Audiard, Brassens, JM Le Pen, Scolaria
JC Gruau bonjour, votre teint légèrement hâlé me laisse croire que vous vous êtes livré au farniente durant le pont du 8 Mai ? J’ai effectivement passé trois jours en famille sur la côte Atlantique où, entre deux bains de mer, je me suis adonné, à ce vice impuni nommé lecture. Bien que j’eusse pris avec moi de quoi lire une semaine complète (une anthologie – composée par Jacques Trémolet de Villers - de « 25 « poèmes que nous devrions apprendre par cœur pour les dire à nos enfants », « Le français, histoire d’un combat » de Claude Hagège, le Journal 2014 de Renaud Camus, « La domestication de l’humain » d’Alain Cotta…), je suis allé flâner chez un bouquiniste local où j’ai mes habitudes…
Et vous en êtes revenu plus riche que vous n’y êtes arrivé ? On peut le dire puisque je possède désormais trois ouvrages plutôt excitants pour l’esprit car ils concernent la vie, les idées et les œuvres de trois artistes appartenant à mon panthéon personnel du cinéma (les mémoires de Lautner sous forme d’abécédaire : On aura tout vu), de la chanson (André Sève interroge Georges Brassens) et de la littérature française (la biographie de Paul Morand, par Ginette Auviste). Avouez qu’on peut être en moins bonne compagnie…
Qu’avez-vous appris en lisant Lautner ? La vérité sur la fameuse scène dite de la cuisine dans « Les Tontons flingueurs » où brillent par leur naturel franchouillard des personnages aussi savoureux que Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre… « Au risque de décevoir mes interlocuteurs, écrit Lautner, je dois avouer la vérité : rien n’était improvisé. Nous devions tourner très vite et tout était écrit, tout était prévu, les moindres gestes, les mouvements de caméra, les moindres paroles. » Et Lautner d’ajouter : « Le tournage a duré trois jours, et une cuite sur trois jours, on peut le faire dans la vie privée, mais, en travaillant pour le cinéma, ce n’est pas possible. »
J’imagine que Lautner – à la lettre A de son abécédaire – évoque Michel Audiard dont nombre d’expressions relative à la connerie humaine méritent d’être apprises par cœur. Lautner en cite trois, archi-connues je vous l’accorde, qui se vérifient chaque jour que Dieu fait : « Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner » ! « Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche » ! ; « La différence entre un voleur et un con, c’est que le voleur de temps en temps, ça se repose » !
J’aime beaucoup cette dernière que l’actualité illustre chaque semaine… Oui, par exemple, rien que la semaine dernière, il y a eu, entre autres, « l’Affaire Ménard » avec la divulgation, par ce maire courageux, du nombre de jeunes musulmans scolarisés dans les écoles publiques de Béziers.
Oui, un 66% qui a rendu totalement hystériques les farouches partisans blancs de l’islamisation de notre pays, lesquels ont comparé le prétendu « fichage » de Ménard à celui des nazis avec les juifs pendant l’Occupation… Débile ! Mais bien dans l’air du temps médiatique !
Il y a eu aussi la loi sur le renseignement destinée à lutter contre les islamistes mais qui, au final, servira à ficher tous les patriotes aimant à dévoiler - pour la défendre - leur haute idée de la France… N’oublions pas non plus le cas Maryvonne, cette Rennaise de 83 ans qui ne peut rentrer chez elle car sa maison est squattée par des « marginaux » protégés par les flics de Cazeneuve payés avec nos impôts !!!
Eh oui, que voulez-vous ? Cette femme n’a pas seulement eu le tort de s’absenter de chez elle pendant plusieurs mois, elle a aussi commis l’irréparable : n’avoir pas porté plainte dans les 48 heures ayant suivi l’installation, dans sa demeure, de squatteurs… Ah, comme j’aurais aimé voir ces derniers s’installer dans la résidence secondaire d’une éminence socialiste. Dans le Lubéron ou ailleurs…
Je pense aussi à cette grande statue de Jean-Paul II, que des adeptes de la laïcité – vraisemblablement soutenus par des francs-maçons - veulent déloger de Ploërmel. Oui, et avec d’autant plus de rage que cette sculpture de qualité est l’œuvre d’un artiste russe de premier plan et grand ami de Vladimir Poutine, lequel a fêté les 70 ans de la victoire des Soviétiques sur les Allemands sans que le Président Normal The First daigne se déplacer préférant honorer de sa présence des dictatures qui financent le terrorisme islamique ou un Fidel Castro manifestement reconverti en agent publicitaire pour la maison Adidas…
Je pense aussi à la Femen qui, collaboratrice de plusieurs « merdias », bénéficie d’une carte de presse lui permettant d’exhiber ses nibards où bon lui semble tout en comparant, entre autres fausses provocations autorisées, Marine Le Pen à Tonton Adolf… A ce sujet, une seule réponse : si on peut effectuer une telle comparaison sans être démenti par les autorités officielle de notre pays, c’est que – vraiment - le nazisme ne devait pas être un régime si terrible !
J’espère qu’un grand nombre de Français auront vu ce qu’une telle comparaison peut avoir d’injurieuse pour les victimes des adeptes de la croix gammée… Je pense surtout qu’un grand nombre de Français ne s’intéressent aucunement au nazisme bien que les « merdias » nous rebattent les oreilles avec Hitler & Friends matin, midi et soir, 365 jours par an ! J’ai vraiment l’impression que, sur ce sujet, la coupe est pleine, archipleine, et que la majorité de nos concitoyens ont mille autres préoccupations. Trouver un travail, par exemple. Ou de l’argent pour payer les charges inhérentes à un foyer garni d’enfants à charge… Il faudrait que les journalistes comprennent que nous sommes en 2015 et que les nazis sont morts et enterrés depuis 70 ans !
Une chose est sûre : je me souviens qu’on ne parlait pas des nazis il y a trente ou quarante ans… Très peu en tout cas, et pour une raison simple : d’innombrables Français ayant connu l’Occupation étaient encore en vie et se souvenaient fort bien du comportement qui avait été le leur pendant cette période. Ils se souvenaient parfaitement d’avoir – et dans la même semaine ! – applaudi Pétain puis De Gaulle… La thèse du « bouclier et du parapluie » était unanimement partagée… Et le « Maréchal » avait droit aux égards, non pas dus à son rang mais à la réalité des faits, à la vérité tout simplement…
On n’oubliait pas d’indiquer également les causes du désastre de 40 : la nullité des politiciens de la Troisième, des représentants de cette « Gueuse » si chère à Manuel Valls mais totalement inefficace pour sauvegarder la vie de ses chers « citoyens ». Bien sûr ! Et comme disait Jean Yanne à Jacqueline Maillan dans l’excellent « Papi fait de la Résistance » : «Si vous n’aimiez pas les Allemands, fallait pas les laisser entrer ! » Mais tout cela passe à la trappe aujourd’hui, époque où les Français, scotchés devant des émissions de télévision infantilisantes au possible, ne connaissent plus leur histoire et où les professeurs de morale « hors sol » pullulent dans toutes les rédactions !
A les entendre, tous nos malheurs passés, tous nos maux des années 40 portent un nom – pourtant jadis glorieux : Pétain. C’est grotesque !
Pire que cela : suicidaire car en s’autoflagellant ainsi à longueur d’émissions de télé, les Français perdent tout respect d’eux-mêmes et sont dans l’incapacité de faire aimer le pays à ceux qui viennent d’y débarquer ! Je suis d’accord. Et je tiens l’espèce journalistique pour largement responsable du malheur présent. J’ignore en revanche si leur comportement est davantage à mettre sur le compte de la haine anti-française ou de l’inculture… Un peu des deux, sans doute.
En tout cas, mardi matin, c’est l’inculture que vous avez brocardée sur twitter en évoquant l’incroyable question posée par la journaliste-fonctionnaire Armelle Roque à l’invité-vedette du festival de jazz de Meslay-Grez Michel Portal… Oui cette bobo de chez Bobo s’est surpassée dans la niaiserie en demandant à Portal – tenez-vous bien ! - s’il comptait improviser ce soir lors de son concert !!!
Les c. ça ose tout, disait Audiard dans une formule que tout le monde répète aujourd’hui en boucle… Eh bien, Armelle Roque a osé. Une fois de plus. C’est pourquoi j’ai également « gazouillé » la phrase suivante : « Gageons que quand elle interrogera un footeux elle lui demandera s'il compte utiliser ses jambes lors de son prochain match !!! »
Venons-en à l’ouvrage que vous avez acheté concernant Brassens… Il m’a permis de mieux connaître un personnage qui a joué un grand rôle dans ma jeunesse (je l’écoutais régulièrement) et d’autant plus cher à mon cœur que Georges et moi avons le même point de vue sur des sujets importants.
Lesquels ? Figurez-vous que, tout comme votre serviteur, Brassens se moquait comme d’une guigne des paroles d’une chanson, hormis quand c’était lui qui l’écrivait bien sûr ! Seule « l’émotion » le retenait ! « Pas facile à expliquer, indique-t-il à son intervieweur André Sève. Une sorte de vibration intérieure, quelque chose d’intense, je ne peux pas le traduire, c’est un plaisir qui semble relever d’une certaine sensualité. La seule chose sur la terre qui me donne ce plaisir particulier c’est la musique. Je ne le ressens pas en lisant un texte qui me plaît, en voyant passer dans la rue une femme qui me convient, en assistant à un spectacle que je trouve bon. Non, il n’y a que la musique qui me donne ce frisson particulier. Et là, je suis très éclectique, confie-t-il, il m’arrive d’étonner les gens qui m’aiment bien parce que j’affirme que j’aime tel ou tel succès à la mode maintenant ou à la mode d’hier, et qui ne semble pas correspondre à mes goûts, mais tout simplement j’ai ressenti le frisson en écoutant cette musique. »
Vous pourriez signer cet aveu ? Complètement ! Comme Brassens, quand j’écoute une chanson, « je ne prends mon plaisir que dans la musique, c’est comme ça ». Et ne saurais devenir « exigeant à propos des paroles puisqu’elles n’entrent pas en ligne de compte ». En clair, Aznavour ou Trenet pourraient plaquer des paroles aussi débiles que « caca popo garo toto boyo » sur leur plus grands succès, cela ne me gênerait nullement. Ce manque total d’intérêt pour les paroles explique pourquoi je n’ai jamais été capable d’apprendre une seule chanson par cœur, à part – et encore ! - « Les majorettes » de Pierre Perret, lesquelles, vous vous en souvenez peut-être, « n’ont pas un poil de graisse sur les gambettes »…
Autres phrases de Brassens qui ont fait tilt chez vous : Elles concernent le confort et, là encore, je suis d’accord à 100% avec les idées du plus célèbre moustachu de Sète : « Pour les gens [le confort] ça veut surtout dire le bel appartement, la belle bagnole, l’équipement ménager, l’électricité pour tout. Pas de froid, pas d’effort, et la télé. Moi, mes conforts, ce sont les livres et les disques. Mais pour travailler. Je ne suis pas sensible aux choses qu’on voit. L’aménagement de cet appartement je ne m’en suis pas du tout occupé. Ce meuble, là, dans le coin, il paraît qu’il est très beau, je m’en fous, quelques planches m’eussent suffi pour mettre mes objets. Entre une belle bibliothèque et des rayonnages rudimentaires je ne fais pas de différence, ce sont les livres qui comptent. »
Allez, une dernière pour la route ! Elle concerne, si j’ose dire, les rapports de force au sein de l’entreprise, un sujet qui intéressait beaucoup de monde dans les années 70, avant que la crise économique ne s’éternise : « C’est dramatique qu’un homme puisse dépendre d’un autre parce qu’il a besoin de bouffer, qu’il soit obligé de louer ses bras à quelqu’un qui l’exploite, qui l’humilie, alors que le patron devrait être confus de le voir à son service. » Bien vu, là encore. Mais attention ! il m’arrive d’être en désaccord avec certaines idées de Georges, que je juge d’une naïveté incroyable…
Par exemple ? « Le jour où on supprimera le profit, j’espère que ça va arriver assez vite, beaucoup de causes de conflit disparaîtront. » Contrairement à Georges, je ne crois pas, moi, qu’on supprimera un jour le profit ! Et j’ajoute que je ne le souhaite pas car j’ai constaté cent fois dans ma vie que la motivation liée au profit à souvent conduit certaines personnes à se dépenser sans compter pour… créer des emplois, y compris pour ceux qui avaient les idées de Brassens concernant le profit ! En clair, les hommes étant ce qu’ils sont, la recherche du profit peut donc être une excellente chose, à condition de ne pas être obsédé par ce dernier, de ne pas tout lui sacrifier…Mais là nous entrons dans un autre débat…
Passons au troisième livre que vous avez acquis, la biographie de Morand… Ah, là, vraiment je me régale depuis que je l’ai entamée. J’ai aussi la satisfaction de rattraper mon retard concernant cet immense écrivain ayant vécu de 1888 à 1976. Eh oui, j’avoue peu connaître l’un des grands chouchous des « Hussards » (Déon, Laurent, Nimier, Blondin…), lui ayant longtemps préféré son correspondant le plus régulier, le chantre de la province et du mariage [entre un homme et une femme, NDLR] Jacques Chardonne.
Pourquoi avoir peu lu Morand jusqu’à présent ? Parce que le personnage ne m’attirait pas du tout à chaque fois que je croisais sa route dans des livres relatifs à l’histoire littéraire du XXe siècle. C’est pourquoi je le laissais de côté, lui préférant Céline, Rebatet, Bonnard, Brasillach, Montherlant, Chardonne bien sûr et quelques autres pointures ayant eu maille à partir avec Dame justice de la Libération…
Vous avez changé d’opinion à son égard… Disons que certaines personnes m’en ont parlé, qui, parfois, l’ont connu personnellement. Gabriel Jardin, par exemple (le frère de Pascal dont le père, Jean Jardin, était très proche de Morand). Lui et quelques autres m’ont dit tout le bien qu’ils pensaient de cet immense écrivain, de son style, de ses visions aussi. Cela m’a conduit à le lire, à petites doses. J’ai commencé par quelques pages de son « Journal inutile » riche en rosseries en tous genres, puis par quelques menus ouvrages comme « L’art de mourir » et « L’éloge du repos ». J’ai aussi lu quelques nouvelles contenues dans le premier volume des nouvelles complètes de la Pléiade qu’un ami littéraire m’avait offert il y a une vingtaine d’années… Puis je l’ai vu sur l’Internet, dans une interview qu’il avait accordée quelques mois avant de mourir et où il avouait que sa plus grande crainte était de voir disparaître la race blanche…
Tiens donc ! Oui. Cela m’avait fortement touché. Tous ceux qui évoquent avec tristesse la disparition de la race blanche me touchent, et ce pour une raison simple, évidente mais que les « merdias » d’aujourd’hui refusent d’entendre sans hurler avec les loups de SOS Racisme : je suis blanc moi-même bien que vous m’ayez trouvé le teint hâlé en début d’entretien [rires].
D’où l’achat de cette biographie. Oui car elle me permet de connaître – enfin - l’homme dont le père, Eugène Morand, était un artiste-peintre qui connaissant la vie et doté d’une plume alerte ne manquait pas de donner de judicieux conseils à ses contemporains. Genre : « Il est plus facile de se passer des choses que de perdre son temps à les acquérir ».
J’imagine que vous vous régalez chaque fois que Ginette cite le fils unique de cet Eugène de qualité. Bien sûr car Paul considérait l’écriture comme « la construction d’un moteur de courses : le minimum de matière et de poids pour un maximum de rendement ». En fait, avec lui, on prend son pied avec peu de mots !
Bien vu ! Oui. J’aime aussi beaucoup cette pensée relative à la liberté intérieure, ce bien ultra-précieux que la société moderne tente par tous les moyens d’étouffer comme l’a si justement fait remarquer Bernanos : « J’ai mis ma convenance au-dessus des convenances. »
Bravo ! Je me doute que le goût pour les voyages de Paulo est omniprésent… « En 1925, chacun sa drogue. J’avais pour stupéfiant le voyage.» Comme tout le monde le sait, Morand fut en effet un voyageur de compétition, un « homme pressé » (titre de son roman le plus célèbre). Certains lui reprochent sa « rapidité » mais, comme dit l’autre : il a du répondant : « Partout où je passe, les gens me disent : "Vous avez vu trop vite, restez encore." Ils ont raison mais moi qui suis seul à savoir que j’ai une vie courte et devant moi le monde entier à visiter, en ne les écoutant pas je n’ai pas tort. On peut voir rapidement mais comprendre bien. »
Venons-en maintenant à la suspension de Jean-Marie Le Pen du FN pour cause, si j’ose dire, d’anti-Philippotisme ? Radio Mayenne vous a interrogé sur le sujet, je crois. Oui, mais j’ai refusé de m’exprimer car cette radio ne m’a jamais tendu un seul micro pendant la campagne des municipales alors que j’aurais pu en avoir besoin ! De plus, elle a toujours présenté ma campagne sous un angle négatif allant jusqu’à interroger un « black » actuellement sous les verrous (pour le meurtre de son ex-compagne) qui était – d’après eux - venu spontanément dans leur studio m’accuser de racisme ! Vous imaginez mon plaisir à leur dire de garder leur micro dans leur poche ! Et ce avec d’autant plus de force que notre secrétaire départemental, Bruno de La Morinière, était en vacances, injoignable. Or c’était à ce vieux militant de prendre la parole sur ce sujet.
Néanmoins, le journaliste a dit certaines choses vous concernant. Il a rappelé ce que j’avais déjà écrit dans un article, à savoir que j’admirais Jean-Marie, sa liberté de parole, sa culture historique, son esprit, son courage, son tonus, son goût pour la provocation, ses talents de tribun, etc. Vous connaissez la phrase de Chamfort : « Les passionnés auront vécu, les raisonnables auront duré. » Je classe Jean-Marie dans la première catégorie et refuse de le critiquer pour me situer aux côtés, je l’ai déjà expliqué, de petits ambitieux qui lui doivent leur existence politique.
Vous pensez que la crise est profonde ? Je pense que Jean-Marie Le Pen émet depuis toujours des avis qui méritent d’être écoutés, étudiés, approfondis. Cela fait quand même quarante ans qu’il dit des choses qui s’avèrent ! Pour moi, ce n’est ni un « has-been » ni un type qui vit dans le passé. Au risque de surprendre, je dirai que c’est un sage au contraire, car il nous met en garde contre l’oubli de certaines vérités morales et historiques. Je reviens sur l’entretien dans Rivarol qui n’avait absolument rien de choquant. Rien du tout ! Et rien que le Menhir n’ait déjà dit cent fois depuis quarante ans ! En tout cas, moi, je n’ai aucune raison de le « lâcher », de le critiquer. Aucune. Ne serait-ce que pour tous les plaisirs intellectuels qu’il m’a offerts depuis sa percée en 1984, à l’Heure de Vérité. Je serais vraiment un triste sire si je le critiquais…
Vous allez le soutenir lors du prochain congrès programmé dans les trois mois à venir ? Je l’espère mais… rien n’est moins sûr car figurez-vous – c’est arrivé ce matin vendredi 15 mai au courrier – que j’ai reçu une lettre avec AR émanant de la « commission des conflits du Front National » (ex-commission de discipline), lettre qui m’invite à me présenter devant ladite commission le 28 mai prochain. Il m’est « notamment reproché ceci : Avoir publié sur le réseau social Twitter des propos homophobes ainsi que diverses (sic) dérapages, réitérés lors de réunions publiques ».
Vous me faites marcher car je ne peux un seul instant prendre au sérieux les accusations portées contre vous, élu modèle depuis un an ! Détrompez-vous, c’est la pure vérité ! Mais ne m’en demandez pas davantage : j’en saurai plus quand j’aurai eu accès - défense de rire ! - à mon dossier d’accusation.
Est-ce à dire que vous ne serez plus au FN au moment du congrès relatif à l’avenir de Jean-Marie comme président d’honneur ? La chose est tout-à-fait possible car je sais que le FN est devenu impitoyable avec les patriotes à l’ancienne, ceux qui refusent d’accepter la rééducation mentale que les « merdias », l’Education nationale, la publicité, les élites, l’Establishment (comme disait quelqu’un) nous imposent depuis plusieurs années. Je fais partie de ces irréductibles, qui lisent et aiment à penser par eux-mêmes plutôt que devant leur poste de télé…
A croire que les hommes libres n’ont plus rien à faire dans ce parti ? Nous en reparlerons fin mai si vous le voulez bien, après ma convocation. En attendant, il me faut lire et étudier les délibérations que le maire de Laval nous soumettra lundi soir lors du prochain conseil municipal. Car la vie d’élu ne s’arrête pas de tourner quand le parti que vous avez toujours défendu vous accuse de ne plus en être digne.
Avez-vous un dernier sujet pour conclure ? Oui, un sujet triste, et qui me touche personnellement : la disparition d’une école hors contrat sise depuis deux ans à Ernée avec laquelle il m’arrivait de travailler : Scolaria Excellence. Alors qu’il commençait à manifester enfin quelques signes de décollage, l’établissement de David Barbaud a dû fermer ses portes en 48 heures chrono à cause d’un problème de mises aux normes qui aurait sidéré nos « hussards noirs de la République » mais qui, dans la société de robots et de techniciens d’aujourd’hui, suscite des peurs bleues chez tous les décideurs politiques et administratifs. Car de nos jours, en matière d'enseignement, ce qui compte avant tout ce n’est pas qu’un élève apprenne à lire, écrire et compter, ainsi que les grandes dates de notre histoire et les principaux pays de la planète, non ! Ce qui compte c’est que l'élève soit scolarisé dans un établissement qui offre des chambres dotées d’une porte coupe-feu, qui assure une traçabilité de la viande servie dans les assiettes aussi précise qu’une carte Michelin et, entre autres obligations, qui possède un escalier principal suffisamment large pour y laisser passer, le cas échéant, un troupeau d’éléphants ! Voilà l'essentiel pour la société actuelle. Voilà surtout où nous en sommes ! Qu'importe la qualité d'un professeur, la valeur d'une méthode de lecture pourvu que les WC soient chauffés et le PQ garanti sans Bisphénol et sans Phénol !
Comme vous y allez ! Il faut quand même respecter les normes de sécurité, non ? Bien sûr ! Il y a un minimum à respecter, je vous l’accorde ! Les marches de l’escalier doivent être solides, les WC avoir une chasse d’eau qui fonctionne, les assiettes être propres avant usage, etc. Mais qui peut certifier que toutes les mises aux normes exigées par le Système actuel soient réellement indispensables ? Je ne le crois pas. Et je pose la question : une Mère Teresa, un Vincent de Paul, un Louis XIV, etc. auraient-ils pu accomplir leur destin s’ils avaient dû obéir à un cahier des charges tel que celui qu’on vous met sous les yeux aujourd'hui dès que vous vous lancez dans la moindre opération ? Bien sûr que non ! Ces passionnés ont foncé tête baissée pour accomplir ce qui leur semblait juste d’accomplir pendant leur (court) passage terrestre sans tenir compte d’un quelconque comité Théodule de sécurité ! Il faut raison gardée. Et maintenir, afin de ne pas doucher nos enthousiasmes, la possibilité d’agir librement sans être obsédé par des désagréments qui n’en sont pas ou la crainte de malheurs qui ont peu de chance de survenir.
La presse dite « indépendante », le Courrier de la Mayenne pour ne pas le nommer, a présenté la chose de manière incroyablement défavorable au directeur de Scolaria ! Oui et cela m’a consterné même si Quentin Lanvierge, l'un des deux auteurs de cet article, m’a donné la parole pour soutenir un David Barbaud que le Courrier de la Mayenne présente à la fois comme un prétentieux (« Aujourd’hui on nivelle par le bas. Moi, je veux niveler par le haut »), un incompétent (« En 2010, l’homme avait déjà tenté d’ouvrir une école dans l’Eure. En vain. »), un type mû par la recherche du profit (« 10 000 € par élève ») dont le dada était finalement de rendre la vie insupportable à ses pensionnaires : « Plusieurs dysfonctionnements auraient été relevés, écrit le journaliste : absence de sortie, nourriture laissant à désirer, solitude, problème de chauffage… » Et le journaliste de lâcher sa bombe, de s’élever au niveau de ses confrères de la presse de caniveau, en citant un propos de la sénatrice Elisabeth Doisneau, « conseillère départementale en charge de la commission Enfance, Famille et Insertion : « Il était temps qu’on la sorte de là. » Je répète : « Il était temps qu’on la sorte de là ! » On se demande vraiment pourquoi le GIGN n'a pas été contacté !
Le sieur Gouyette - principal auteur de l'article - n’y est pas allé avec le dos de la cuillère ! Ah, ça non ! D’autant qu’il a voulu faire pleurer Margot avec le cas – anecdotique eu égard à l’échec final de Scolaria - de la « jeune Américaine placée en famille d’accueil » (surtitre de l’article) et charger le courageux Barbeau, lui régler son compte en tant qu’entrepreneur. Sachez qu’après lecture de cet article, consterné donc par une telle charge émanant de personnes travaillant – pourtant - dans le privé, je me suis illico presto expliqué avec Lanvierge, qui a interrogé Barbeau la semaine suivante pour lui donner une sorte de droit de réponse dans le Courrier du 4 mai. J’ai également contacté Elisabeth Doisneau qui m’a, fort aimablement, confirmé que ses propos avaient été placés de manière à dramatiser la situation. Sa réaction : « Temps qu’on la sorte de là » (mise en évidence dans l’article) ne signifie aucunement que la jeune fille en question ait eu à souffrir d’un désagrément scandaleux mais que sa situation de mineure privée (provisoirement) de parents obligeait les services sociaux à lui trouver rapidement une famille d’accueil en attendant de retrouver ses parents. Nuance ! On le voit, on est à des années-lumière de la maltraitance suggérée par le journaliste Gouyette...
En clair, si Scolaria n’offrait pas autant de confort qu’un palace de la côte d’Azur, ce n’était ni le Goulag ni les prisons de la République ! Bien sûr ! Et c’est pourquoi certains jeunes sont revenus plusieurs fois y étudier. Tout n’était pas parfait, certes et le grand couloir des bonnes sœurs, l’hiver, était un tantinet frisquet, la porte de la cuisine claquait violemment si on la laissait se fermer seule, etc. mais je suis bien placé pour affirmer que les élèves - tous les élèves y compris la jeune mineure précitée dont les parents vivent aux USA - y étaient suffisamment à leur aise pour améliorer leurs connaissances de manière agréable.
Du reste, je crois savoir que leurs parents avaient fait le déplacement avant de les inscrire et savaient dans quel cadre leur progéniture allait étudier. Evidemment ! On ne met pas ses enfants n’importe où, voyons ! Quant aux locaux ils avaient un je-ne-sais quoi de désuet, de vieillot, d’ancien qui leur donnait un charme, un cachet inoubliables. Oui, bien que je les aie peu fréquentés, j’ai apprécié ces lieux destinés à l’étude. Personnellement, je m’y sentais d’autant à mon aise que je n’ai jamais privilégié dans ma vie le confort moderne, les bâtiments nouveaux, les installations toutes récentes.
Mais tout cela appartient désormais au passé ! Oui, et nous n’avons même pas eu le temps de nous dire adieu car tout s’est passé très vite. En 48 heures ! C’est ce qui a le plus perturbé David Barbeau qui, par ailleurs, reconnaissait que la fermeture de son établissement était logique puisqu’il n’avait pas trouvé les 100 000 euros - 100 000 euros ! - pour faire les travaux.
Ah, si l’Etat français se montrait aussi rapide et efficace avec les squatteurs et autres mauvais payeurs qui, pendant des mois, vivent dans l’illégalité au vu et au su de tout le monde ! A qui le dites-vous ! Et que dire des violeurs récidivistes qui se promènent en tout liberté et toute tranquillité car ils se savent protégés par la Mère Taubira. Concernant Scolaria, je peux vous dire pour l’avoir vue de mes yeux que la commission de sécurité qui s’est pointée le lundi matin pour faire son travail ne reflétait ni la douceur ni la bonté… Ce fut sec et, avouons-le, quelque peu traumatisant pour les élèves qui auraient mérité de finir leur stage…
Je comprends que nombre d’entrepreneurs français s’exilent et quittent ce pays qui déteste et sait se montrer dur, impitoyable parfois, avec tous ceux qui refusent de marcher dans les clous. Une chose est certaine, David Barbaud est vacciné contre toute tentative de se lancer de nouveau dans une entreprise pareille ! Je rappelle que ce non-Mayennais attirait chez nous des élèves qui auraient été scolarisés ailleurs. Qu’il n’a jamais demandé la moindre subvention à qui que ce soit, qu’il occupait un local que personne ne peut occuper, etc. Il a osé, il s’est battu et il a perdu, à cause de détails techniques qui n’honorent pas l’époque dans laquelle nous sommes condamnés à vivre et qui, entre deux campagnes de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, ne parle plus que de normes, de normes et encore de normes !
C’est du reste pour cela que Jean-Marie Le Pen a été suspendu car ses discours ne sont pas aux normes. J’allais le dire ! Ras-le-bol ! Vivement que ça change ! Et, si possible, rapidement !