer l'enseignement privé hors contrat (afin de lutter contre la "fabrique du crétin" par l'Education dite nationale), personne ne parle de réduire considérablement le nombre d'avortements dans notre pays ne serait-ce qu'en demandant la stricte application de la loi Veil, etc. etc.

Bref, énorme déception. Oui, énorme, colossale. Et ce d'autant que je n'ai plus guère de contact avec d'anciens camarades du FN devenus des "adversaires" car, aux dernières nouvelles, je suis toujours candidat aux législatives dans la première circonscription de Laval... Enfin, cerise sur le gâteau,  ma "candidature " n'a même pas été retenue pour effectuer des tâches de mises sous pli à la préfecture de la Mayenne destinées aux chômeurs ! J'avais reçu un texto émanant de ladite administration mais n'ai rien vu venir...

Alors que votre formation estudiantine et votre élection au conseil municipal faisaient de vous un candidat à sélectionner d'office. Oui, enfin, je pense surtout à mon ancienneté dans la maison... Mais, bon... Il y a des périodes comme ça où rien ne fonctionne vraiment et où vous êtes condamné à l'impuissance... 

Seriez-vous en route vers une petite dépression ? Nenni, rassurez-vous ! Car tout pendant que j'aimerai toujours autant la lecture des bons auteurs et des livres intéressants, j'aurai droit à ma ration quotidienne de bon temps... Cette après-midi, par exemple, plongé dans "Hiver africain", je me suis régalé en lisant quelques pages du voyage que l'écrivain britannique Ewelyn Waugh effectua en Afrique (Ethiopie, Congo...) en 1930 afin d'assister, comme correspondant de presse, au sacre du Négus, Hailé Sélassié...  Sans la lecture, franchement, ma vie serait souvent ennuyeuse...

A ce sujet, j'ai cru comprendre que vous vouliez me parler de vos dernières lectures... Mais attention ! pas des derniers livres - nombreux - que vous avez savourés récemment (le journal de Karen Blixen, La nouvelle histoire de France de Gustave Hervé...). Mais de vieux articles émanant des premiers exemplaires du Figaro Magazine, que vous lisiez dans votre adolescence et dont vous avez hérité quand votre plus jeune frère a repris la maison de vos parents. Vous en savez des choses, Bois-Renard... [rires] Oui, faute de place,  je ne peux garder ces journaux "en entier" dans mon bureau donc je dois sélectionner les articles qui m'intéressent, les découper et les ranger.. avec d'autres vieux articles de Valeurs Actuelles, Minute, L'Action française 2000... Sans oublier ma collection complète de Rivarol... Ah, j'ai de quoi lire pendant un siècle !

Vous aimez lire les vieux journaux que vous avez conservés. Oui, sinon je les aurais offerts à l'entreprise Séché ! Je ne suis pas collectionneur, je suis un lecteur, qui a besoin de lire tous les jours. C'était déjà le cas quand j'étais très occupé professionnellement, alors, depuis que je vis comme un retraité, je donne carte blanche à ma curiosité ou, pour parler comme Diderot, je "l'abandonne à tout son libertinage"...

Alors, commençons par les cinq derniers articles que vous avez découpés... Avec joie ! Le premier concerne l'excellente mémoire d'un auteur que je connais surtout de nom n'ayant lu de lui - et il y a de cela des lustres - que son roman le plus célèbre, "Vipère au poing".

J'ai deviné : l'affreux Hervé Bazin... Oui. Il a droit, dans le numéro du 19 mai 1984, à un article de Jacques Nerson à qui il avoue n'avoir plus que quatre romans à écrire... Rapport à la vieillesse qu'il voit arriver (il a alors 73 ans, qu'il ne fait aucunement). "Qu'est-ce qui vous ennuie le plus dans le fait de vieillir ?, lui demande Nerson. La réponse m'a enchanté, que voici : "La perte de mémoire. J'avais autrefois une mémoire féroce. Il me suffisait de lire un texte pour le retenir. C'est bien commode." Et de donner un exemple savoureux...

Lequel ? "Un jour, mon père à qui je demandais une carabine me dit : Récitez-moi deux mille vers de L'Iliade et je vous achèterai cette carabine. Je les lui ai récités sur le champ. Très bien, dit-il, vous l'avez. - Attendez mon père, voici maintenant L'Eneide, pour les cartouches..."

Formidable ! Oui, mais attendez la conclusion. "Et soixante ans après cette anecdote, écrit Nerson, Hervé Bazin de me réciter à nouveau les vers latins de L'Enéide. Sans la moindre hésitation."

Chapeau ! Est-ce tout ? Non, il y a dans cet article une bonne description de "l'affreux Bazin", que liront avec intérêt tous ceux qui se souviennent du visage de l'ancien académicien Goncourt.

Je vous écoute. "Une grosse caboche ronde, trop ronde, dirait-on, pour le corps qui la supporte ; les cheveux raides, toujours noirs ("l'âge ne me rendra pas albinos", écrit-il), coupés à la Jeanne d'Arc, avec cette célèbre frange qui lui mange la moitié du front ; une bouche mince, qui ne découvre que rarement, même lorsqu'il rit, des dents légèrement rentrées ; de hautes pommettes à l'asiate ; le menton fendu, en galoche ; la mâchoire lourde ; des mains épaisses, carrées : plus que d'un artiste et d'un grand bourgeois, et tout mécréant qu'il est, Hervé Bazin a quelque chose des curés de campagne d'autrefois. Un curieux mélange d'onctuosité et de rudesse."

Bien vu ! Oui. Mais après cette description d'un visage laissez-moi vous parler des mains d'un personnage - également célèbre - mais toujours bien vivant, lui - , Jean-Marie Le Pen, que, dans ce même numéro du 19 mai, le journaliste Patrice de Méritens a accompagné lors d'une tournée militante en Corse...

Tiens donc ! Et pourquoi évoquer les mains de l'homme politique le plus cultivé du pays ? Parce que, dans la salle des fêtes de Furiani où il arrive les bras tendus en V, le Menhir lance à son biographe Jean Marcilly (qui sortira cette même semaine "Le Pen sans bandeau" avant de lui voler... sa femme Pierrette...) : Tu n'as pas idée comme je dois faire attention avec mes abattis.... non tu n'as pas idée... Si je tends vaguement la menotte vers quelqu'un, flash ! Et hop ! Je me retrouve dans une gazette en train de faire le salut nazi... Si je tends largement le bras pour attirer l'attention d'un ami, flash ! Et me voilà dans l'Humanité-Dimanche en Duce sur le forum.

Les choses n'ont pas changé, malgré la dédiabolisation. Non, pas vraiment. Et les journalistes non plus, surtout ceux de FR3 - ainsi décrits par Patrice de Méritens, lorsque Le Pen arrive à l'hôtel La Madrague, à 20 km de Bastia. "FR3 est sur place. Blousons crasseux, tee-shirts tavelés, godasses éculées, oeil de dégoût du lumpenprolétariat télévisuel contre oeil de défiance de l'escorte."

Bien vu ! Oui, c'est ainsi qu'on écrivait encore dans le Fig Mag, à l'époque. C'est pour cela que je le lisais. On osait encore attaquer la gauche de manière directe, sans faire de chichi...

Mais cela supposait qu'il existât une droite... Oui, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui car les valeurs de ladite droite - le travail, la famille, la patrie - ne sont plus guère revendiquées. Par mollesse d'esprit et peur d'apparaître comme des fans du Maréchal... Beaucoup pensent aussi qu'elles sont obsolètes, qu'elles ne parlent plus aux gens... D'aucuns me disent qu'il faut vivre avec son temps : voyager (pas pour se former le caractère mais pour dénicher un pays fiscalement plus intéressant que la France socialiste), divorcer (dès que les orgasmes commencent à se raréfier au sein du couple qui s'était pourtant uni à vie "pour le meilleur et pour le pire"), acheter un enfant (si l'un des parents potentiels a un quelconque problème de fabrication)...

Bon, tout cela est très intéressant mais... ne dérivons pas ! Vite, la suite de vos articles sélectionnés... En avril 1988, le provocateur préféré de ma jeunesse, mon cher Jean-Edern Hallier, présente ses "Carnets impudiques" et révèle, entre autres, au rayon "Castor", qu'il avait trouvé un moyen d'enquiquiner "La Grande Sartreuse", la très désagréable Simone de Beauvoir, qui l'exaspérait par nombre de remarques désagréables (ils collaboraient à plusieurs publications gauchisantes après Mai 68).

Quel était ce moyen ? Il publiait, sous le nom de Beauvoir, des articles qu'il truffait volontairement de fautes de grammaire. "Une nuit, elle n'y tint plus et [lui] téléphona à deux heures du matin, furieuse. J'ai lu ce que vous me faites écrire, ce n'est pas français. - ça fait prolétarien, lui répondit Hallier du tac au tac, "plein de cynisme ouvriériste."

Et alors ? "L'argument étant sans appel, ajoute Hallier, elle ne trouva rien à dire..."  

J'ai lu, il y a fort longtemps ces "Carnets impudiques" et me souviens d'avoir tout particulièrement apprécié les lignes concernant saint Coluche...  Vrai. Jean-Edern lui reconnaissait "une sorte de génie : celui de rabaisser l'humanité, c'est-à-dire de la remettre à sa vraie place de sordide chiennerie, de lui plaire par en bas, délibérément, cyniquement, de lui renvoyer le miroir de sa propre vulgarité : Elle a eu sept enfants parce qu'elle ne pouvait pas avoir de chien, s'écriait-il d'une voix anale."

La citation est fort bien choisie. Oui, mais Jean-Edern n'accuse pas l'homme à la salopette d'avoir inventé la vulgarité ! Pour lui "notre déchéance de civilisation date de la Belle Epoque, où les gens d'argent découvrirent que le pétomane, un Italien au ventre gonflé au haricot rouge de la plaine du Pô, remplissait les salles mieux que la grande tragédienne Sarah Bernhardt. Dès lors, ils cessèrent de miser sur le grand art pour faire dans la pétomanie. Leur note à eux, leur moment d'extase auditive, pas le mi bémol : le pet, la soufflerie de leur âme."

Très juste ! Attendez la fin : "Depuis, tout art, tout divertissement, toute pensée, auront lentement obéi au culte de la grande pétomanie universelle, et les hommes idolâtrant l'argent se sont mis à genoux et à plat ventre, comme pour la prière, à montrer leur cul, à s'en servir, à parler avec, à oser même prendre des libertés : avec Coluche, c'était la liberté d'excrétion."   

Je crois me souvenir que l'excellent Gustave Thibon tenait, lui, une rubrique dans le journal de Louis Pauwels. Oui, quelque temps seulement. Et dans celle du 12 septembre 1987, le paysan-philosophe ardéchois cite le baron de Montesquieu : J'aime les paysans . Ils ne sont pas assez instruits pour être bêtes. Et Thibon d'ajouter :" Ce qui signifie : aucun voile de pseudo-science ne s'interpose, chez eux, entre l'intuition et l'expérience du réel, et de la pensée. " C'est exactement ce que je pensais jusqu'à une date récente... Car aujourd'hui, les paysans regardent autant la télévision que n'importe quel "employé de la ville". Résultat : ils tombent dans les mêmes travers que le reste de la population. Ils sont par ailleurs devenus des assistés de Bruxelles...Thibon lui-même écrit que "force est d'avouer que, même dans nos campagnes, ces détenteurs du bon sens se font de plus en plus rares."

Cette remarque lui permet d'évoquer un ouvrage qui eut son petit succès dans les années 80 : "L'ère du vide", d'un dénommé Gilles Lipovetsky. Cet auteur "attribuait la montée du vide intérieur au "surinvestissement de la zone privée", conséquence de l'éclatement du bloc autoritaire (moeurs, traditions, impératifs sociaux et religieux, etc.) qui entourait jadis l'individu et qui, disparu, le laisse aujourd'hui sans défense contre les remous de sa subjectivité, tel un liquide qui, séparé de son contenant, s'échappe dans tous les sens et épouse toutes les pentes. D'où ce paradoxe apparent : plus s'étend l'individualisme, plus s'efface la personnalité. Et, avec elle, le sens du réel. Et c'est ainsi, poursuit Thibon, qu'on passe du bon sens au non-sens."

"Passer du bon sens au non-sens", encore une excellente formule à conserver ! Oui, pour ceux que ça intéresse davantage que le prochain modèle de smartphone...

Une anecdote pour en finir avec Thibon... Et comment ! C'est celle que je préfère de lui et que j'ai entendu citer un jour par Thibon himself, sur Radio Courtoisie, dans les années 80, alors que j'étais en pleine tournée commerciale dans une cité (hideuse) de la banlieue parisienne... Je m'en souviendrai toute ma vie. Je m'entends encore rire de bon coeur dans ce décors triste à mourir... Il s'agit d'une anecdote de sa jeunesse - le petit Gustave avait 7 ans - qui met en vedette "un homme de son village bien connu pour la brutalité de ses réactions. Passent deux gitanes, raconte Gustave, diseuses de bonne aventure, qui interpellent le bonhomme en ces termes : Montrez-nous votre main, nous vous dirons votre avenir. Réponse : Vous le connaissez l'avenir ? - Oui, Monsieur. -Vous me le jurez que vous le connaissez l'avenir ? - Oui, Monsieur, nous vous le jurons. Réaction immédiate du vieux paysan : une gifle énergique administrée à chacun des deux voyantes, suivie de ces mots : Si vous l'aviez connu l'avenir, vous ne seriez pas venues ici."

Fantastique ! Et comment ! C'est en écoutant Thibon narrer cette anecdote que j'ai eu envie de le lire avec une avidité jamais rassasiée. Et qu'il est devenu mon philosophe préféré... Enfin, terminons, si vous le voulez bien, cher Bois-Renard, par l'article le plus "scandaleux" de ma dernière séance de sélection.

Si vous le souhaitez mais... de quoi s'agit-il ? De l'éditorial de Louis Pauwels du 6 décembre 1986 intitulé "Le Monde des Zombies", qui fit couler beaucoup d'encre et voua cet écrivain de qualité - et directeur du Fig Mag - à l'opprobre général car cet éditorial parut quelques heures seulement après la mort de l'étudiant franco-algérien de 22 ans Malik Oussekine.

Ah oui, je me souviens ! Les étudiants avaient manifesté en masse la veille de cet édito contre la Loi Devaquet assimilée au retour de la sélection avec un S majuscule... Je suivais de près l'actualité à l'époque et souhaitais ardemment que le gouvernement Chirac - premier gouvernement de la première cohabitation - améliorât l'état du pays car cela relevait du possible... Exactement. Dans cet éditorial écrit quelques jours avant pour des raisons de bouclage, Pauwels avait été au meilleur de sa plume. Il avait "cogné" comme lui seul savait le faire aussi brillamment à l'époque (avec Hallier, Jean Cau et quelques autres, soyons honnête).

Pour lui, pas de doute possible : les manifs étaient manipulées. "L'opération se déroule toujours en quatre phases, écrit-il. Premièrement, on manipule. Deuxièmement, on nie toute manipulation. Troisièmement, on prête une personnalité autonome et énigmatique aux manipulés. Enfin, on persuade l'opinion générale que cette jeunesse est l'expression d'une supra-raison à respecter désormais." Et de conclure ainsi son paragraphe : "Dans un pays vieilli qui se plie au juvénilisme par usure, un lâcher d'enfants produit à coup sûr gros effet."

Bien vu ! Oui. Il indiquait également que des militants trotskystes étaient entrés au PS, qui tenaient l'UNEF-ID, lequel "mit en place avec l'aide socialiste le système de désinformation sur la loi Devaquet" (qui était pourtant "si en arrière des réformes souhaitables et promises que le Gouvernement évitait d'en parler, crainte de décevoir sa droite"). A Paris et Villetaneuse, l'avant-garde étudiante se souleva et le reste suivit...

Je me souviens parfaitement de cette époque... Les meneurs parlèrent d'une "France élitiste" alors que le professeur Schwartz disait le contraire avec des arguments en béton armé ! Genre : "Alors que la sélection universitaire est officielle au Japon, Canada, USA, Suisse, Suède, Allemagne, les Français demeurent les champions du laxisme."

"D'un laxisme tel, écrit Pauwels que, sur l'ensemble des étudiants entrés à l'université à partir d'un bac sans valeur, plus de 60% abandonnent dans les deux premières années."

Déjà à l'époque, un tel taux d'échec ! Oui. Bref, sans la manipulation évoquée par Pauwels, la mobilisation ne s'explique pas, d'autant que, rappelons-le, le loi Devaquet ne fit que "suggérer une prudente orientation, se gardant d'invoquer la sélection, améliorant seulement le statu quo."

Toutefois, si je me souviens bien, les jeunes refusaient d'entendre dire que leur mouvement avait été récupéré... Oui. Ils disaient être hostiles au "sélectionnage", point barre. Ce que Pauwels explique remarquablement avant de définir ces jeunes qui avaient "entre 8 et 14 ans en 1981" et qui ont été fortement influencés par " la dégradation de notre environnement culturel et médiatique dans les années 1980".

Puis viendra, si je me souviens bien, la célèbre tirade qui fera de Pauwels, vous l'avez déjà indiqué, une sorte de paria (et lui fermera les portes de l'Académie française), tirade que j'avais personnellement trouvée excellente.  La voici : "[Ces jeunes] sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats de Coluche et Renaud, nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-bizz, ahuris par les saturnales de "touche pas à mon pote", et, somme toute, les produits de la culture Lang.

Ils ont reçu une imprégnation morale qui leur fait prendre le bas pour le haut. Rien ne leur paraît meilleur que n'être rien, mais tous ensemble, pour n'aller nulle part.

Leur rêve est un monde indifférencié où végéter tièdement. Ils sont ivres d'une générosité au degré zéro, qui ressemble à de l'amour mais se retourne contre tout exemple ou projet d'ordre.

L'ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l'effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. Ce retour au réel leur est scandale.

Ils ont peur de manquer de moeurs avachies. Voilà tout leur sentiment révolutionnaire.

C'est une jeunesse atteinte du sida mental. Elle a perdu ses immunités naturelles ; tous les virus décomposants l'atteignent.

Nous leur demandons ce qui se passe dans leur tête. Rien, mais ce rien les dévore. Il aura suffit de cinq ans pour fabriquer dans le mou une telle génération.

Serait-ce toute la jeunesse ? Certainement pas. N'ayant pas à courtiser les minus, osons dire que c'est la lie avec quoi le socialisme fait son vinaigre."

C'est vraiment un texte remarquable, et que j'ai retrouvé avec grand plaisir, merci JCG. Oui, c'est l'oeuvre d'une plume qui savait décrire les évolutions de la société française en général et celles de sa jeunesse en particulier. Le hic, je le répète, c'est qu'il est sorti quelques heures après la mort du jeune Malik Oussekine...

Paix à son âme et... à très bientôt cher JCG car... Nos lecteurs vont trouver que nous abusons...

Faites-moi signe dès que vous découpez de nouveaux vieux Fig Mag, c'est un plaisir de plonger ainsi avec vous quelques années en arrière... Promis !

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