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La naissance du Diocèse de Laval

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Le diocèse de Laval a été créé en 1855 par l'empereur Napoléon III et une bulle du pape Pie IX. Son premier locataire fut un prêtre énergique de 56 ans, un battant comme on dit maintenant, Monseigneur Wicart...

 

584 prêtres

Au milieu du XIXe siècle, c’est peu dire que le catholicisme est vigoureux en Mayenne. Peuplé de 373 821 habitants (recensement de 1856), ce département est le quarantième par la taille, mais l’un des premiers en nombre de « pascalisants » (les catholiques qui ne rateraient pour rien au monde la messe de Pâques). : leur taux est de 74% !

Côté curés, les effectifs de 1856 ont de quoi donner une crise d’urticaire géante à un membre du Grand Orient : 584 prêtres réguliers en exercice ! Soit une moyenne d’un homme de Dieu pour 640 habitants ! Un pourcentage supérieur à celui qui sera atteint durant la décennie 1870-1880 considérée par les historiens comme l’apogée de la présence cléricale en France avec un prêtre pour 667 habitants.

En 1848, témoin et acteur de cette vigueur, le curé d’Alexain résume la situation : « Il n’est personne qui ne porte un respect plus ou moins grand, plus ou moins sincère, à tout ce qui a trait à la religion. »

Diocèse du Mans

Néanmoins, malgré cette vigueur exceptionnelle, la Mayenne demeure rattachée au diocèse du Mans (900 000 âmes). Souhaité par de nombreux catholiques (qui ne voient jamais « leur » évêque), et accepté par le Conseil général dès 1848 et le Président de la République en 1851, le projet de créer un diocèse de Laval est en bonne voie du côté politique…

Mais sur le plan religieux, l’affaire piétine car l’évêque du Mans, Mgr Bouvier, est très apprécié par le pape Pie IX. Comme l’écrit le Père Tonnelier dans Regards d’hier à aujourd’hui, cela aurait « été déchirer son cœur de pasteur que de lui soustraire une grande partie de son diocèse… »

Et ce d’autant plus que Mgr Bouvier est né en Mayenne, à Saint-Charles-le-Forêt…

Mgr Bouvier

L’affaire se réglera par la mort du prélat en décembre 1854, à Rome, où le pape l’avait invité, avec d’autres évêques, à définir le dogme de l’Immaculée Conception. « Le siège épiscopal du Mans étant devenu vacant, l’heure sonnait qui permettait de passer du rêve à la réalité », poursuit le père Tonnelier.

En vertu du concordat de 1801-1802, l’Etat et le Saint-Siège interviennent.

Le premier, par une loi votée par les Chambres le 5 mai 1855, pour budgéter pareille fondation dont la charge lui incombe ; le second par une bulle, « proprium fuit semper », datée du 30 juin 1855.

Le choix de Laval

Bien sûr, le nouveau siège épiscopal sera situé dans le chef-lieu du département, Laval, qui possède alors une population de 20 000 habitants.

Concernant le choix de l’église cathédrale , Saint-Vénérand est en concurrence avec la Trinité. La première ayant contre elle d’avoir été choisie par l’évêque constitutionnel Dorlodot pendant la Révolution, va pour la Trinité !

Un évêché à construire

Autre décision : l’évêque devra avoir « une habitation correcte et convenablement meublée pour lui même, comme pour sa chancellerie. Palais qui, à l’avenir sera de nom et de fait, l’évêché de Laval, avec jardin, terres plantées et autres accessoires qui en dépendent… »

Dessiné par l’architecte parisien Nicolas Lambert, ce palais sera construit sur un terrain légué par une veuve, Mme Berset de Vaufleury (née Letourneurs), à proximité de l’ancien couvent des Ursulines (actuel lycée Ambroise Paré).

Les martyrs de Laval

Mais en attendant le début des travaux (qui dureront de 1856 à 1861), l’évêché louera une maison au 39 de l’actuelle rue du Douanier Rousseau, une maison ayant appartenu à l’un des martyrs de Laval (cliquer Les Martyrs de Laval morts le 21 janvier 1794), un prêtre guillotiné sur la place de La Tremoille le 21 janvier 1794…

Enfin, une fois tous ces détails réglés (ainsi que ceux relatifs aux fonctions capitulaires), l’Empereur Napoléon III, conformément à la norme concordataire, nomme le premier des 15 évêques qui se sont succédé à la tête du diocèse de Laval…

Mgr Wicart

Il s’agit d’un prêtre de 56 ans, ordonné en 1821, évêque de Fréjus (Var) depuis 1845, et aîné d’une famille de sept enfants originaire d’un gros village flamand de 2 500 habitants.

Son nom : Casimir Wicart, un prélat énergique dont la personnalité et les actions en Mayenne sont décrites ici.

 

 

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