"Y'en a là-dedans !"
Si je devais définir François de Sénert, je dirais que c’était avant tout une formidable machine intellectuelle capable d’absorber les dossiers comme d’autres les glaces (je pense à un boulimique célèbre, Marlon Brando) ou les banalités (Guillaume Falot).
Hormis les jumelages, tous les sujets ou presque l'intéressaient et il passait de l'un à l’autre avec une aisance rarement prise en défaut. Pour l’avoir entendu cent fois s’exprimer sur le Vieux-Château et la réalité virtuelle, la place de Hercé et, entre autres, le Stade Lavallois, j'avoue qu'il m’a rarement déçu, dévoilant toujours un point de vue intéressant, le plus souvent original, et qui révélait une parfaite connaissance de notre vieille cité…
J'aimais aussi son côté imprévisible, qui éclatait quand il prenait la parole en public. Contrairement à tant d'hommes politiques formatés par le politiquement correct, Sénert laissait le plus souvent parler sa nature impulsive, ce qui permettait de l’écouter sans trop s’ennuyer. Bref, cet orateur d'un niveau acceptable était rarement ennuyeux sauf la dernière année où, faisant montre d'une soudaine sensiblerie, il avait de plus en plus tendance à en rajouter des tonnes sur les plus démunis, les blessés de la vie, etc.
Moi j’appréciais le Sénert qui ruait dans les brancards, qui disait ce qu’il pensait même si ça déplaisait à Radio Mayenne. Surtout si ça déplaisait à Radio Mayenne…