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Fatigue du sens (Millet) : l'antiracisme

milletDans Fatigue du sens, Richard Millet évoque aussi avec finesse une notion dont on parle à tout bout de champ sans bien saisir ce qu’elle peut recéler de fondamentalement pernicieux pour la suite des événements liés à la francité : l’antiracisme

«  La fracture raciale (et non sociale – le social étant le nouveau nom lénifiant du racial) : l’Europe tout entière n’est qu’une déchirure raciale dont l’islam et l’antiracisme sont les fourriers, et le libéralisme le grand ordonnateur. »

p. 23

«  L’antiracisme ne se contente pas de détruire la métaphysique des races (telle que Nietzsche la voyait) ; il ruine aussi son romanesque – le grand roman de l’autre, de l’ailleurs, des frontières – au nom d’une utopie de l’indifférencié. Indifférenciation qui, pour s’affirmer, a besoin de la fiction d’un métissage global, d’une dé-racialisation dont s’excluent bien sûr les promoteurs de l’antiracisme, de la même façon que la gauche caviar occidentale condamne chez autrui ce qu’elle est la première à ne pas faire : perversion qui est sans doute l’ultime privilège par quoi la bourgeoisie demeure dans le sillage de l’Ancien Régime et la plèbe dans la haine de ce qu’elle est en réalité : la petite bourgeoisie universelle. »

p.32

 

« Des nations ? Non, des troupeaux, marqués différemment, et menés par la double houlette du Droit et du Marché vers l’horizontalité américaine. »

p. 49

 

«  Le métissage comme idéologie : rien de plus racialiste, sinon raciste, que l’antiracisme d’Etat. « Comment, vous êtes encore blanc ? » Telle est la rumeur culpabilisante qui se propage dans l’inconscient des masses européennes, bientôt résignées et acceptant pour compensation un consumérisme sans limites. »

P. 58

 

«  Feignons de croire qu’il existe des antiracistes intelligents ; sans doute en existe-t-il quelques-uns ; les autres sont sincères, c’est-à-dire des philanthropes conditionnés, des esclaves du Bien, les pires ennemis de la vraie justice : cathos de gauche, vertueux, militants sociaux, ligueurs, partisans, repentis, etc. Les antiracistes intelligents sont en réalité les maîtres d’un ordre où le racisme est entretenu comme fiction politique ou comme justification d’un vocabulaire, d’un discours, et qui gèrent l’alliance entre le Marché et le Droit : experts, financiers, juristes, avocats, journalistes… Face à eux, la solitude de l’écrivain.

p. 109

 

«  L’antiracisme : on ne saurait penser sérieusement que les Etats sont soudain animés de bons sentiments – ce qui reviendrait à croire à l’innocence et à la bienveillance étatiques. Il faut donc, au contraire, admettre que l’antiracisme, en tant qu’appareil idéologique d’Etat, est un instrument pervers de gouvernement, la même main tenant ensemble le Marché et le Droit, la racialisation des délits n’ayant son penchant que dans l’expansion du consumérisme. »

p. 128

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