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Laval sous Adolphe Beck

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Né en 1876 à Laval où sa famille alsacienne s’installa après la « guerre de 70 », Adolphe Beck reprend la teinturerie industrielle familiale et, en 1919, entre au conseil municipal. En 1933, il succède à Eugène Jamin à la mairie jusqu’aux élections d’avril 1945 remportées par la liste du docteur Le Basser.Petit survol des événements qui rythmèrent ses mandatures...

 

La foire-Exposition de Laval

Solide - mais occulté par la période noire de l’occupation-, le bilan du maire Adolphe Beck compte moult créations : les garderies de vacances, la réorganisation du service d’incendie et de celui du nettoiement, l’établissement du 1e plan d’urbanisme de la ville (l’ancêtre du PLU), la mise au point du service des eaux…

Si les précitées relèvent du passé, trois sont toujours en place, à commencer par la création de la Foire-Exposition en 1935, qui se tenait alors au Palais de l’Industrie.

L’aérodrome de Beausoleil

L’autre création durable est due à une volonté du Gouvernement de 1936. Lequel, face à la montée en puissance de l’Allemagne nazie, décida de pallier la faiblesse de l’aviation française en créant des sections d’aviation populaire (S.A.P.) dans chaque département.

C’est ainsi que Beck fut amené à créer l’aérodrome de Beausoleil qui sera inauguré par un meeting aérien le 12 juillet 1937, avec une pilote qui venait de réaliser le Raid Paris-Saïgon, l’intrépide Maryse Hilz…

Le Musée-Ecole de la Perrine

La dernière grande création de Beck sera, en 1937, le Musée-Ecole de la Perrine, grâce au concours de son ancien condisciple du lycée de Laval,  Adrien Bruneau (1874-1965)…

Très porté sur les arts, Adolphe Beck présidera de longues années l’Association pour l’Art d’Aujourd’hui en Mayenne (AAA 53 prononcez « troiza 53 »)

En 1935, comme nombre de Lavallois, il se réjouit de l’élection à l’Académie française d’un enfant du pays, le littérateur André Bellesort, qui en deviendra le perpétuel entre 1940 et 1942…

Invasion et occupation

Le 17 juin 1940, Laval voit les Allemands victorieux prendre possession des leviers de commande de la ville et installer des oriflammes à croix gammée devant la façade des principaux bâtiments publics.

Adolphe Beck doit alors gérer une fin de mandat particulièrement difficile, celle de l’Occupation.

Ayant vécu cette sombre période à ses côtés en tant qu’adjoint, le Résistant Albert Goupil tint à faire savoir après la mort de Beck que « ses soucis furent de ne jamais céder que ce qu’il était impossible d’éluder, de feindre ; et de veiller sur notre population en lui empêchant les brimades dont elle aurait pu être l’objet. » Et de conclure : « Je sais ce que cela lui a valu de rebuffades pénibles et de goujateries répétées de la part de l’occupant. »

Les Américains

L’occupation par les « verts-de-gris » va durer quatre ans, jusqu’au dimanche 6 août 1944. Mais les principaux dégâts de cette période seront occasionnés par les quelque 50 gros bombardiers alliés qui, quelques mois auparavant, ont attaqué le viaduc, les trois ponts, la gare et les quartiers environnants…

Bilan :  une cinquantaine de morts, plus de 200 blessés et environ 4 000 personnes sur le pavé…Mais revenons au  6 août et à la venue des Américains qui mirent quelques heures à avoir raison de la résistance des derniers Allemands pour libérer Laval…

Le général de Gaulle

Dès 16 h, la municipalité qui a pu établir le contact avec l’autorité américaine, hisse le drapeau tricolore sur la façade de l’hôtel de ville où il n’avait par reparu depuis 1940… Le lendemain, 7 août, la population afflue dans le centre-ville pavoisé aux couleurs françaises et alliées, pour acclamer les convois américains.

Le 22 août 1944, venant de Bretagne et en route pour Paris, le général de Gaulle s’arrête à Laval en fin de matinée. Il est accompagné du commissaire de la République à Angers, un certain Michel Debré...

Après une réception et un déjeuner à la préfecture, de Gaulle visite les quartiers sinistrés et rejoint l’hôtel de ville pour s’adresser, à 14 h 45, à une foule immense composée de Lavallois et de nombreux habitants venus des villages alentour…

Lactalis

En avril 1945, le docteur Le Basser devient maire de Laval et Adolphe Beck goûte aux joies d’une retraite qui prendra fin avec sa mort, le 28 avril 1954,  dans sa 78e année. Ses obsèques eurent lieu rue de Cheverus, au temple protestant.

Si son nom est si célèbre aujourd’hui auprès des Lavallois c’est parce que plusieurs centaines d’entre eux fréquentent cinq jours sur sept, à deux pas de l’actuel Pôle Emploi local,  le siège du groupe laitier mayennais de dimension mondiale  Lactalis situé… rue Adolphe-Beck !

 

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