Ah, ces foutues marques !
En mai 2004, j’accepte de faire connaître deux frangins originaires du Mali qui vendent des vêtements aux particuliers à domicile. Pour étoffer cet articulet, je demande quelques noms de marques et Bernard-Marquis, l'un des frangins que j’interroge, m’en donne trois que je publie. Le problème c’est que je reçois, un mois après, un coup de fil de la responsable juridique d’une « grande » marque citée dans mon article. « Monsieur, la société que vous avez citée n’a pas le droit de vendre nos vêtements, seul M. X le peut… »
La jeune femme en question a contacté le jeune vendeur qui, avec son culot habituel, lui a dit que « les journalistes, vous savez bien, écrivent n’importe quoi ! » Je n’apprécie guère ce genre de réponse car si quelqu’un est bien incapable d’inventer le nom d’une marque de vêtements à Laval, c’est bibi… Bref, la société X exige un droit de réponse dans le prochain journal… Cette façon de voir les choses ne me convenant guère, je promets de régler le problème avec le commerçant en question…
Ce que je fis dans la foulée mais non sans peine car ce monsieur était aussi mécontent que désagréable. Enfin, pour obtenir son accord, je dus lui promettre un article pour fêter – ils n'allaient plus tarder - les trente ans de sa boutique de fringues, solution préférable au droit de réponse qui, lui ai-je dit (et je ne mentais pas) aurait tué la rubrique des commerçants « A la Une »… Ce serait dommage d’interrompre ce coup de pouce à cause d’une marque de vêtements, non ? Je n'eus jamais de réponse...
La suite dans le livre...