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Les Galeries de l'Industrie

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Les Lavallois connaissent la Salle Polyvalente, et les plus anciens se souviennent du Palais de l'Industrie.

Mais avant, il y eut les Galeries du même nom..

Voici son histoire...

 

La première partie du XIXe siècle a été fertile en inventions économiques (gaz d’éclairage, métiers à tisser, machine à coudre et – surtout - utilisation de la force de la vapeur…). Cependant convertir l’opinion  à la révolution industrielle n’a pas été facile…

Napoléon III

« Les grands bourgeois avaient peur de perdre leur argent, écrit l’historien Pierre Miquel, les petits redoutaient la concurrence, et le public en général estimait que les innovations étaient inutiles et dangereuses… »

Néanmoins, un peu partout en France, des hommes enthousiasmés par la révolution industrielle en marche jouèrent les bons apôtres, conscients de trouver un terrain favorable durant le règne de l’empereur Napoléon III…

Jacques Chamaret

A Laval, chef-lieu d’un petit département rural, Jacques Chamaret (1808-1868) est de ces passionnés !

Secrétaire de la Chambre de Commerce présidée par le négociant en toiles Romain Le Gentil, il invite, en septembre 1850, de nombreux commerçants, industriels, agriculteurs et propriétaires mayennais à participer à une réunion.

L’ordre du jour est vaste : « Veiller aux intérêts généraux de toutes les industries du département, aider à leur développement, à leur amélioration, propager les découvertes utiles et mettre en garde contre des innovations dangereuses. »

Société de l’Industrie

Pour ce faire, Chamaret pose les bases d’une nouvelle Société de l’Industrie qui, dès sa constitution en 1851 sera présidée par Jacques Duchemin-Descepeaux (1784-1858). Entre autres missions, cette Société veut organiser tous les cinq ans une grande exposition…

Cette exposition est ambitieuse : elle veut montrer « à la fois les productions du cultivateur et les fabrications du manufacturier ; l’ouvrage du simple artisan et les inventions du mécanicien ; les découvertes du savant et les œuvres de l’artiste ; enfin, toutes les richesses du sol, à côté de tous les fruits de l’intelligence et du travail. »

Pierre-Aimé Renous

Pour ce faire, il faut de nouveaux locaux et… des fonds pour les construire ! Le 20 août 1851, le conseil municipal de Laval débloque 16 000 francs pour s’approprier la Halle-aux-Toiles. De son côté, le Conseil général ayant offert 6 000 francs, la construction est financée…

Le 15 avril 1852, l’évêque du Mans (le Diocèse de Laval sera créé en 1855), Mgr Bouvier, bénit et pose la première pierre des futures Galeries de l’Industrie édifiées selon les plans de Pierre-Aimé Renous, l’architecte du théâtre municipal de Laval.

Couvrant 2 064 m², le bâtiment est composé d’une vaste salle centrale à voûte vitrée avec galeries et nefs latérales.

Béatrix de Gavres

La première expo se tient du 1er au 30 septembre 1852. « La première semaine, complète Hélène Lindner-Bonnin, l’archiviste actuelle de la Ville de Laval, les Lavallois ont droit à de nombreuses festivités dont un défilé historique de 5 heures ! »

Ce défilé costumé représente l’entrée de Béatrix de Gavres dans la ville de Laval en 1290, année où cette dame fort active y amena avec elle des ouvriers de Flandres pour créer l’industrie du tissage…

Ce spectacle attira plus de 6 000 visiteurs. Gros succès. Divers objets en porcelaine de Sèvres offerts par l’empereur Napoléon III, ainsi que des médailles récompensent les lauréats des divers concours...

Charles Landelle

« Parmi les produits honorés, complète l’archiviste municipale, on trouve une charrue à déchaumer, un appareil distillo-évaporateur, du fromage de Port-Salut et des tableaux de Charles Landelle », un peintre lavallois nationalement connu.

En 1854, toujours sous la présidence de Jacques Chamaret, la Société de l’Industrie s’organise en six sections dotées chacune d’un programme de recherche « en béton » : Agriculture, Horticulture, Manufacture et Arts industriels, Sciences naturelles, Archéologie et Histoire, Littérature et Beaux-Arts.

Las, trois ans après, seule cette dernière section survit encore…

L’Echo de la Mayenne

En 1857, la seconde exposition enthousiasme un journaliste de L’Echo de la Mayenne : « Notre exposition, c’est de la richesse, de la beauté et du goût réunis sous un toit qu’envierait même Lyon, la seconde ville de France. Aucune ville de France ne possède un local aussi complet, aussi parfaitement adapté à sa destination. »

Ce local, le peintre lavallois Jean-Baptiste Messager a la bonne idée d’en faire un tableau, le seul document qu’il reste de ce bâtiment… Lequel n’accueillera plus d’exposition générale.

Le Palais de l’Industrie

Dans les années 1880, utilisées pour des fêtes et des concerts, les Galeries sont également mises à la disposition de l’armée, en octobre, pour le logement des réservistes, ce qui nécessite des travaux d’aménagement en 1888…

Il leur reste douze ans à vivre. Jusqu’à l’Exposition universelle de 1900 qui entraînera leur disparition et la naissance du « prédécesseur » de la Salle Polyvalente, le Palais de l’Industrie, dont l’histoire est contée ici…

 

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