Des échecs prévisibles
Mes articles ont aidé des commerçants et des chefs d’entreprise qui, quelques semaines, quelques mois ou quelques années après, ont néanmoins fermé boutique. Je ne vais pas recenser ces nombreux échecs : ils sont monnaie courante dans la vie économique. J’eus toutefois quelques déceptions. Parce que j’appréciais les personnes ou les établissements créés. Je pense d'emblée à la suppression du magnifique Café des arts – inauguré en décembre 1995 par Norbert Lépé, par ailleurs propriétaire du Castel...
Autre déception : la fermeture d’un commerce de confiseries rue François-Mitterrand, Planet’Bonbon de Muriel Lemans, une jeune femme qu’on avait spontanément envie d’aider…Son commerce battait de l’aile ; elle me demanda un article que je fis paraître en février 1997. Las, quelques jours après la sortie du Laval-Infos, la belle déposait le bilan et son commerce avait droit à une affichette jaune vif signalant que le "syndic de la Mayenne" de l'époque, Yann-Pierrick Le Dinardais, était la bonne personne à contacter…
En juillet 2000, un jeune cuisinier souhaite passer dans le numéro de septembre car il peine à remplir les deux petites salles de son restaurant installé rue du Trou-de-Garenne. Précision : ce célibataire doit compter sur de jeunes nénettes pour s’occuper des clients… Je pose une condition : que son restaurant n’ait pas mis la clé sur la porte avant la rentrée car il en va de la crédibilité de Laval-Infos. « Pas de problème, si j’arrête ce sera en octobre, pas avant. Promis, juré. » Il déposa le bilan fin août…
En 2002, dans la rue de la Piste-Noire, une jeune femme m'appelle, qui vient d'ouvrir un commerce de moulage corporel… Je fais mine d’y croire, pour faire plaisir à cette artiste d’un genre inconnu dans notre cité (même si, à l’hôpital, on peut faire faire un moulage des petons de son nouveau né) : « Qu’elle soit en plâtre brut ou patinée façon bronze, la main moulée est une idée de cadeau originale qui intéresse de nombreux adultes désireux d’avoir chez eux une trace, un souvenir d’un être aimé, apprécié, admiré… » La boutique a tenu quelques semaines…
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