CM du 11 février 2019 : la place du 11-Novembre, Gourvil le croque-mort, Zoc 1er perd ses nerfs...
Le conseil municipal d'hier, celui du lundi 11 février, a été marqué par une suspension de séance sur laquelle nous reviendrons plus loin et sur plusieurs sujets assez mineurs, à l'exception d'une discussion autour du projet d'aménagement du centre-ville conçu par la Ville. Oui, ce qui m'a permis de dire à François Zocchetto qu'il était légitime qu'un maire veuille, si j'ose dire, «améliorer sa ville» et qu'un futur candidat aux municipales conçoive un nouveau grand projet mobilisateur. Ce grand projet, c'était, souvenez-vous, la rénovation du quartier de la Gare en 2014 ; c'est désormais la place du centre-ville. On verra si ça lui porte bonheur ?
Vous pensez que c'est un projet mobilisateur ? Oui et non. Oui, parce que la Ville va communiquer sur ce thème pendant plusieurs mois dans les media. Non parce que de très nombreux Lavallois s'en tamponnent gentiment le coquillard... En effet, quand on réfléchit deux minutes à ce sujet et qu'on sonde quelques vieux Lavallois, on réussit à glaner deux critiques qui, entre nous, sont loin d'être insistantes et de nature à pousser les gens dans la rue pour manifester, contrairement à d'autres sujets de mécontentement très en vogue actuellement.
Première critique émise... On pourrait mieux circuler en voiture place du 11-Novembre si l'on n'était pas obligé, quand on vient du Pont neuf, de faire tout le tour du «pâté d'espace», appelons-le ainsi, qui sert à la fois de parking, de lieu de rassemblement patriotique et, le samedi matin, de marché.
Bien vu ! et la seconde critique ? Cette place manque de cachet et sa fameuse pissette pourrait disparaître sans qu'on essuie une larme même quand on apprécie l'homme dont elle porte le nom, le lointain prédécesseur de Zoc 1er, André Pinçon. Voilà ce qu'on entend mais, je le répète, ce ne sont pas des critiques qui viennent spontanément dans une conversation du café du commerce entre Lavallois.
Vous êtes ensuite revenu sur votre campagne de 2014. Oui, cette année-là, le programme de la liste que j'eus l'honneur de mener préconisait de restaurer, dans l'esprit originel des urbanistes du XIXe, la «grande traverse» permettant aux voitures de passer directement de la rue de la Paix à la rue de Gaulle en traversant, vous vous en souvenez, les «fesses à Gonnet» ! Ce rétablissement, ai-je poursuivi, permettrait de mieux circuler et, en même temps, aux vieux Lavallois de souche dont je m'honore de faire partie, de retrouver le centre-ville de leur jeunesse.
Comme les places de parking sont toujours trop rares et que le monument aux morts prend beaucoup d'espace, je proposais également de transférer ce dernier au square de Boston et de profiter de la place disponible pour créer un parking municipal de deux étages. La fin de la grande guerre ayant désormais plus de 100 ans et la seconde ayant, elle, déjà un boulevard dans notre cité : celui du 8 mai 1945, les «commémos» de nos aînés vont progressivement perdre de leur vigueur, faute de combattants...
Enfin, concernant la célèbre pissette, je proposais aux Lavallois de la rendre à celui qui l'a créée car, comme vous le savez, l'ancien maire de Laval est toujours en vie.
Vous avez dit au maire qu'il avait choisi une autre voie, un autre projet que vous avez étudié et trouvé inefficace en matière de circulation automobile car, avez-vous fait remarquer, « nous continuerons à faire le grand tour quand nous souhaiterons aller de la rue de la Paix à la rue de Gaulle. Il n'y a donc aucune amélioration à attendre du point de vue de la circulation automobile !» Oui. Et j'ai ajouté que moi, contrairement à ce «rigolo» de Claude Gourvil, je n'envisageais pas d'interdire la voiture dans le centre-ville !
Autre critique, vous avez reproché au maire de vouloir nicher dans l'hyper-centre un bâtiment commercial qui vous déplaît. Oui, et pour deux raisons : 1°) il risque d'être aussi laid que les bâtiments commerciaux qu'on trouve partout aujourd'hui dans la périphérie des villes de la taille de Laval et dans les séries américaines et 2°) de part sa petite taille, il ne saura contenter l'exigence des consommateurs d'aujourd'hui car il y aura toujours trop peu d'enseignes pour que ceux-ci soient satisfaits. D'autre part, la vie des enseignes étant ce qu'elle est, il faudra s'attendre à ce que certaines disparaissent après quelques mois seulement de présence, laissant ainsi régulièrement des boutiques sans commerçants avec de grandes pancartes «A louer» qui feront mauvaise impression aux visiteurs qui découvriront notre cité...
En clair, que pensez-vous de la place du 11-Novembre ? Pour avoir discuté avec nombre de Lavallois, je pense qu'icelle fait partie de notre vie quotidienne et que nous y sommes beaucoup plus attachés que nous ne voulons bien le dire. Elle n'est ni belle ni laide, elle est seulement ce qu'elle est : un endroit que nous fréquentons essentiellement en voiture, pour nous rendre qui place de la Trémoille, qui rue de Gaulle, qui avenue de la Résistance, qui à Avesnières. Et si je l'évoque avec tant de chaleur c'est parce que je pense qu'il faut la transformer le moins possible.
En effet, ai-je poursuivi, nous vivons dans un monde de fous - un monde de malades - où le changement est devenu obsessionnel, le plus souvent pour des raisons financières... Résultat : notre pays traverse une grave crise d'identité et nombre de personnes se plaignent de perdre tous leurs repères.
Cette crise d'identité entraîne également de plus en plus de manifestations violentes dans les centres-villes, violences qui trouvent à s'exprimer contre de nombreux bâtiment et commerces situés dans les centres-villes...
En clair, mettre de grosses sommes d'argent dans la rénovation d'un centre-ville est un risque à éviter prioritairement car en matière de violences urbaines le pire est devant nous, à Laval comme ailleurs. Et ce avec ou sans gilets jaunes !
En résumé, ai-je dit au maire, contentez-vous de la rénover afin qu'on puisse y circuler plus facilement, d'où mon ultime conseil : « Restaurez les «fesses à Gonnet» qui pourraient devenir les «fesses à Dubourg» ou les vôtres, si vous souhaitez que votre séant reste dans l'histoire locale !»
Il y eut ensuite un incident qui déboucha sur une interruption de séance suite à des propos que vous auriez tenus... Je n'ai pas compris pourquoi le maire une fois encore m'a coupé le micro de manière arbitraire, comme un petit dictateur qu'il croit être parfois. Ce genre de censure m'est insupportable et a le don de m'énerver grandement. Je n'ai pas pour habitude, à mon âge, de me faire tancer comme un gamin des rues ! Et ce d'autant que mon intervention en question avait trait à un fait que je trouve suffisamment pénible pour être relevé.
Lequel ? Le triste sire Gourvil, qui nous enquiquine à chaque conseil avec ses obsessions écologiques et sa haine de l'automobile, s'est permis de dire à Zocchetto : «On s'en fout de Gruau !»
Non ? Si ! J'ai donc demandé des explications à Zoc 1er, savoir si cela était vrai car, parfois, placé où je suis placé, je n'entends pas nécessairement tout ce qui se dit.
Et qu'a répondu le maire ? Rien, justement, et c'est la seconde fois qu'il donne raison à ses opposants de la gauche bobo... La dernière fois c'était avec Boyer, l'homme qui aimait tellement la ville de Laval qu'il a démissionné de son mandat de conseiller municipal...
Il aurait pu reprendre cet élu et lui dire qu'on ne parle pas ainsi d'un collègue. Oui, c'est ce qu'il aurait dû faire. Ce que je lui ai dit au micro et il m'a répondu, en gros, que je n'avais pas à me plaindre car il m'avait déjà laissé la parole depuis le début du conseil, que mes prises de position n'avaient d'autre dessein que de compenser mes deux dernières absences, etc. Je décris le sens de son intervention... laquelle m'a terriblement agacé car je suis un élu comme les autres, à savoir un élu qui a le droit de s'exprimer. Je suis aussi un élu à 26 euros par mois qui travaille désormais à Paris et ne peut être présent à chaque conseil municipal, hélas...
Bref, Zoc 1er a tenu des propos intolérables, injustifiables et, comme disait ma grand-mère, qu'il n'emportera pas au paradis...
Le ton a monté. Disons que j'ai dû parler en dehors du micro avec ma grosse voix ce qui a dû exaspérer certains élus puisqu'ils ont, une fois de plus, joué les offusqués en quittant la salle du conseil pendant environ 5 minutes.
Ah, les c. ! Oui, les c. Ridicules. Grotesques. A moins qu'ils aient profité de cette pause pour aller aux tinettes ! Zocchetto m'a vraiment crispé et je ne sais pourquoi je me suis retenu de ne pas lui balancer un certain nombre de vérités le concernant.
Ce sera pour la prochaine fois ? S'il me coupe le micro, cela arrivera peut-être car vraiment sa manière de me surveiller me fatigue gravement.
Que direz-vous le concernant ? Vous le saurez si la chose se produit... Qu'il ne recommence pas ce genre de geste minable...
C'est une menace ? Non, un «conseil d'ami» car c'est la dernière fois que je me comporte en gentleman... S'il lit ces lignes, qu'il réfléchisse bien avant de me couper la chique parce que mes observations le fatiguent...
Bon, les offusqués sont revenus et la séance a recommencé. Oui, avec une délibération insupportable, écrite dans un français truffé de sigles et d'expressions pompeuses qui mérite des insultes ! D'où mon intervention un peu particulière... que voici, qui s'adresse à Xavier Dubourg :
« Monsieur le premier adjoint, j'ai lu très attentivement votre délibération et , pour résumer ce que j'en pense, je dirai que je suis évidemment O.K. pour le P.P.L.U.i (Projet de Plan Local d'Urbanisme Intercommunal) qui reçoit comme de bien entendu l'aide du P.A.D.D. (Projet d'Aménagement de Développement Durable), de l'O.A.P. (Orientations d'Aménagement et de Programmation), du P.L.U. (Plan Local d'Urbanisme) compatible avec le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) mais je suis d'accord avec cette grande et bonne nouvelle qu'à la condition que le «pet à André» - pardon le P.A.D.D. ne contredise pas systématiquement la LDV (Langue de Voltaire) et sorte un peu - voire complètement de la G.P.J.T. (Grosse et Pénible Jactance Technocratique) qui est pondue de janvier à décembre par une équipe d'insupportables R.Q.N.M. (Rédacteurs Qui Méritent Notre Mépris). »
J'ai complété ces propos en disant qu'il ne fallait pas s'étonner qu'aucun jeune ne souhaite faire de la politique avec un tel vocabulaire ! Ce jargon est insupportable, la preuve : seul Gourvil le comprend vraiment qui s'est ensuite lancé dans un long, un interminable laïus qui a crispé tout le monde...
Mais Gourvil, lui, ce genre de littérature, ça l'excite... Oui, ça le fait grimper au rideau, c'est pourquoi il en a profité pour nous asséner plusieurs minutes de charabia qui n'intéressait que lui ! Le maire et Dubourg avaient d'ailleurs bien du mal à masquer leur impatience... Mais ils ont tenu bon car ce sont des gens prêts à tout pour parvenir à leur fin, des politiciens chevronnés...
Gourvil, ce n'est pas votre ami ! Non, mais j'ai pitié de lui. Vraiment. Car de toute ma vie, j'ai rarement rencontré un «casse-burnes» pareil, toujours à tout étudier, tout contrôler, tout maîtriser, tout disséquer à cause de sa vision qu'il a de l'écologie... Une fois qu'il s'est enfin tu, je me suis permis de dire que j'avais trois filles célibataires et que je ne souhaitais surtout pas que l'une d'elle s'amourachât d'un écologiste à la sauce verte, cette sale engeance que j'abhorre à pied, à cheval et - surtout, surtout - en voiture. Ah, l'emmerdeur !
Ensuite, Dubourg a annoncé une bonne nouvelle : la maison située à l'angle des rues des Fossés et du Cardinal Suhard va enfin trouver preneur ! Oui et cela m'a réjoui car si chaque ville présente, c'est inévitable, des verrues qui enlaidissent certaines parties de son corps la maison située à l'angle des rues des Fossés et du Cardinal Suhard en est une à laquelle ma vue ne s'est jamais habituée depuis quelque vingt ans.
Ensuite est venue votre intervention concernant le conseil des sages où vous avez tenu des propos politiquement très incorrects... Oui, mais j'ai commencé gentiment en saluant l'action des sages de Laval qui peuvent, via ce conseil initié par l'ancien secrétaire d'Etat aux surgelés et aux petits pois, Guillaume Garot, continuer d'être utiles à la vie de leur cité préférée alors qu'ils n'ont plus l'âge d'exercer une profession rémunérée. Grâce au conseil des sages, ai-je poursuivi, la vie continue et comme il n'y a pas d'indemnités on ne risque pas de se faire traiter de «profiteur» dans la rue.
Ces deux points évoqués, je me suis permis de faire en tant que futur sage - qui sait ?, la soixantaine arrive à grands pas - une remarque concernant la parité hommes-femmes puisque j'ai lu qu'il y avait une demande concernant ce sujet émanant du conseil...
Quelle est cette remarque ? J'aimerais qu'il soit écrit dans le règlement intérieur que tout soit mis en place pour faire en sorte, s'il existe des volontaires, de laisser entrer les femmes à partir de 35 ans, car j'ai constaté 2 choses au cours de ma grande observation de l'espèce humaine : primo, une sagesse plus avancée chez le sexe dit faible ainsi que, deuzio, une plus grande motivation chez le sage mâle de 60 ans et plus quand il est en présence d'une femme plus jeune...
Je sais que cette demande risque de scandaliser les bien-pensants d'aujourd'hui qui veulent de la parité partout mais bon, il n'est pas interdit que je sache de réfléchir à ce que j'appellerai de la parité constructive, la parité créative, la parité associative plutôt que de respecter comme des moutons de vulgaires quotas qui, entre nous soit dit, ont rendu la vie politique encore plus insupportable que ce qu'elle était du temps où seuls les hommes y avaient droit de cité.
La gauche a détesté. Oui, bien sûr, ces tristes sires avaient l'air offusqué ! Car ces gens-là n'ont aucun sens de l'humour. Aucun !
Enfin, vous avez achevé les interventions du conseil par une remarque que je qualifierais de contre-révolutionnaire, une remarque qui aurait bien réjoui un certain nombre de vos clients parisiens qui ne vous ont jamais vu dans la peau d'un élu municipal. Oui, cette dernière intervention concernait les festivités du 14 juillet évoquées par Pascal Huon :
« Début janvier le cosmopolite qui nous tient lieu de Président, un certain Emmanuel Macron, a riposté verbalement face aux violences dont certains casseurs avaient fait montre lors d'une manifestation dite des Gilets jaunes. Il a dit, en parlant de ces casseurs que « ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique».
Comme nous vivons dans une cité où la guillotine a largement fonctionné place de la Trémoille, où le sang a coulé par hectolitres dans nos rues, en clair où la violence révolutionnaire s'en est donnée, si j'ose dire à corps joie, je pense que notre cité, Monsieur le maire, s'honorerait autant qu'elle se distinguerait en organisant le soir du 14 juillet un grand spectacle qui montrerait à quel point la violence est, contrairement à ce que prétend le Président Macron, au coeur de notre fameux pacte civique dit républicain.»
JCG, bravo pour votre grand retour, que vos collègues n'oublieront pas, surtout s'ils ont pu se rendre aux tinettes grâce à vos décibels qui nous manqueraient s'ils ne crépitaient plus dans la salle du conseil. Merci et à bientôt, cher Bois-Renard.