La boxe à Laval de Bouttier à Salmon
Terre de boxeurs, Laval a vu éclore Bouttier et l’actuel champion de France des mi-moyens Salmon. Mais aussi d'autres pointures qu'il ne faisait pas bon d'affronter sur un ring...
Les années 60
Dans les années 60, la boxe est l’une des sections les plus populaires du Stade Lavallois Omnisports qui ne compte pas encore de footballeurs professionnels. Cela est d’autant plus étonnant que cette section est sans doute celle qui compte le moins de membres actifs !
Lenain-Pinault-Trou
En 1964, le président Jean Noury donnait l’explication de cette popularité dans le bulletin de sa section : « Le boxeur, qu’il soit amateur ou professionnel, a une particularité, il est immédiatement adopté par « son » public qui ne l’appelle plus que par son prénom, le tutoie. En un mot, c’est un copain ! »
Et des copains, le public lavallois du Palais de l’Industrie en compte beaucoup dans les années 60 : il y a le trio Lenain-Pinault-Trou, un autre Pinault (Guy), Bernard Chaumond et plusieurs amateurs (cliquer ici ) parmi lesquels un certain Jean-Claude Bouttier…
Sylvain Rayon
Natif de Saint-Pierre la Cour, cette jeune pousse est garçon-boucher chez Sylvain Rayon (qui fut, après Noury, président de la section boxe). Entraîné par Yves Lebreton, le jeune homme manifeste rapidement d’immenses qualités…
Néanmoins, sitôt jeune marié, il décide de tirer un trait sur sa carrière d’amateur. Et de monter à Paris, non pour y devenir journaliste sportif à la télé (sa profession actuelle) : pour trouver du travail dans sa branche, la boucherie !
Jean Bretonnel
Mais le hasard fait bien les choses : connaissant sa passion pour la boxe, son nouveau patron parisien lui présente un entraîneur de ses amis, une figure de la boxe nationale, Jean Bretonnel. Lequel se souvient très bien du jeune Bouttier qu’il avait repéré en le voyant un jour combattre l’un de ses poulains, un certain Schmidt...
Et c’est ainsi que Jean-Claude reprendra l’entraînement, passera professionnel en 1965 et accomplira une brillante carrière : champion d’Europe en 1971. Et deux fois finaliste malheureux contre le légendaire « El Macho », le terrible Carlos Monzon, le 17 juin 1972 et le 29 septembre 1973…
Yves Lebreton
Mais revenons à la boxe lavalloise de ces années 60 et 70 et à celui qui en fut l’un des principaux artisans, un manager exceptionnel, Yves Lebreton. Il succéda à Le Meur (le remplaçant de Bourons) et entraîna (sous les présidences Rayon, Lechesne et Chaumont) tout ce que Laval compta de bons boxeurs entre 1965 et 1985.
Gérard Leterme fut de ceux-là et nombre de Lavallois se souviennent de cet amateur passé professionnel en 1969, qui alignera 40 combats chez les premiers (23 victoires, 9 nuls, 8 défaites) et 57 chez les seconds (28 victoires, 12 nuls, 17 défaites).
Leterme a laissé l’image d’un styliste de premier ordre, qui déclarait en 2002 : « J’ai toujours fait de la boxe pour mon plaisir et non pour faire mal à mes adversaires. Car pour moi, la boxe, c’est un peu comme l’escrime du poing ! »
Bruno Crétois
En 1978, sa carrière de boxeur achevée, Gérard Leterme viendra seconder Lebreton avant de devenir entraîneur-principal à la mort de ce dernier en 1985. Puis, après avoir été sacré meilleur entraîneur du Comité de Bretagne en 1992, il cédera lui aussi sa place à son bras-droit, Bruno Crétois, un ancien boxeur de talent (1980-1991) dont l’efficacité n’a d’égale que la discrétion.
Dans les années 70, la section présidée par Jean-Claude Chaumont comptera encore deux « pros » : Serge Poulain et Jean-Marie Desclos. Puis, elle traversera une période où seuls de bons amateurs se distingueront : Harnois, Foucher, Lepage, Gibier, Leguern…
Stanislas Salmon
Les professionnels reviendront au début des années 2000 avec Anthony Véniant, Affif Belghecham et, surtout, le nouveau Bouttier de Laval, Stanislas Salmon…
C’est le 21 mai 2009 que ce pur produit du Stade lavallois devient champion de France des mi-moyens (welters) en battant chez lui, à la salle polyvalente, le tenant du titre Louis Mimoune.
Sur les traces de Bouttier
Ce titre, Stanislas Salmon le conserve en octobre de cette même année 2009 à Saint-Nazaire grâce à un nul obtenu contre Franck Haroche Horta, puis, le 20 avril 2010 en battant – facilement - Sébastien Sprengler devant près de 2 000 supporters.
Ayant désormais atteint un niveau européen, le Lavallois est bien parti pour suivre la trace de Jean-Claude Bouttier et démontrer, une fois encore, que Laval est une terre de boxeurs.