JC Gruau : "Nous aurions pu économiser 43 500 € !"
Bonjour JC Gruau, lors du dernier conseil du 23 juin, vous êtes régulièrement intervenu pour critiquer certaines dépenses qui vous semblent tout à fait inutiles… Oui et je ne le regrette pas car il s’agit d’argent public, d’argent gagné par des Lavallois qui aimeraient que la Ville cesse de les ponctionner pour des choses qui - contrairement à certaines huiles - n'ont rien d'essentiel... Par exemple… J’ai refusé que la Ville donnât 500 euros à des habitants du quartier d’Avesnières pour aller assister, au stade de France, à un match de rugby. Non ? Si. Car rien ne justifie ce don de 500 € !
De plus, accepter ce genre de « cadeau » c’est, pour les citoyens un peu quémandeurs sur les bords, la porte ouverte à d’innombrables demandes que la collectivité n'a pas à financer : un master de fléchettes à Bormes-les-Mimosas par exemple, une visite de la maison natale de François Hollande à Rouen ou encore un voyage à Paris pour prendre part à la Gay Pride…
Vous y allez fort en refusant 500 euros ! Ne vous prendriez-vous pas pour Richelieu ? Richelieu, justement, j’ai parlé de lui au conseil en disant que ce grand serviteur de l’Etat considérait la politique comme le fait de rendre possible ce qui est nécessaire. Ce qui est nécessaire, c’est la baisse des impôts (notre programme préconisait un bon 30%) et, ce qui est possible, c’est de radiner, de supprimer certaines dépenses tout-à-fait inutiles, oui, je le répète : tout-à-fait inutiles…
Ainsi vous êtes vous aussi opposé à ce que la Jeune Chambre Economique obtienne 3 000 euros pour – je cite - un « logiciel éducatif » destiné à faire connaître aux 8-12 ans « les missions et le fonctionnement des principales institutions présentes sur le territoire : Ville, Agglo, Police… Autant je salue avec enthousiasme une opération comme Ofnijec qui intéresse tout le monde et apporte une valeur ajoutée aux animations de la cité, autant je m’oppose à ce genre de subvention qui concerne un sujet – l’instruction civique -relevant directement de l’Education dite nationale (on paie assez cher pour icelle, premier poste du budget de l’Etat !)…
Vous avez également préconisé une solution que la JCE pourrait utiliser… Oui. Concernant « la lutte contre les incivilités et l’incivisme », je conseille à cette confrérie hautement dynamique - plutôt que d’inventer des logiciels n’intéressant qu’une petite tranche d’âge – d’organiser – sponsorisé par Bygmalion - un chamboule-tout géant avec des boîtes de conserve représentant les différents ténors de l’UMPS mis en examen ces vingt dernières années…
Vous avez même ajouté que vous étiez prêt à lui fournir les boîtes de conserve dûment nettoyées ? Oui. Ainsi que les photos des bobines, entre autres, de MM. Ayrault, Juppé, Cambadélis, Dassault…Ce sera plus drôle que leur exposition, ça ne coûtera rien (ou presque) au contribuable, ça intéressera toutes les tranches d’âge et, last but not least, ça réjouira tous ceux qui en ont ras la carafe de ces politiciens qui nous gouvernent si pitoyablement depuis tant d’années…
Enfin, vous vous êtes opposé à une subvention de 40 000 euros pour un « logiciel de dématérialisation des inscriptions aux temps d’activités périscolaires et du suivi des fréquentations » … Oui, et j’ai rappelé le pourquoi de ce genre de demande. L’année dernière, comme si l’Education dite nationale n’avait pas assez de problèmes à régler comme ça, il a fallu que le gouvernement de M. Ayrault auquel appartenait notre collègue Guillaume Garot nous ponde une nouvelle réforme aussi stupide qu’imbécile, aussi ennuyeuse à mettre en place que coûteuse pour le contribuable qui n’en peut plus de payer. Et aujourd’hui, alors que cette réforme mériterait d’être jetée aux orties, ai-je dit à François Zocchetto, vous demandez aux Lavallois de « cracher » 40 000 euros pour un bidule dont on peut – dont on doit ! – se passer car la manière dont les choses fonctionnent sans lui n’a rien d’insupportable ni même de pénible.
C’est alors que vous avez sorti un document… Oui, la photocopie du dernier planning d’ateliers de ma dernière fille, que ma femme remplit régulièrement en deux minutes sans se prendre la tête.
Et que vous tenez, avez-vous précisé, « à la disposition de tous ceux qui n’ont pas ou plus d’enfants scolarisés dans une école élémentaire ». Oui, car il permettra de prouver à ceux qui en douteraient que les 40 000 euros que le contribuable va débourser ne présentent aucune utilité.Hormis pour le créateur de ce logiciel, bien sûr…
En clair, si on fait le total de ce que vous avez préconisé hier soir, la Ville aurait pu économiser lors de ce conseil : 43 500 euros ! C’est une somme, non ? Disons que les petits ruisseaux font les grandes rivières et que toute économie est bonne à prendre, surtout quand on annonce – je le répète – que la situation financière de la Ville est préoccupante et que la baisse des impôts ne s’annonce pas comme une partie de plaisir… Il faut être cohérent avec le discours que l’on tient et l’équipe Zocchetto ne l’est point…
Parlons culture maintenant, et même cultures avec un S car vous avez sérieusement critiqué le bien-fondé du festival des « cultures urbaines »… Oui, bien sûr car, comme vous le savez, il suffit qu’on évoque l’expression « culture urbaine » pour qu’immédiatement de nombreux Français dans mon genre se montrent méfiants car moult « pointures » de cette culture importée des Etats-Unis se distinguent – il suffit d’aller sur l’Internet pour s’en apercevoir - par leur haine de la France qu’elles expriment le plus souvent dans une langue qui ne saurait leur ouvrir les portes de l’Académie française ni même celles de l’Académie du Maine.
Alors qu’avez-vous dit exactement à vos collègues ? J’ai rappelé que ce festival des cultures dites urbaines créé par la gauche pour des raisons électoralistes, relève davantage de la propagande que de la culture proprement dite, et j’en voulais pour preuve qu’il nous était présenté hier soir par l’adjointe aux associations, Chantal Grandière, et non par notre spécialiste de Charles Landelle, Didier Pillon.
Résultat ? Il s’inscrit donc dans une politique que, nous autres, patriotes, combattons car elle vise à nous faire avaler, par les moyens les plus festifs, la pilule d’un multiculturalisme qui, chaque jour, aux quatre coins du pays, démontre son efficacité pour tuer lentement mais sûrement un art de vivre à la française qui fit longtemps notre bonheur ainsi que celui de nos pères. En clair, ai-je dit à monsieur le maire, il s’agit d’un festival censé nous faire aimer une culture qui n’est pas la nôtre car je le répète elle nous vient des USA.
Est-ce tout ? Non, j’ai également souligné le fort relent de communautarisme qu’exhale ce festival - ce que d’ailleurs le document remis aux conseillers souligne car ce dernier y est présenté comme un « rendez-vous annuel de rencontre entre la culture (bonjour les chevilles !) et les jeunesses lavalloises », Les jeunesses. Au pluriel.
Ce pluriel vous choque-t-il ? Oui, car je ne souhaite pas – ainsi que nombre d’électeurs qui m’ont conduit ici - qu’il y ait plusieurs jeunesses lavalloises mais une seule et, si possible, qu’elle soit porteuse, dans le domaine culturel, des valeurs et des traditions qui ont fait de notre pays, le plus beau de tous les pays.
Est-ce-à-dire que vous souhaitez cette jeunesse monochrome ? Nenni ! Mais si je veux lui voir des couleurs, qu’elle privilégie le bleu-blanc-rouge !
Bref vous n’avez pas voté la programmation de ce festival ? Non car je n’ai pas été convaincu par les informations le concernant dans le document qui nous a été remis. De plus, je n’ai reçu aucune information relative à son coût pour le contribuable lavallois. Vous savez que je n’aime pas que l’argent public soit gaspillé…
J’ai ri en vous écoutant conclure sur ces cultures urbaines : « Je ne doute pas que cette programmation réjouira les innombrables rappeurs et hip hopeurs présents autour de cette table. » Il est évident que tous les élus, bien sûr, se foutent comme de l’an 40 des cultures urbaines ! J’ai d’ailleurs ajouté que je croirais à leur intérêt pour cet art quand j’aurai vu François Zocchetto en personne faire du hip hop place du Gast, devant chez lui, avec une casquette de travers sur le chef…
Y’a-t-il eu des réactions ? Oui, Kiessling, Samia Soulani et Didier Pillon ont chacun sorti leur pipo pour me vanter le multiculturalisme dont les Français ont un aperçu dans leur quartier et, présentement, pendant la coupe du monde, chaque fois que l’équipe d’Algérie – composée de 16 joueurs sur 23 formés en France !!!! – gagne un match… Mais ces élus sont dans l’incapacité totale de se faire une idée du malaise profond que le multiculturalisme entraine dans la vie quotidienne de plusieurs millions de leurs concitoyens souvent moins bien lotis qu’eux. Ils n’y comprennent rien – et surtout : ne veulent rien comprendre car cela remettrait en cause la doxa qui les nourrit et – avouons-le – leur a plutôt bien réussi jusqu’à présent.
Didier Pillon est même allé jusqu’à vanter l’orientalisme de Charles Landelle, sous-entendu : nous avons des richesses à puiser en Orient... Oui, et je lui ai répondu qu’il fut un temps où, effectivement, nous allions en Orient mais qu’aujourd’hui c’est l’Orient qui vient chez nous (sous-entendu : pour nous prendre ce qui reste à prendre dans nos caisses de « protection sociale » !)
A-t-il compris votre remarque ? Non, je le crois bouché à l’émeri sur ce sujet bien qu’il soit par ailleurs aussi agréable qu’intelligent…Mais Didier Pillon, c’est un homme du Système à tous les niveaux et je connais son attachement pour les clubs, les réseaux, les loges, qui tuent la France à petit feu mais... soignent leurs membres aux petits oignons… Je n’en dirai pas davantage…
Certains conseillers ont ri quand Marie-Cécile Clavreul a présenté la Fête de la châtaigne et de la citrouille… Ils connaissaient d’avance votre réaction : oui à la châtaigne, non à la citrouille ! Même critique là encore que celle concernant "Jeunesses 2 Karactère" (le nom du festival) : une fois de plus, le thème nous vient tout droit des Etats-Unis d’Amérique. Car évidemment ce n’est pas la châtaigne qui me gêne, c’est la citrouille car je vois derrière ce succulent cucurbitacée la marque de la sinistre fête d’Halloween dont nous nous passions très bien jusqu’à une date récente…
Que leur avez-vous dit sur ce sujet ? Ceci : Ne pourrions-nous pas faire preuve d’originalité en créant des fêtes qui n’aient rien à voir avec le rouleau compresseur américain ? C’est la question que je vous pose en espérant que vous allez nous étonner dans les années à venir. Par ailleurs, je tiens à signaler que j’ai tout de même salué moult décision dont une concernant le nom d’une rue attribuée à Mère Térésa.
Oui mais si cela ne vous gêne pas, nous en parlerons lors de notre prochain entretien où je vous interrogerai également sur le nouveau règlement intérieur… Quand vous le souhaitez, cher Bois-Renard…