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La culture catholique

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Le 9 décembre 1999, alors que les pubeux nous bassinent depuis des mois avec l'arrivée de l'an 2000 (censée nous donner une furieuse envie... de consommer !), le lycée privé de l'Immaculée et la librairie Aglaë du couple Jarulesky ont invité l'historien René Rémond à venir commenter son dernier ouvrage collectif, Les Grandes Inventions du Christianisme.

 

L'intervention de l'académicien français me permet d'apprendre à certains lecteurs que « la date supposée de la naissance de Jésus » est à l’origine de notre calendrier. Et Rémond d'enfoncer le clou  : « Nos millésimes n’ont de sens que par référence à cet événement qui est ainsi censé partager l’histoire de l’humanité en deux : avant et après JC ».

Ce rappel effectué Rémond a répondu à une question essentielle, qui justifie son dernier livre  :  « Qu’est-ce donc qui ne se serait pas passé au cours de ces 2000 ans et qui ne ferait pas partie du monde tel que nous le connaissons, si ne s’était pas produit autour de l’an 0 cet événement dont Hegel a dit qu’il était le gond sur lequel avait pivoté l’histoire universelle ? »

Bref, quelles sont les principales inventions du christianisme ?

René Rémond commence par l’universalité en rappelant que, pour la première fois dans l’histoire, le christianisme propose « une vision globale de l’humanité présentée comme une famille ». Et ce contrairement aux autres religions, qui restent « des religions du groupe, de la tribu, de la communauté, des religions qui contribuent à l’identité du groupe ». La mission chrétienne, elle, « s’exerce jusqu’aux confins de l’univers » comme le proclame Jésus : « Allez par le monde entier, proclamer la bonne nouvelle à toute la création… »

Cette universalité a été âprement défendue par le fougueux Paul de Tarse, qui estimait – merci saint Paul ! – que le salut ne devait pas être réservé aux seuls Juifs mais à tous les êtres humains !

Bien sûr, cela ne veut pas dire que le christianisme méconnaît les différences entre les peuples, « mais il considère que ces dernières sont secondes ». C’est pour cela que l’Eglise, découvrant les populations américaines et africaines au XVe siècle, considère illico que « leurs habitants sont des hommes à part entière ayant vocation à être baptisés ». Et de préciser :  « Même si elles ont pu parfois soutenir les inégalités, les églises n’ont jamais cédé au racisme. » Ainsi, à la question « les différences entre les hommes peuvent-elles justifier une hiérarchie des êtres », l’Eglise a toujours répondu « Non ».

Contrairement à ce que pensent de nombreux journalistes d’aujourd’hui, toujours prêts à brocarder le christianisme.

La suite dans le livre... 

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