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La longue histoire du jardin de la Perrine

louis15

Avant d’être acheté par la Ville de Laval en 1885, le jardin de la Perrine appartenait aux Foucault de Vauguyon, qui l’avaient créé en 1756… Mais son histoire - rédigée par l'archiviste Ernest Laurain - remonte à une époque où le calendrier des postes n’existait pas encore : au 3 mars 1293, date de la mort de son propriétaire de l’époque Geoffroy de Parné…

Guy VII et Geoffroy de Parné

Pour reconnaître les services que ce Geoffroy lui avait rendus, Guy VIII seigneur de Laval exempta, au profit des deux fils du défunt, les héritiers Geoffroy et Hamelin, la terre de la Perrine «  de toutes tailles, coutumes, redevances, servitudes et exactions séculières que tout sujet devait alors au seigneur du fief, à l’exception pourtant de l’offrande, au jour de la Pentecôte, d’une paire d’éperons de fers dorés. »

Ensuite, le domaine « éprouva de nombreux changements dus au partage en deux lots entre les deux fils et aux mutations des propriétaires qui s’en suivirent. »

La famille Foucault de Vauguyon

Après moult épisodes, la propriété tomba, au XVIe siècle, dans la famille des Foucault de Vauguyon (prononcez Vau-yon, merci pour eux !). L’un des héritiers, Pierre-René, un vicaire d’Ahuillé né en 1738, décida de suivre la mode et de « faire une folie ».

A l’époque, « faire une folie » ce n’était pas partir avec une cocotte et dilapider toute sa fortune. Non, cela consistait à s’offrir (ou se faire construire) une belle maison et un beau jardin à proximité d’une cité, et de les faire aménager en rendez-vous de chasse. En 1756,  notre curé-à-la-mode décide donc de faire construire le bâtiment actuel, inspiré du château de Bel-Air édifié par l’architecte Pommeyrol.

La IIIème République

Après la Révolution, retour d’Angleterre (où il avait été déporté), Pierre-René retrouvera sa « folie » où il mourut en 1816. L’héritier suivant, Henri, le neveu du curé, laissera la propriété à son fils également prénommé Henri, dernier Foucault de Vauguyon à jouir de la Perrine.

En effet, vers 1880, ce dernier, très connu des services des hypothèques de Laval, sera contraint de mettre en vente La Perrine et ses dépendances habitées par plusieurs locataires. Il aurait perdu – en une nuit ! – toute sa fortune au jeu. Deuxième et dernière folie !

La Ville de Laval

Souhaitant acquérir un jardin botanique et y installer un musée de tableaux, la Ville de Laval décide l’achat de la Perrine et de son pavillon.

Approuvé à une très forte majorité municipale, ce projet trouve néanmoins deux opposants : les conseillers Richard et Marie-Roussellière, qui regrettaient que la Ville abandonnât l’achat de la propriété de Bel-Air, laquelle eût agrandi les Promenades publiques en direction de Changé...

 Aimé Billion

Dans la foulée, le conseil approuve également le principe d’un emprunt de 70 000 francs par voie de souscription publique afin d’accomplir des travaux concernant cette propriété qui va devenir municipale…

Le 23 octobre 1885, à l’étude de maître Edouard-Félix Bozée, notaire à Soulgé-le-Bruant, Aimé Billion, lointain prédécesseur d’Eugène Jamin, d’Albert Goupil, de Francis Le Basser et, entre autres,  de François d’Aubert, Aimé Billion donc signe l’acte de vente de la Perrine, après sa déclaration d’utilité publique prononcée par le président de la République française, Jules Grévy.

 Un joyaux de la Ville

Les Lavallois sont heureux. Ils possèdent un superbe jardin dont deux chiffres frappent leur attention : son prix : 140 000 francs-or de l’époque et sa superficie : 45 253 m²…

En 2015, cent trente ans après cet achat, leurs descendants et les nouveaux arrivants continuent de fréquenter cet endroit qui demeure l’un des joyaux de la Ville de Laval…

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