Le cimetière Vaufleury
Pas un « vieux » Lavallois qui ne connaisse le cimetière de la rue de Paris – plus souvent nommé Vaufleury – car rares sont ceux qui n’ont point un bouquet de chrysanthèmes à y déposer devant une sépulture lors des fêtes de la Toussaint. Eh oui, le 3 septembre 2010 ce haut-lieu de la cité totalisait précisément 71 513 corps inhumés dans plus de 12 000 sépultures…
Le cimetière de Grenoux
Situé à 1 358 mètres de l’hôtel de ville, le cimetière Vaufleury présente une superficie de 7,5 hectares situés entre la rue de Paris et celle de Chanzy.
Sa création a été adoptée lors du conseil municipal du 15 novembre 1881 alors que Laval comptait déjà deux cimetières : la Gare (où sont les archives départementales actuelles) et Avesnières, ainsi que quelques tombes à la section de Grenoux, à l’asile des vieillards de la Coconnière, à l’hospice Saint-Louis et à la communautés des Trappistines….
Cinq critiques
Les adversaires de ce projet avançaient cinq critiques, réfutées par Aimé Billion, le maire de l’époque : insuffisance du terrain proposé, agrandissement possible du cimetière de la Gare, troubles apportés aux concessionnaires des terrains dans les deux cimetières, orientation géographique mauvaise et inconvénients en résultant du point de vue de l’hygiène (tant par cette orientation que par le sol choisi à cause des infiltrations en provenant) et, bien sûr, une dépense excessive…
Règlement intérieur
Le projet adopté les travaux commencent et, le 1er février 1887, le nouveau cimetière s’ouvre aux inhumations mais aussi aux exhumations (translation des anciens cimetières).
La police des cimetières stipule que son entrée est interdite aux « gens ivres, aux fumeurs, aux marchands ambulants, aux enfants non accompagnés, aux individus qui seraient suivis par des chiens ou autres animaux, à toute personne qui ne serait pas décemment vêtue, enfin à tout porteur de panier ou de cabas. »
Ce règlement intérieur est toujours d’actualité !
Léopold Ridel
Vaufleury est séparé en huit carrés (de A à H) chacun lui-même compartimenté en quatre parties (ex : B avec BA-BB-BC-BD).
Il possède des pavillons et un aménagement général conçu par l’architecte Léopold Ridel à qui les Lavallois doivent également le Musée des Sciences, l’ancienne Caisse d’Epargne, la chapelle Saint-Julien…
Parmi ses autres curiosités se trouvent les différentes chapelles qui accompagnent la traversée de l’allée centrale, des mausolées remarquables, la fameuse croix de Malte, les cèdres et les quatre paulownias, la Vierge peureuse d’Amiens de la famille Ridel, la tombe de l’ancien conservateur Jean-Pierre Bouvet…
La tombe du Père Coince
La curiosité la plus visitée – 365 jours par an ! – c’est la tombe du Père Coince, que l’Eglise a déclaré Bienheureux. Et c’est peu dire qu’elle surprend le visiteur avec ses ex-voto et, surtout, ses vêtements d’enfants ! Car ceux qui implorent le secours de cet ancien jésuite le font pour aider les chères têtes blondes qui ont des difficultés à se mouvoir.
En remerciement certains « demandeurs » laissent des vêtements sur la tombe, qui sont ensuite redistribués à des œuvres de charité… (Ils le furent très longtemps par Yvette Oger dont la mère, à 5 ans, médicalement condamnée, avait été sauvée par les prières de son père au Père Coince ! Dès lors, le grand-père d’abord, la mère ensuite et Yvette enfin s’étaient occupé de cette tombe… unique en son genre !)
Le carré militaire
Autre curiosité, le carré militaire qui date de 1933. Il a droit à des dépôts de gerbe réguliers liés aux indications suivantes : « Ici reposent 294 soldats morts pour leur patrie en 1914-18, en 1939-45, en 1947-54 (Indochine) et en Algérie (1954-1962). » Y sont également enterrés des Français de confession musulmane tombés au champ d’honneur…
L’incinération ayant commencé à se développer à partir de mars 1984 à Laval, le cimetière Vaufleury compte également une demi-douzaine de colombariums de 24 places chacun.
François d’Aubert
En 1996, comme il ne restait que 104 concessions à creuser, la Ville dirigée par François d’Aubert a décidé de construire un nouveau cimetière, paysager celui-là, dans la zone des Bozées, Les Faluères, d’une superficie de 7,5 hectares lui aussi…
Depuis cette date, la Ville ayant supprimé les concessions à perpétuité (15, 30 ou 50 ans renouvelables) et rendu disponibles les sépultures non entretenues au point de tomber en ruine (après une enquête d’au moins trois ans), plusieurs centaines de places se libèrent chaque année à Vaufleury.
Si ces libérations ne sauraient réjouir aucun mortel, force est de constater qu’elles apportent une certaine satisfaction à tous les Lavallois souhaitant être inhumés dans un endroit qui leur est familier ; celui où ils « retrouveront » parents et amis…