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La naissance du jumelage Laval-Boston

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La Ville de Laval est jumelée avec cinq autres cités d’Europe, d’Afrique et d’Amérique: Laval (Québec), Gandia (Espagne), Garango (Burkina Faso), Mettmann (Allemagne), Vatava (Roumanie) et, depuis 1958, Boston (Grande-Bretagne).

Mais en fait, c’est en 1957 que l’idée d’un jumelage avec une cité anglaise avait germé dans le cerveau bouillonnant du maire de Laval de l’époque, le Docteur Le Basser

 

Dès lors des contacts avaient été pris avec une agence matrimoniale d’un genre particulier, un organisme parisien capable de dénicher une ville qui accepterait de se jumeler avec Laval. Il se trouvait alors que Boston, dans le Lincolnshire, qui avait déjà fait une tentative malheureuse avec une cité hollandaise, cherchait un (re)mariage avec une ville française.

Et comme cette ville, qui naquit autour d’un monastère fondé en 654, comptait environ le même nombre de citoyens (pardon, de sujets) que Laval (autour de 30 000), et que son environnement était rural, l’union était possible…

Maurice Chevalier

En juin 1958, des Bostoniens vinrent à Laval avec leur maire de l’époque, disons de l’année en cours car les Anglais en changent tous les ans, un maire qui avait comme particularité de porter un nom bien connu des Français grâce à Maurice Chevalier et une marque de peinture qui l'avaient popularisé: Valentine (prononcez Valènetagne).

Il était accompagné de sa moitié, Mrs Valentine, et de son secrétaire général de mairie, le très distingué Mister Hoffock Griffiths qui, avec son œillet à la boutonnière (et son petit réservoir contenant une éponge humide!) ressemblait à s’y méprendre au célèbre Major Thomson créé par l’écrivain Pierre Daninos.

Mlle Rosse

En juillet, la Municipalité lavalloise, représentée par MM. Le Basser, Lefebvre, Beuneux et Mlle Rosse, rendait à celle de Boston sa visite du mois précédent. Et des promesses d’échanges furent… échangées, notamment dans les domaines sportifs et culturels.

Toutefois ces promesses allaient, un temps, quitter les esprits lavallois car la France durement secouée par une crise de régime, allait voir la République quatrième du nom, céder sa place à Marianne V…

Prise de la Bastille

Ce sont donc les Anglais qui, en avril 1959, proposèrent d’envoyer une délégation à Laval... Comme il s’agissait d’organiser quelques rencontres sportives, Francis Le Basser demanda à son jeune adjoint aux sports Jacques Perrin de convoquer rapidement les différents responsables des principales disciplines sportives lavalloises.

Une période fut choisie – du dimanche 12 au jeudi 16 juillet 1959. Elle fut retenue parce que, commémoration de la prise de la Bastille oblige, elle comptait un jour férié et de nombreuses festivités (feu d’artifice, bal, course cycliste internationale, traversée de la Mayenne à la nage…).

Le Palais de l’Industrie

Petit détail: lors de ce séjour, les Bostoniens ne couchèrent pas chez l’habitant mais au Cours complémentaire de la rue Crossardière (l’actuel collège Fernand-Puech).

Les compétitions sportives opposèrent des équipes de 5 ou 6 participants dans des endroits chers aux «vieux» Lavallois: le stade Jean-Yvinnec (tennis), la piscine du Viaduc (natation), le Palais de l’Industrie (tennis de table) et, seul «rescapé», le stade d’Hilard (hockey).

A nous les petites Anglaises !

Le soir du 14 juillet, après la traversée de la Mayenne à la nage et la course cycliste, une réception fut organisée à la mairie ainsi qu’un bal au Palais de l’Industrie avec, en fin de soirée, la remise de la coupe Valentine (l’origine vous en est connue) au pays vainqueur.

Ces compétitions de tennis, natation, ping-pong, cyclisme et hockey furent reprises à Boston l’année suivante, du 4 au 9 juillet 1960 où l’accueil réservé aux quelque 50 Lavallois du voyage fut d’autant plus inoubliable que ces derniers couchèrent, eux, dans des familles d’accueil…

Jacques Rueff

L’année suivante, 1961, du 9 au 14 juillet, les Bostoniens revinrent à Laval en force (une centaine de sportifs!). Deux disciplines nouvelles furent au programme: tir à l’arc et judo. Pour info, c’est la publicité – la réclame, comme on disait alors – qui avait payé le programme que les sections sportives de Laval vendaient 1 franc «nouveau», depuis un an. Merci Jacques Rueff !

Langue de Shakespeare

Autre changement survenu durant l’été 1961: les Bostoniens furent reçus dans des familles lavalloises, une tradition qui dure encore... Pour la plus grande joie de tous ceux qui, depuis plus de 50 ans, ont peu ou prou enrichi leur vie – et leur connaissance de la langue de Shakespeare, grâce aux échanges d’un comité successivement présidé par MM. Jacques Perrin, Pierre Rochereuil, René Sauleau, Gilbert Tontini, André Cauwel et, depuis 2005, la très active Solange Frileux…

 

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