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Laval sous Eugène Jamin

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De 1919 à 1933, Laval est gérée par un maître-imprimeur féru d’hygiène sociale, un sénateur de l’Union Républicaine qui charme ses loisirs en traduisant ses auteurs latins préférés et en présidant l’Union Vélocipédique Lavalloise et la Société Horticole.

Son nom ? Eugène Jamin.

Petit survol des événements qui marquèrent ses mandats...

 

 

Daniel Oehlert

En 1920,  Laval enterre son conservateur des musées d’archéologie et d’histoire naturelle, Daniel Oehlert. D’origine alsacienne, ce petit-fils du célèbre contre-chouan « Grand Pierrot » avait, entre autres, présidé la société géologique de France.

Il est mort selon son désir : dans l’une des salles du Vieux-Château qu’il avait contribué à restaurer avec ses deniers… Bon prince, il lègue à la ville ses collections et sa bibliothèque qui finiront au Musée des Sciences.

Alain Gerbault

L’année 1923 marque l’histoire lavalloise pour au moins quatre raisons.

La première est qu’un de ses pays, Alain Gerbault, entre dans la légende de la navigation en traversant – le premier -  l’Atlantique en solitaire à bord de son bateau Firecrest.

Devenu célèbre dès son arrivée à New York (Yvonne Printemps chante un tube à sa gloire !) Gerbault refuse le succès et la société occidentale : « Je ne pouvais m’empêcher de penser que les peuples des Tropiques sont plus heureux, et que la multiplication des besoins est un obstacle au bonheur. »

Le monument aux morts

Le 2e événement lavallois de l’année 1923 est, square Foch,  l’inauguration, par Eugène Jamin, du monument aux morts érigé en hommage aux soldats tombés pendant la « grande boucherie » européenne de 14-18…

Le 3e est l’arrivée d’un érudit, Ernest Laurain (1867-1948), aux commandes du palais des Archives construit dans l’ancien cimetière de la Guétière…

Les Bains douches

Enfin, last but not least : le 26 novembre 1923,  le conseil municipal entérine la création des Bains-Douches. Il est vrai que la Ville ne dispose d’aucun établissement d’hydrothérapie, une situation jugée intolérable par un Eugène Jamin qui suit de très près les travaux de construction (4 baignoires et 16 cabines de douche) achevés fin 1926, sur le quai d’Avesnières…

Toutefois, le nombre de baignoires demeurant insuffisant, de nombreux Lavallois continuent de se rendre au service des bains organisés à l’hôpital Saint-Julien…

Aujourd’hui fermés, les bains-douches de Laval ne conservent qu’un intérêt artistique, grâce à leurs mosaïques signées par un maître de l’art déco, Isidore Odorico…

Le jardin de la Perrine

C’est aussi dans les années 20 – sous l'impulsion de Jamin - que le jardin de la Perrine, acheté par la ville en 1885, prend son essor avec l’arrivée d’un jardinier-chef-exceptionnel, Julien Denier. Des plantations d’arbres sont effectuées, de nouveaux parterres sont créés ainsi qu’une roseraie.

En quelques années, la Perrine devient ce qu’elle est restée : le lieu de promenade préféré des Lavallois… Quant au marché de la cathédrale, il attire plus que jamais le chaland, comme l’écrit Jean-Pascal Lefebvre dans son Cœurs de Laval : « Les Bretons écoulent leurs primeurs, les Espagnols, des fruits exotiques aux côtés des marchands de nouveautés, de confection, de bonneterie. C’est la cohue et on ne sait plus où ranger les fermiers et les marchands forains ! »

Le rond-point du 11-Novembre

Mais le changement le plus « important » des années Jamin, celui qui fit le plus de bruit concerne la place de l’hôtel de ville, devenue progressivement, dans la deuxième moitié du XIXe, le nouveau « cœur » de Laval. Avec la création d’une halle centrale (1878) et d’une nouvelle poste (1879) venues s’ajouter à l’hôtel de ville, aux hôtels, grands magasins, hall et marché au blé…

Le 16 décembre 1929, le conseil municipal vote la création d’un rond-point place de la Mairie. Refus de l’Etat, qui rappelle que les convois militaires – tradition napoléonienne - doivent pouvoir circuler en ligne droite sur la nationale 12 qui traverse la place de la Mairie. Et se trouve au milieu de la route Paris-Brest (300 km de chaque côté !).

« Les Fesses à Gonnet »

La solution, c’est le pharmacien-adjoint au maire, Charles Gonnet, qui la trouve en suggérant de couper le rond-point par une voie réservée aux militaires !  Si ce projet est adopté, il suscite une scission au sein des Lavallois entre les pour et les contre ! En 1932, une pièce de théâtre sur le sujet obtiendra même un grand succès : « L’avaleront, Laval rond-point ! »

Entre-temps, l’un des opposants du conseil municipal, le docteur Rousseau, a baptisé ce rond-point, « Les fesses à Gonnet » ! Une expression qui fera mouche et ne disparaîtra qu’en 1977, quand André Pinçon supprimera ledit fessier en changeant le plan de circulation..

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