Les élections sénatoriales et le conseil communautaire du 22 septembre
JC Gruau, bonjour. Avant de vous questionner sur le conseil communautaire du 22 septembre, deux mots sur les sénatoriales auxquelles vous avez participé comme « grand électeur ». Même si je profite de l’occasion pour féliciter Mme Doineau, je ne peux m’empêcher de citer le grand Corneille concernant la victoire de cette charmante quinquagénaire : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »
Vous pensez que les jeux étaient faits d’avance ? Bien sûr, et tout le monde le savait : étant soutenue par le Roi Jean et tous les élus centristes du département, Elisabeth ne pouvait perdre cette élection. D’où ma citation…
J’imagine qu’elle a promis à tous les maires rencontrés pendant sa campagne de leur donner des subventions pour telle ou telle de leurs réalisations à venir. Oui, c’est ce que j’appelle « faire campagne avec son carnet de chèques »… Enfin, avec le carnet de chèque que chaque sénateur reçoit via sa réserve parlementaire… C’est autrement plus facile que de mener un combat avec l’étiquette FN comme l’ont fait – et gagné – MM. Ravier et Rachline à Marseille et Fréjus ! Mais je n’en veux pas à Dame Elisabeth car c’est ainsi que le Système fonctionne et, comme chacun sait, les maires ont plus d’intérêts à satisfaire (pour se faire réélire) que de convictions à défendre (pour continuer à se regarder tous les matins dans la glace sans se faire honte).
On en revient toujours au même problème : la politique, c’est de l’argent, du pognon… Hélas, oui. Moins d’argent = plus de convictions = moins de problèmes à régler...
Que pensez-vous du score de votre ami Bruno de La Morinière ? C’est un score décevant, très faible eu égard aux problèmes colossaux que doit régler notre pays. 20 voix sur près de 900 électeurs ! Très faible, oui, surtout, eu égard aux critiques que l'on peut entendre ici et là contre le Gouvernement et aussi contre ceux qui l’ont précédé au Pouvoir. Les gens sont vraiment décevants au moment de passer l’acte. Mais Bruno, sans faire campagne (impossible pour un salarié comme lui de voir tous les grands électeurs en sachant que ses chances d’être remboursé sont quasi nulles), Bruno a quand même réussi à doubler le nombre des voix FN par rapport aux sénatoriales précédentes. C’est ce que les observateurs retiendront de ce scrutin.
Ce qui compte c’est de progresser, non ? Oui mais il nous faut progresser vite car nous n’avons pas toute la vie devant nous ! Une société est en train de mourir sous nos yeux, la nôtre, qu’il nous faut défendre coûte que coûte. Je me souviens d’une remarque qu’un chef d’entreprise m’a faite le soir des résultats du premier tour des municipales à la salle polyvalente. Nous n’avions pas encore le chiffre définitif - et un doute planait concernant notre passage au second tour, autrement dit sur nos chances d’obtenir 10% des suffrages exprimés. Il m'a dit : « Allez, tu vas faire 9%, ce qui est un excellent score pour une première élection ! » Cette remarque m’avait prodigieusement agacé car je ne me présentais pas pour marquer le coup, prendre date, montrer que j’existais, faire parler du FN... Non !, je me présentais pour être, dès la semaine suivante, membre du conseil municipal de Laval ! Pour m'exprimer, critiquer certaines décisions, défendre mes électeurs, etc. Je l’aurais eu mauvaise de perdre avec 9% ! Plutôt se prendre un 3% ! Le temps presse, nous sommes sur la mauvaise pente et les problèmes de tous ordres s’accumulent. Et j’ai la prétention de croire que le FN peut, contrairement aux autres formations politiques, améliorer les choses…
Autre chose à ajouter concernant les sénatoriales ? Oui. Il fallait vraiment être motivé pour aller voter dimanche dernier car toutes les places de stationnement étaient prises à cause des Virades de l’Espoir et de la messe de confirmation des élèves de l’Immaculée Conception qui se tenait à Saint-Vénérand. La prochaine fois, si ces trois événements ont lieu le même jour, j’espère que les « autorités » libéreront quelques places de parking, rue de la Paix, par exemple. Ou rue du Mans, chez les étudiants de l'enseignement catholique.
Ce point évoqué, parlez-nous du conseil communautaire du 22 septembre. Comment l’avez-vous trouvé ? Intéressant ? Plutôt ennuyeux, comme toujours, car les sujets sont techniques, froids, financiers, et les opposants « actifs » au pouvoir en place se comptent sur les doigts d’une main. Résultat : les prises de bec entre élus sont rares, et ce d’autant plus que le Président Zocchetto a fait voter, juste après son élection, un règlement intérieur qui renvoie à la fin de chaque séance les questions liées à l’actualité…
Autrement dit : les plus intéressantes. Disons les seules susceptibles d’animer les débats, de mettre un peu de mouvement, de vie, dans cette assemblée de notables qui ont une sainte horreur de la contestation…
C’est pourquoi M. Boyer a crié au scandale quand M. Zocchetto a repoussé sa question liée à la réalité virtuelle ? Non. Il a crié au scandale car mon intervention, contrairement à la sienne, a été acceptée. Cela l’a rendu nerveux car, je tiens à le rappeler, il me tient pour un pestiféré, un personnage d’extrême-droite (comme il dit haineusement), un infréquentable dont il n’arrive toujours pas à admettre la présence physique dans les deux conseils qui se réunissent à l’hôtel de Ville. Le problème – pour lui – c’est que mon intervention était « recevable » par le Président car elle concernait, contrairement à la sienne, l’ordre du jour.
Mazette, vous êtes devenu un élu d’opposition modèle ! Disons que je commence à comprendre comment il faut manœuvrer pour s’exprimer dans une assemblée présidée par le très sage François Zocchetto…
De quoi s’agissait-il ? De remplacer un vice-président démissionnaire.
Et alors ? J’en ai profité pour sortir le dernier numéro de Laval Agglomération – le premier de la mandature Zocchetto, celui de l’été - afin de montrer les pages 6 et 7 sur lesquelles figurent quinze visages souriants qui devraient poser un problème à tous ceux qui nous bassinent à longueur d’année avec la parité ! Eh oui, quatorze visages sur quinze sont du sexe masculin !
Et alors ? Alors ! Cela démontre que la parité est à géométrie variable pour nos gouvernants.
Comment ça ? Elle est bonne, obligatoire, vantée, glorifiée quand il s’agit d’enquiquiner (pour rester poli) le Front National lors des élections au scrutin de liste mais elle est mauvaise, oubliée, mise de côté, quand il s’agit de se partager le gâteau (ou le magot), j’entends les indemnités financées par les entreprises et les contribuables locaux !
Et, une fois de plus, m’a-t-on dit, vous avez cité Patrick Juvet et son célèbre tube… Oui, j'ai demandé « Où sont les femmes ? » J’ai également souligné le fait que j’étais le seul élu à dénoncer cette inégalité de traitement.
Certaines femmes ont dû vous applaudir ? Secrètement, peut-être. Mais publiquement, toutes ont gardé un visage de marbre. Car on n’applaudit pas un élu soutenu par le Front National même quand il énonce une vérité qui saute aux yeux…
Vous avez également reparlé de Samia Soultani, seule représentante du beau sexe parmi cette équipe d’élus... Oh, malheureux, ne parlez surtout pas de « beau sexe » pour qualifier Samia Soultani ou vous allez m’envoyer devant les tribunaux ! Pensez qu’il y a des femmes qui n’ont pas sa beauté et qui pourraient se sentir insultées par ces propos… (Oui, je sais c'est très c. mais c'est ce que m'avait donné comme argument un membre de l'équipe municipale que je salue au passage.)
Mais vous avez quand même évoqué une fois de plus sa beauté. Disons que j’ai dit à M. Zocchetto que je n’osais qualifier de jolie la seule vice-présidente de peur d’être – une fois de plus - privé de micro… Bien que j’eusse prévu de l'indiquer au conseil, je me suis également abstenu de dire que Samia n’était pas une femme comme les autres ; qu’il s’agissait d’une politicienne aguerrie, quasi professionnelle, une cheffe de parti qui se trouve déjà être adjointe au maire et, demain, conseillère régionale quand son amie Elisabeth Doineau sera sénatrice… Dans son genre, c’est une Dati ou une Belkacem mais avec un mari et trois enfants…
Force est de constater que si l’on additionne toutes les indemnités qu’elle va toucher, cela fait une belle somme à tomber tous les mois d’autant qu’elle est déjà fonctionnaire à l'IUT de Laval, comme enseignante-chercheuse… Eh oui, cela fait des sous, aurait dit ma grand-mère. Mais la question, là encore, n’est pas personnelle car ce que Samia va gagner d’autres femmes le gagnent déjà ! Et je répète que je n’en veux pas à Pierre, Paul ou Jacqueline de gagner autant mais au Système de faire en sorte que la politique soit devenue un métier particulièrement lucratif et que les gens ne prennent pas les bonnes décisions qui s’imposent à cause de cet argent qui ruisselle de partout… Vous commencez à connaître la chanson…
En tout cas, cette remarque sur l’absence de parité a plu au Courrier de la Mayenne, qui en a rendu compte… Oui, le journaliste Lanvierge a fait son travail et permis à ses lecteurs de constater que « l’élu soutenu par le FN » remplit son rôle d’opposant bénévole, lui. Je m’en réjouis car Le Courrier compte - encore -plus de lecteurs que les conseils d’agglomération de spectateurs…
Combien de spectateurs lundi dernier ? J’ai compté quatre personnes…
Minable ! Oui, voilà ce qui arrive quand les élus reçoivent l’interdiction d’appeler un chat un chat, d’évoquer les sujets qui fâchent et de réserver le meilleur pour la fin ! Les gens ont mieux à faire que de venir entendre des élus formatés par un Système qui s’interdit de critiquer tout ce qui, de près ou de loin, mérite l’étiquette – ô combien dangereuse - de « politiquement incorrect ».
Au risque de vous déplaire, je les comprends ! Oui, moi aussi car la novlangue actuelle est insupportable. Elle tue la réflexion, l'esprit français, l'honneur de combattre avec des arguments ! Regardez ce qui se passe avec l’Etat islamique. Combien osent encore l’appeler ainsi, lui préférant le terme de "Daesh" (qui, m’a-t-on dit, veut dire la même chose en arabe).
Revenons au conseil et, plus précisément, au rapport de Veolia qui vous a donné l’occasion de prendre la parole… Exact, j’ai dit au président que je voulais évoquer un service à la fois coûteux et inutile, un service créé par ses prédécesseurs de la rose au poing qui, en 2009, pour faire pop, moderne, branchouille, etc. ont singé ce que Bertrand Delanoë avait mis en place pendant ses mandats à Paris…
Vous voulez parler des Vélituls ? Oui, des vélos de fille (comme on disait dans le temps) que même les bobos de compétition ont boudés depuis le début de l’opération ! Ayant entendu François Zocchetto les critiquer durement pendant sa campagne, je lui ai tout naturellement demandé quand il comptait arrêter les frais...
Et que vous a-t-il répondu ? Qu’il pensait la même chose que moi mais qu’il y avait un contrat qui courait avec Veolia... J’ai repris la parole pour demander combien coûtait cette farce et Olivier Richefou a lui-même chiffré ce service inadapté à une ville comme la nôtre : 100 000 euros par an ! Merci Monsieur Garot, les contribuables apprécieront…
Pour certains vous avez marqué un point car votre question était sérieuse et concernait un point précis. Je l’ignore ; ce que je sais, hélas c’est que nous, contribuables locaux, devons payer ce service inutile et que la facture est salée. J’eusse préféré que ces 100 000 euros annuels servent à autre chose plutôt qu’à singer ce Delanoë pour lequel j’éprouve, au mieux, de la pitié…
Est-ce tout concernant le rapport Veolia ? Non. J’ai trouvé curieux que le rédacteur de ce rapport place "l’augmentation sensible" des agressions dans la rubrique « Moyens humains » et non dans celle des « Faits marquants de l’année 2013 » !
Tiens donc, drôle de façon de s’exprimer ! Oui. C’est encore la novlangue actuelle qui veut présenter la lutte contre le sentiment d’insécurité et la délinquance comme un « aspect positif » de l’action de Veolia alors que c’est une réponse à une situation de plus en plus inquiétante, une situation, je l’ai dit à mes chers collègues, qui explique en partie ma présence parmi eux ! Je le sais car j’ai interrogé des dizaines d’usagères qui ont toutes pointé du doigt la dégradation des relations humaines dans les transports en commun.
Quel genre d’utilisatrice était-ce ? Des femmes souvent âgées, toujours seules et rarement aussi douées pour se défendre qu’un Mike Tison ou un Jean-Claude Bouttier de la grande époque… Il est évident que si j’avais rédigé le rapport j’aurais dit deux mots de cette dégradation et, bien sûr, des raisons évoquées par ces femmes. Mais j’aurais eu moult difficultés à écrire ce qu’elles me disaient car leurs propos étaient politiquement si incorrects qu’ils m'auraient valu une convocation devant un tribunal...
La raison de ce silence ? Elle est connue de nombreux Lavallois qui, contrairement aux élus de Laval Agglomération, prennent le Tul tous les jours ou presque…
Pouvez-vous nous en dire deux mots ? Oui, enfin… non ! Car elle est le plus souvent liée aux problèmes occasionnés par le mélange des cultures entre les Lavallois de chez nous et… certains nouveaux arrivants, si vous voyez ce que je veux dire...
Oui, je crois voir ce que vous voulez dire… Nous avons l’habitude de vivre d’une certaine manière et nombre de nouveaux venus en ont d’autres. Les résultats ne sont pas toujours heureux et n’ont pas fini de faire parler d’eux… C'est un fait. Mais je m'en tiendrais là car je connais l’obstination des centristes et des socialistes à refuser de le reconnaître : pour ces gens-là, le métissage, le mélange des cultures et l’immigration extra-européenne sans frein sont les pièces maîtresses de leur satané catéchisme mondialiste…
Je crois savoir également que vous avez témoigné de votre estime pour les Lavallois qui souffrent le plus de ce mélange des cultures. Oui, j’ai voulu rappeler que les personnes les plus touchées sont les Lavallois et les Lavalloises de souche qui sont obligés de prendre les Tuls, autrement dit les plus déshérités d’entre nous. Et j’ai achevé mon laïus sur le sujet par ces mots, que la gauche lavalloise ne saurait aujourd’hui prononcer sans faire rire tout le monde : « Ces personnes me trouveront toujours à leurs côtés… »
Et vous, au moins, on sent que vous êtes sincère quand vous parlez des gens qui n’ont pas assez d’argent pour éviter certains désagréments. Oui car je sais qu’une descente sociale est toujours possible, je l'ai connue, que ce n’est pas quelque chose qui n’arrive qu’aux autres. En revanche, j’ai une chance énorme que certains n’ont pas : des enfants qui, je l’espère, s’occuperont de leurs parents quand ces derniers seront incapables de jouer au football..
Ce sera le mot de la fin... Et il me convient parfaitement. A bientôt cher Bois-Renard !