Solitude (Journal intime)
Le départ de Coco, ma meilleure ennemie, curieusement, ne me procure guère de plaisir et je continue de me sentir très isolé lors des comités de rédaction, les gens les plus proches du maire étant paradoxalement ceux qui me sont les plus éloignés : sans attaches familiales, sans enracinement local, ils n'ont aucune idée de ce à quoi je tiens le plus et qui fait que je suis un type de droite !
Mais nom de D. ! que foutent-ils à Laval ! Dans une cité qui ne peut que les ennuyer ! Certes Luc Ducato, l'ancien directeur de cabinet de François de Sénert, n'avait pas que des qualités, loin s'en faut ! Mais nous étions sur la même longueur d’onde. Sur la conception de la famille, notamment…Chaque mois, je ressens son absence. C'était un soutien, un allié. Sans lui, je n'ai plus que des opposants contre lesquels je dois ferrailler à chaque fois qu'il convient d'évoquer tel sujet, telle idée, telle valeur.
Le 2 mars, je note dans mon journal personnel que je boucle le canard du mois sans aucune excitation intellectuelle ou politique. Le cabinet du maire a réussi l'impossible : me désintéresser de la mairie de Laval ! Je note aussi qu’il me reste 18,5 jours de vacances à prendre avant le 31 mars ! Impossible, je vais devoir demander une fois de plus un report...
Ayant entamé l’écriture d’une seconde pièce de boulevard, je décide de prendre une semaine de vacances rien que pour elle, histoire de la finir… Bonne pioche : elle atterrit très vite (le 7 avril) sur le bureau de mon éditeur parisien Art et Comédie. Entre temps, j’ai décidé de me remettre au saxophone soprano que Michel Attenoux m’avait vendu en 1984, l'année où il m'initia à cet instrument popularisé par Sidney Bechet. Pourquoi reprendre le sax ? Pour le plaisir. Pour me sortir un peu de mon travail très prenant, que j'effectue avec "mon cher et vieux" Djack Clic. Mais aussi - mais surtout - pour donner envie à mes enfants de jouer de la musique...
Combien de temps dura cette période de froid professionnel ? Jusqu’à l’arrivée de la jeune et charmante Isabelle Penchant en novembre 2000, qui allait remplacer - quel bonheur ! - Bérénice Jarret-Dodu, de nouveau attirée par les paillettes de la vie parisienne. Mais entre temps, en septembre 1999, Concentré Matignon ayant perdu le marché au profit de l'agence Publigraphic installée dans l’avenue des Français de Gaule, j'ai perdu l'habitude de me rendre chaque mois à Paris où vivaient alors mes deux frères.
Cette déception sera, si j'ose dire, "compensée" par un "heureux événement" : Bon séjour en Ukraine, ma nouvelle pièce, a conquis une talentueuse troupe du Maine-et-Loire qui a décidé de la créer chez elle en février 2000...
La suite, dans le livre…