Bernardine de Beaufort
Après la victoire de 2001, mon élue préférée est une mère de famille, Bernardine de Beaufort,qui ne manque ni de caractère ni de convictions.
Par exemple, elle tient à la souveraineté nationale comme à la prunelle de ses yeux de ciel : " Le fait de ne plus pouvoir être maître de son avenir est jugé insupportable ! m'indique-t-elle lors de notre entretien pour Les Elus au charbon. Or c’est le cas de notre pays, qui est de plus en plus dirigé par les réglementations européennes." Bien sûr, Bernardine n’a rien contre l’Europe (son Deug d’allemand en témoigne !). Mais elle pense mordicus que "la politique ne présente aucun intérêt si elle ne débouche pas sur l’action…"
Si j’apprécie cette femme de qualité, c’est parce que de toutes les élues côtoyées en treize ans de mairie, c’est la seule que la France passionne, la seule qui vibre à l'évocation de certaines grandes heures de notre histoire commune. La seule qui soit capable de discerner - 24 h sur 24 et 365 jours par an - ce qui est bon pour le pays et ce qui est mauvais, néfaste, nuisible ! Ce discernement, avouons-le, peut paraître fatigant - voire crispant - à ceux qui se moquent des affaires nationales et qui, partant, n'arrivent pas à comprendre pourquoi la wonder mother de la rue du Finistère sonne régulièrement le tocsin alors qu'elle vit dans une vaste demeure et qu'elle a fort bien élevé ses cinq beaux enfants...
"Ne pas être décapités !"
Ce discernement, je l'explique par la culture historique de Bernardine, qui commande nombre de ses réactions comme, par exemple, celle qui la mit en vedette lors du conseil municipal du jeudi 2 février 2006… Ce jour-là, l'opposition se livrait à une énième critique de Laval Infos, me reprochant d'avoir placé la légende d'une photo sur le visage de la conseillère municipale de gauche Colette Chaitout qui y figurait au milieu d'un groupe d'étudiants. Avec humour, Colette fit le reproche suivant à François de Sénert (consigné dans le procès-verbal n°392, page 21) : "Monsieur le maire nous ne demandons pas à être en photo, nous demandons à ne pas être décapités. C'est tout !
Et Bernardine de riposter du tac au tac : Chacun son tour !"
Dans la foulée, Guillaume Falot eut, pour une fois, l'occasion de proférer des paroles spontanées : Bernardine de Beaufort a de l'humour, mais vous savez que cela vient du cœur (...) Et l'on sent aussi que toutes les sensibilités de la droite lavalloise sont présentes dans cette salle…C’est bien la seule fois où j’ai entendu Falot dit "Lecreux" dire autre chose que des banalités sur l’écoute, la proximité, la fraternité, la nécessité de se mettre autour d’une table pour trouver une solution…
La suite dans le livre...