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L'hôtel de ville sur l'axe Paris-Brest

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Le 16 juin 1821, Jean-François de Hercé prend la décision de rebâtir l’hôtel de ville, lequel, installé depuis 1757 dans l’hôtel particulier des Pontfarcy (où se trouve l’actuel centre administratif) est dans un état si lamentable que les élus doivent se réunir à la préfecture !

 

 

Jean-François de Hercé

« Le Conseil, déclare le maire, a considéré que, dans un siècle de lumières, l’hôtel de la Mairie devait être en rapport avec les progrès que font les Arts et annoncer à la postérité l’époque où il aura été édifié, par son élégance et son bon goût, et qu’il serve enfin d’ornement et d’embellissement à cette ville. »

Dans ce dessein, Jean-François de Hercé fait voter un emprunt de 80 000 francs ainsi répartis : 60 000 pour la construction, 20 000 pour le pavage des rues.

La « Grande traverse »

Sans entrer dans les détails, rappelons qu’à cette époque, Laval est le théâtre d’importants travaux d’urbanisme liés à la construction de ce qu’on appelle la « Grande traverse ». Décidée en 1809 sous Napoléon (d’après des plans de 1755 et 1794), réalisée principalement sous la Restauration, cette vaste opération a pour but d’améliorer les conditions de vie et de circulation à Laval en construisant ni plus ni moins une ville nouvelle sur le parcours reliant les actuelles rues de Paris et de Bretagne : l’axe Paris-Brest.

A l’époque, la population lavalloise, essentiellement concentrée dans ce qu’on nomme aujourd’hui – et avec fierté ! - le Vieux Laval, vit dans une ville carrément cracra : « Une suite de rues étroites, obscures, malsaines, dans lesquelles la rencontre de deux voitures est dangereuse. » (Nicolas Harmand, premier préfet de la Mayenne, Rapport au Gouvernement)

Jean-Pascal Lefebvre

Ouvert à la population le 1er mai 1833, cet axe Paris-Brest aligne des édifices aussi symboliques que la préfecture (rénovée entre 1817 et 1822 dans l’ancien bâtiment des Jacobins), le théâtre municipal (construit entre 1826 et 1830) et, sur l’autre rive, quasiment en face du Pont Neuf, la nouvelle mairie.

Le choix du lieu d’implantation de cette dernière a été fait en 1824, l’année de l’ouverture du Pont Neuf à la circulation. Il entraîne débats et polémiques… « Certains veulent l’installer sur l’autre rive, à côté de la nouvelle préfecture », indique Jean-Pascal Lefebvre dans un petit livre savoureux,Cœurs de Laval.

François-Henri de Gisors

La majorité pense autrement : la nouvelle mairie ne doit pas être installée dans « un faubourg éloigné mais dans le centre de Laval », rive droite, face à ce Pont Neuf « bâti à sec dans une prairie dans laquelle on a creusé un canal pour rectifier le cours de la rivière » ; sur une petite place baptisée Chiffolière où se trouvait jadis un marécage asséché en 1688…

L’année suivante, 1825, l’architecte de la nouvelle mairie est choisi : François-Henri de Gisors, un jeune parisien qui passera à la postérité en dessinant les plans du Sénat.

Place du Onze-Novembre

La première pierre est posée le 2 juillet 1827, en présence de Jean-François de Hercé, mais la dernière, cinq ans après, le sera sous la mandature d'un nouveau maire, Perrier de la Saulais.

Et voilà comment, quelques années plus tard, la place de la Chiffolière devint tout naturellement celle de l’Hôtel de Ville ou de la Mairie, avant de gagner une troisième appellation, fille de la Première guerre mondiale, la place du Onze-Novembre.

L’architecte Andréa Palladio

Destinée à symboliser avec force la dignité du pouvoir municipal, la nouvelle mairie adopte le style néo-classique qui caractérise déjà la préfecture et du théâtre. Très prisée des Lavallois, sa façade principale présente deux particularités.

D’inspiration palladienne (de Palladio, Andrea, un architecte italien du XVIe siècle, la référence du mouvement néo-classique), elle ressemble un peu à la façade du palais Chiericati à Vicence ; de chaque côté de la salle du conseil, elle abrite deux statues allégoriques représentant le commerce et l’industrie, les deux mamelles de la France louis-philipparde.

La salle des mariages

A l’intérieur, outre un agent d’accueil toujours prêt à renseigner le visiteur, se trouve un vaste vestibule d’entrée avec un escalier immense qui conduit, entre autres, à la salle d’honneur où se réunissent les conseillers démocratiquement élus pour six ans.

Cette salle a également une autre fonction : recevoir les différentes personnalités qui, pour une raison x ou y, viennent honorer de leur présence la ville natale du chirurgien Ambroise Paré, du peintre Henri Rousseau, de l’écrivain Alfred Jarry et du navigateur Alain Gerbault.

 

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