CC du 27 mars 2017 : Zoc 1er refuse que l'opposition s'exprime dans le nouveau journal de L'Agglo, un P.L.U.I. de communicants...
Lors du conseil communautaire d'hier soir, lundi 27 mars, vous avez demandé au Président Zocchetto de réserver un espace à l'opposition dans le futur magazine de Laval Agglo... Oui, ayant appris, via la décision du président n°40, qu'un nouveau magazine allait être créé par une entreprise locale (EasyCom), j'ai profité, si j'ose dire, de l'occasion pour faire la demande que vous venez d'évoquer. Il y a une opposition au sein du conseil, je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas s'exprimer dans le magazine dudit conseil...
Vous avez évoqué aussi une raison plus... particulière. J'ai également souligné qu'une once d'opposition dans ce genre de magazine aurait au moins le mérite de le rendre plus attrayant, de donner envie de le lire car, comme je l'ai plusieurs fois dit au Président, ses journalistes politiquement corrects ont la fâcheuse tendance à pratiquer le style emmerdant, sans surprise ; ils écrivent comme des esclaves du Système avec quelques mots-valises qu'ils étirent comme des élastiques et une série de poncifs sur le bien-vivre-ensemble qui très vite font bayer aux corneilles les esprits les plus exigeants...
Vous savez que le maire n'est pas d'accord avec ce jugement... Bien sûr ! et je le lui ai dit tout comme je lui ai dit qu'il n'était aucunement obligé de m'accorder cette "faveur" (la loi ne la lui impose pas) mais qu'il avait intérêt à le faire pour deux raisons...
Lesquelles ? Il gagnerait au moins un lecteur supplémentaire (bibi !) et l'image - flatteuse - d'un élu attaché à la liberté d'expression.
Il s'en fout comme de sa première cravate, je pense. Oui puisqu'il m'a opposé un non catégorique. Il paraît qu'il faut - comme c'est le cas à la mairie pour l'opposition municipale - des "groupes constitués"... Il a également dit, en substance, que l'esprit communautaire n'admettait pas une opposition structurée, que ce n'était pas ainsi que les choses se passaient...
Il est vrai qu'il suffit d'assister une fois à un conseil communautaire pour percevoir qu'on se trouve dans une sorte de club. Du reste, vous l'avez indiqué hier soir. Oui, quand j'ai entendu Yannick Borde et Claude Gourvil se tutoyer comme deux vieux potes... Cela m'a surpris, je l'avoue.
C'est "l'entre-soi mayennais" que la femme de Jean-Jacques Bourdin, la belle Anne Nivat, a relevé dans son dernier livre... Je n'ai rien contre le tutoiement mais dans une arène politique j'y suis opposé car cela veut dire que les hommes politiques appartiennent tous à la même boutique. Cela crée une connivence qui, d'après moi, nuit au débat, lequel doit être rugueux parfois.
C'est pour cela que vous ne tutoyez personne... Bien sûr ! Je ne me vois pas tutoyer publiquement les élus qu'il peut m'arriver de tutoyer en privé, quand on aborde d'autres sujets. Du reste si je tutoyais le maire-Président cela rendrait mon opposition bien pâlotte ! On peut apprécier quelqu'un au point de le fréquenter dans le privé (je pense à un autre élu de l'actuel majorité). Mais au sein d'une collectivité où des arguments de nature politique s'expriment, il faut faire abstraction de tout sentiment ; il n'y a plus ni ami ni relation. Il y a des idées qui s'affrontent, des visions de la vie même...
Enfin, pour l'espace réservé à l'opposition que vous avez demandé, c'est niet et votre seconde tentative a, elle aussi, échoué... Je suis en effet revenu à la charge plus tard, quand nous avons voté pour l'extension des compétences de Laval Agglomération dans le domaine de l'enseignement artistique (danse, musique, théâtre, arts visuels).
Oui, j'ai entendu. J'ai dit que je ne m'opposais pas, par principe à cette extension, mais qu'au train où allaient les choses les mairies ne serviraient bientôt plus à rien et qu'à ce titre, il faudrait carrément les supprimer... Donc, à partir du moment où, ai-je poursuivi, l'agglomération s'occupait de tout - et concentrait tous les pouvoirs - il fallait impérativement qu'il y ait une opposition qui puisse s'exprimer et dans l'assemblée et dans le journal de l'agglomération... Zocchetto refusant cette opposition, comme nous venons de le voir, j'ai tout naturellement voté contre l'extension de ces compétences artistiques...
Les maires ont vraiment le sentiment d'être de plus en plus dépossédés du pouvoir. Oui et c'est pourquoi les conseils communautaires rétribuent si grassement les vice-présidents pour leur faire passer la pilule, si j'ose dire. Avec 1 500 euros par mois, on s'écrase... J'ai tenu à rappeler que si je m'étais engagé en politique c'était pour tenter de freiner cette évolution. Même si j'ai conscience d'être condamné à jouer les impuissants... Nous sommes de moins en moins maîtres de notre destin.
Vous avez également souligné une phrase de Didier Pillon... Oui car, répondant à certaines critiques liées au transfert des compétences précitées (quelques maires s'y sont opposés, principalement pour des raisons financières), M. Pillon a dit qu'on "ne pourrait plus retourner en arrière"... Cette phrase est importante et résume parfaitement l'évolution de nos sociétés européennes. On y pond des lois, des arrêtés ou des décrets toute l'année et sur tous les sujets et chaque nouvelle réglementation est définitive quel que soit "l'alternance politique" (je mets des guillemets car il n'y a plus aucune alternance possible). L'exemple le plus frappant ayant été le résultat du référendum de 2005... Rien n'a changé malgré les 55% de NON...
En clair, nous nous mettons nous-mêmes en prison... Oui. Mais la plupart des citoyens s'en moquent dans les grandes largeurs car ils ont de quoi manger, la sécurité sociale, la télévision, le portable, les congés payés, les allocs, le viagra, le divorce, l'avortement, etc. En fait, nous n'avons plus de vie intérieure, et n'avons plus envie d'en retrouver une, de prendre de la distance par rapport aux "choses matérielles" : nous passons d'un écran (d'ordinateur) à un autre (télé, téléphone...). Nous sommes comme fascinés par cette technique qui envahit toute notre vie... Le reste, les grandes idées, les systèmes de pensée, les discours structurés... Tout le monde s'en tape ! A L'Agglo comme ailleurs !
A moins que ça ne touche le corps, la santé... Oui, comme hier, je ne sais plus qui a parlé des dangers liés aux particules fines (Isabelle Beaudouin ?) qui se trouvent dans l'atmosphère. On va se polariser là-dessus et laisser entrer sur notre sol des terroristes islamistes qui demain poseront une bombe dans un collège ou une gare, après avoir violé votre fille...
Nous sommes tombés au mauvais moment... Ah que oui ! (Comme dirait Johnny). Quand je repense aux années de ma jeunesse, c'est le sentiment de liberté qui me vient spontanément à l'esprit. Liberté de parole, de circulation (pas de ceinture de sécurité), liberté de mettre le chauffage sans craindre de payer des factures terribles, liberté de préparer n'importe quel gâteau pour une fête scolaire, de donner une claque à un élève qui dépassait les bornes, liberté de parler de tous les sujets sans avoir à se justifier de pas être nazi ni fasciste ni complotiste ni homophobe ni islamophobe ni antisémite ni sexiste, etc. Moins de monde partout, aussi. Le grand calme dans les rues le dimanche, au mois d'août... Enfin, je sors du sujet...
Il y a eu aussi la lecture - interminable - du PLUI, le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal, par le maire de Parné-sur-Roc, Daniel Guérin. Oui, c'était bien emmerdant, ce que je lui ai d'ailleurs dit car l'homme, lui, ne l'est pas (j'ai eu l'occasion de l'interroger dans une vie antérieure). Il a lu le rapport qui m'a fait songer à la musique au kilomètre, vous savez, celle qu'on entend dans les parkings souterrains (l'odeur de pisse en moins). Je lui ai dit que grâce à lui on connaissait maintenant les défis au kilomètres, car il s'agit d'énoncer des défis - 9 au total - pour les années à venir. J'ai dit que toutes les pages de ce rapport ressemblaient à toutes les pages de tous les autres rapports... Qu'elles étaient toutes interchangeables ! C'est de la littérature de communicants... Autant dire de la m., comme aurait dit Jean-Pierre Coffe. Là encore, nous sentons la "fatigue du sens" si merveilleusement décrite dans le livre éponyme de Richard Millet...
Des types plutôt sains de corps et d'esprit, qui sont solidement implantés dans leur commune d'origine ou de coeur, qui savent en parler comme personne quand aucun journaliste ne leur met un micro sous le nez et qui, dès qu'ils ont des responsabilités au sein d'une collectivité, se mettent à parler comme des énarques avec tous les poncifs et mots-valises (j'y reviens) de l'époque... C'est assez pitoyable ! C'est triste, en effet. Et on ne soulignera jamais assez le rôle néfaste des communicants qui non seulement détruisent la langue française mais en plus pondent des textes que personne ne retient, ne lit vraiment. Mais ils le font pour toucher du pognon des politiques... Le plus grave c'est que les politiques se reposent sur eux. Ils sont devenus les nouveaux théoriciens de l'offre politique d'aujourd'hui ! Et le brave plouc qui les vaut largement mais qui parle mal va devoir baisser pavillon devant ces mecs-là, qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter parce qu'ils emploient le vocabulaire, les expressions du moment... Ah, quel monde !
Mais c'est le nôtre, celui dans lequel nous sommes ! Oui, un monde haïssable par bien des aspects (il faut lire Philippe Muray sur ce sujet, il est indépassable) et qui nous fatigue d'autant plus qu'il accueille désormais toute la lie de l'humanité, laquelle, à peine débarquée chez nous, se permet de nous donner des leçons de morale qu'il nous faut supporter sans broncher sous peine de se faire traiter de raciste...
Ah, les migrants, y'avait longtemps, cher JCG. J'ai constaté que vous en avez parlé hier soir quand vous avez entendu l'expression "mixité sociale" dans l'un des textes que Monsieur Guérin nous a lu(s). J'ai dit que cette expression - que j'avais déjà brocardée la semaine précédente au conseil municipal - ne m'avait pas échappé... J'ai d'ailleurs fait tout de suite le rapprochement entre la volonté de gagner 15 000 habitants rapidement dans Laval Agglo (volonté figurant dans l'un des 9 défis) et cette "mixité sociale" chargée de nous fournir les étrangers inassimilables qui n'ont rien à faire chez nous... D'où un petit couplet sur les nécessaires naissances locales à encourager sur le sol de l'agglomération, des naissances de petits Lavallois (ou proches voisins). Si le "territoire", si la Mayenne s'en sort si bien c'est grâce à la solidité des familles qui y vivent, à l'enracinement, etc.
Or, ai-je poursuivi en faisant bondir d'indignation ma voisine cégétiste (au bord de la crise de nerfs chaque fois que je prends la parole), on ne peut à la fois vouloir une croissance démographique et voter le "délit d'entrave numérique à l'IVG", il y a là une incohérence terrible ! Vive la croissance interne ! Mais là, sur ce sujet, je sens bien que ça ne décolle pas dans le public... Vouloir plus de monde et tout faire pour que les petites Françaises ne fassent plus d'enfants devrait, théoriquement, faire tilt : il faut s'en prendre - et urgemment - à tout ce qui rend difficile la procréation dans le cadre, si possible, d'une union solide, entre adultes responsables... Mais rien ne vient... Je prêche dans le désert, je laboure la mer...
Bref, vous avez une fois de plus tenu le discours habituel d'un type de droite qui s'assume. Totalement ! Et je ne vois pas pourquoi je ne dirai pas ce que je pense vu que notre monde est condamné à connaître le chaos (guerre civile, pour faire court) à plus ou moins brève échéance. Tôt ou tard nous allons être au pied du mur, chez nous, face à l'envahisseur... Il faudra bien se décider à faire un choix crucial...
Enfin, ce devait être un petit conseil, avec très peu d'interventions de votre part et finalement ce fut un conseil qui a permis d'évoquer plusieurs points qui ne manquent pas d'intérêt. Oui. Mais je ne me souviens pas de tout car je n'avais préparé qu'une seule intervention : celle qui concernait la demande d'espace "oppositionnel", comme diraient nos amis publicitaires.
En tout cas merci de ces quelques paroles, qui permettent de vous suivre à la trace dans votre combat d'idées. Merci à vous, surtout, cher Bois-Renard et... à la revoyure !