Les 13 ans du Stade Lavallois en 1er Division
Pendant 13 ans, le Stade Lavallois a joué en Première Division offrant ainsi de grands, d'immenses moments de joie à ses supporters. Hélas, les faibles finances du club mirent fin à cette aventure...
Le Red Star
La question du passage en D1 s’est posée suite à la victoire du Stade Lavallois contre le Red Star, le 11 juin 1976. Le comité directeur du club a alors réuni ses 34 membres qui, à une forte majorité (25 voix), ont opté pour l’aventure…
Malgré le peu de voix des opposants (8), un clivage important était né, qui ne disparaîtra plus. Entre ceux prêts à payer le prix fort pour que leur équipe brille au firmament. Et ceux qui pensent que le foot professionnel déploie trop d’argent.
Une chose est certaine : ces 13 années en D1 ont réjoui tous les amateurs de ballon rond de Laval et de sa région. Il faut dire que chaque match au stade Le Basser donnait l’occasion d’admirer les meilleurs footballeurs français !
Raymond Kéruzoré
Ces « ténors du gazon » venaient y jouer contre celui que la presse spécialisée appelait (parfois avec condescendance, souvent parce que les journalistes raffolent des clichés) le « Petit Poucet du championnat de France ».
Bien sûr, si ce « Petit Poucet » a ravi des milliers de supporters il a aussi crispé… nombre d’épouses anti-foot : « Ah, c’qu’il m’agace avec son Kéru ! » se lamentait, en 76, Mme Michu en parlant de M. Michu et du meilleur joueur lavallois des années 70, un Breton aux cheveux raides comme la justice, Raymond Kéruzoré.
Cette image de club désargenté, ce côté Petit Poucet séduisait également nombre de fans disséminés aux quatre coins du pays, qui appréciaient de voir chaque weekend comment un David pouvait survivre au milieu des Goliath…
Michel Le Milinaire
Ce maintien en D1 doit beaucoup à la détermination du président Henri Bisson (qui l’était depuis 1947 et fut un chaud partisan de la montée) mais aussi - mais surtout - au savoir-faire d’un entraîneur unanimement apprécié, Michel Le Milinaire.
Lequel se plaignait que Laval n’ait jamais eu assez d’argent pour faire venir des pointures à la maison et, plus ennuyeux, garder les meilleurs joueurs formés au club… qui pouvaient gagner cinq à six fois plus ailleurs !
Franck Leboeuf
Néanmoins, attirés par le bon football qui se pratiquait à Laval, des joueurs de grande classe ont signé au Stade. On pense à l’ancien capitaine de l’équipe du Chili Ignacio Prieto et aux attaquants d’outre Rhin : Georges Tripp, Erwin Kostede et Uwe Krause…
On pense aussi à Ange di Caro, Jacky Vergnes (auteur des trois buts contre les Verts le 4 décembre 1976), « Pierrot » Lechantre, Jacques Pérais, Jean-Pierre Tempet, Patrick Delamontagne, le célèbre Franck Leboeuf…
Dynamo de Kiev
Terminant deux fois cinquième du championnat de France, le Stade entra dans la légende en 1983, en éliminant le Dynamo de Kiev de la coupe de l’UEFA. Cet exploit fit, en quelques heures, plus de réclame pour Laval et le département de la Mayenne que des dizaines de spots télé aux heures de grande écoute !
Il est vrai que le temps d’un soir, la France entière était fière de ces Lavallois qui, selon le mot de leur gardien Jean-Michel Godart, avaient « stroumpfé » les célèbres Popov…
Deuxième division
Mais les meilleures choses ont une fin, qui sonna pour Laval en 1989, avec la relégation en deuxième division où le Stade évolue toujours après une courte – et bien triste - période en Nationale…
Cette relégation guettait le Stade depuis au moins trois ans car les budgets s’éloignaient de plus en plus de ceux des clubs moyens… Il y eut aussi, tout le monde l’a oublié, les absences répétées de l’international camerounais Omam-Biyik…
En revanche ce que les Lavallois ayant au moins la quarantaine ne risquent pas d’oublier, c’est le plaisir qu’ils avaient à se rendre au stade Le Basser entre 1976 et 1989.
Pour y supporter une équipe qui mérita longtemps de jouer dans la cour des grands.