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CM du 9 mai 2016: musée école publique, jargon, inexactitudes du Courrier de la Mayenne...

JC Gruau, j'aimerais que nous revenions sur le conseil de lundi dernier, 9 mai, où vous avez, une fois de plus, été plutôt "actif". Disons que je suis un élu d'opposition qui ne lâche rien quand il s'agit de défendre l'identité lavalloise et l'argent des contribuables lavallois. Un opposant, ça s'oppose ! Ou alors, mieux vaut rester chez soi. 

Concernant Fernand Puech, vous avez déjà livré l'intégralité de votre intervention il y a deux jours donc,  je n'y reviens pas. Une précision ? Oui. Le Courrier de la Mayenne d'hier (n°3747) m'a attribué des propos que je n'ai pas tenus en me faisant dire - faut quand même le faire (exprès ?) - que "le personnel [de Fernand Puech] n'était pas condamné à hanter les couloirs de Fernand-Puech" ! J'ai évidemment parlé des couloirs de Pôle-Emploi - et non de ceux du collège en question, ce qui ne veut rien dire.

Ce genre de boulette ne donne pas une grande image de la profession... Ah, ça non, d'autant que l'article en question accumule les imprécisions et les coquilles... Par exemple, concernant l'idée de mieux faire connaître Henri Rousseau, il y a d'abord cette coquille "revenirt" pour "revenait". Ensuite, je n'ai pas dit que je voulais que l'argent consacré à la passerelle serve "a [sic] organiser sur l'actuel équipement une exposition sur le Douanier Rousseau, sur l'exemple du musée d'Orsay". Qui serait assez idiot pour exposer des toiles de maître sur une passerelle ?

Qu'avez-vous dit exactement ? Que Didier Pillon aurait dû profiter de l'exposition consacrée à Henri Rousseau au musée d'Orsay, exposition qui connaît un énorme succès, pour faire découvrir la ville natale du Douanier au monde entier. Il y avait là un coup à jouer dans cette affaire, que la Ville a laissé passer. 

On a pourtant une élue responsable de "l'attractivité" ! Oui [rire]. Mais j'ai l'impression que cette adjointe est uniquement payée pour tweeter des généralités sur la Ville de Laval ou sur ses coups de coeur à elle ! Qu'elle s'occupe en fait de sa propre "attractivité" ! Ah, s'il y a bien un poste d'adjoint à supprimer dans quatre ans, c'est celui-là. Totalement inutile ! Plus de 1 500 euros par mois quand même !    

Dans cette affaire Rousseau, le maire s'est contenté de vous dire que la Ville avait prêté deux toiles à Orsay, point barre. Oui et cela lui suffit, et vous verrez qu'il le mentionnera dans son programme électoral de 2020 ! Eh bien moi je trouve que cela manque de souffle ! Je répète qu'il y avait un coup à faire. Un bon coup de com' ! Quelques toiles à emprunter ? Une conférence internationale à organiser en duplex avec Orsay ? Des visites à mettre en place pour faire connaître la Porte Beucheresse ?  Que sais-je ? Mais ces choses-là se préparent à l'avance. Et Didier Pillon semble toujours débordé... C'est pourquoi j'ai dit que l'argent claqué (cinq millions pour les contribuables dont un pour ceux de Laval) pour la passerelle aurait pu être utilisé pour faire connaître Laval, via l'exposition du musée d'Orsay.

Ah, cette passerelle ! Disons que j'ai profité de son 10 000e passage au menu d'un conseil municipal pour signaler, également pour la 10 000e fois, que, nouveau plan de financement ou non (l'objet de la délibération), le coût total d'icelle était scandaleusement élevé au vu de son importance dans notre cité. Car, que je sache, emprunter l'actuelle passerelle n'est ni un supplice pour les yeux - le Lavallois n'est point sensible à ce point à la beauté - ni un danger particulier - jusqu'à présent personne n'est tombé sur la voie ferrée...

En quelque sorte, cette rénovation lancée par les socialistes s'apparente à un gadget, un gadget de plus de 5 millions d'euros ! Oui. Un simple toilettage suffirait pour que la passerelle existante retrouvât son lustre d'antan, lequel, tôt ou tard, redeviendra à la mode et donnera lieu à des visites d'été orchestrées par les Didier Pillon et les Xavier Villebrun de l'an 2100...

Vous avez également souhaité que la passerelle s'effondrât ? Oui. C'était une réaction d'humeur. Comme on en faisait dans le temps, quand on pouvait tout dire sans craindre de se retrouver avec une plainte au derrière émanant de je ne sais quelle association antiraciste ou pro-je-ne-sais-quoi ! Genre, je rigolerai bien le jour où tu tomberas malade parce que, contrairement à mes recommandations, tu as abusé de tel breuvage ou de tel plat indigeste ou trop riche en sauce...    

Vous avez aussi parlé du musée de l'école publique de la rue Haute-Chiffolière. Oui. Mais, là encore, le Courrier de la Mayenne a été imprécis. Je n'ai pas dit que "c'est un lieu que je fréquente avec excitation" ;  je n'ai pas employé le présent car je ne le fréquente plus depuis que j'ai perdu mon emploi de journaliste municipal, en 2008 ! J'ai dit - nuance à laquelle je suis extrêmement sensible  - qu'il m'est arrivé de le fréquenter plusieurs fois avec beaucoup d'excitation car ce musée porte témoignage d'une époque où l'instruction publique - et non l'Education nationale ! - faisait l'objet de la plus vive attention de la part des régimes en place. Certes, les francs-maçons - si nombreux au conseil municipal actuellement  - étaient déjà à la manoeuvre contre l'Ancien Régime et l'Eglise catholique - leur bête noire -, mais enfin, les petits Français y apprenaient au moins à lire, écrire et compter. Tout le monde ne passait pas systématiquement en classe supérieure (quelle erreur !) et le baccalauréat était un diplôme qui voulait dire quelque chose...

O tempora O mores ! Je connais des bacheliers d'aujourd'hui avec des mentions ronflantes qui sont loin d'avoir le minimum syndical dans le domaine culturel...  Nous en connaissons tous...  A l'école, nos aïeux y apprenaient aussi que la France de Jules Ferry était un grand pays destiné à apporter le savoir et la connaissance aux quatre coins du globe... Et tout le monde connaît le "racisme républicain" du Tonkinois à la barbe taillée qui souhaitait ouvertement - son discours du 28 juillet 1885 en témoigne - que "les races supérieures" aient "le devoir de civiliser les races inférieures"...

Vous avez ensuite, si mes souvenirs sont bons, pris pour cibles les socialistes du conseil... Oui, car, contrairement à eux, je ne me contente pas d'admirer -pour leur efficacité - les méthodes d'enseignement des républiques précédentes quand elles sont au musée, je souhaite les voir réapparaître - je pense essentiellement à la méthode syllabique - car je ne doute pas un instant qu'elles soient meilleures, plus efficaces que celles d'aujourd'hui. Il y a là, chez les socialos-bobos, une incohérence, qui - j'ai tenu à le dire - apporte de l'eau au moulin de ceux qui se moquent comme d'une guigne de ce musée et, partant, souhaitent sa fermeture !

Car à quoi bon défendre ce genre de musée et tout ce qu'il représente si c'est pour utiliser et préconiser en 2016 des méthodes d'apprentissage du savoir radicalement différentes ! Et, avouons-le, particulièrement néfastes dans le domaine - ô combien essentiel - de l'apprentissage de la lecture. J'insiste car, comme disait Pompidou, la lecture, c'est la culture...

N'est-ce pas signifier au plus grand nombre que ces méthodes du passé n'ont aucune valeur et, à ce titre, nul besoin d'être mises en avant dans un musée qui coûtera toujours  trop cher au contribuable ! C'est exactement ce que j'ai dit. Défendre le musée de l'école publique, c'est bien. Mais défendre les méthodes qu'il utilisait, et souhaiter les voir renaître, c'est mieux !

Vous évoquiez, au début de notre entretien, votre combat en faveur de tout ce qui de près ou de loin favorise l'identité locale et le porte-monnaie du contribuable mais il y a un autre combat que vous menez avec beaucoup de pugnacité, c'est celui qui consiste à employer le mot juste, à appeler un chat un chat et à se moquer du jargon technocratique qui rend illisibles les rapports et autres délibérations que vous examinez lors des conseils municipaux et d'agglomération. Oui, et nous avons eu deux beaux exemples de ce jargon qui, année après année, détruit notre langue nationale et, conséquemment, notre capacité à penser juste...

Commençons par le premier. Il s'agit de la délibération concernant "l'appartement pédagogique éco-logement" qui va ouvrir à Saint-Nicolas à destination des personnes dites en difficultés (le rédacteur a écrit "publics en fragilité", il fallait oser, il a osé !) pour leur apprendre à faire des économies aussi utiles pour leur budget de misère que pour la planète de Nicolas Hulot et de Claude Gourvil...

Qu'avez-vous dit ? Qu'au train où l'on descend la pente qui nous mène dans le précipice nous voterions bientôt - demain ? - pour l'ouverture et le financement d'"un studio psychologique éco-renseignement aux Pommeraies" destiné, lui, à venir en aide à tous ceux qui n'arriveraient pas à trouver le chemin dudit "appartement pédagogique éco-logement" parce qu'ils se dirigeraient spontanément vers les Pommeraies tout en pensant se rendre à Saint-Nicolas...

Vous trouvez cela idiot ? Oh, je ne dis pas qu'il ne faille pas faire des économies d'énergie quand on tire le diable par la queue, ah ça non et, vous le savez, je suis un ennemi des douches à répétition ! Mais je dis que les personnes visées par cette délibération peuvent être contactées et informées par d'autres moyens plus économiques - quand elles se rendent chez Meduane Habitat par exemple-, et que la création d'un "nouvel espace" n'a rien d'indispensable...

Rien ! Pas plus d'ailleurs que le "camion pédagogique" cité dans la délibération ! Tout cela est du "grand circus" qui aurait, une fois de plus donné raison, au grand écrivain Philippe Muray (1945-2006), qui dénonçait les tares de notre époque avec un talent inégalé ! Cette époque où "le risible a fusionné avec le sérieux", comme on le constate dans moult délibérations ! Pardon : comme JE le constate car visiblement aucun autre élu ne m'accompagne jamais,  ne me suit jamais dans ce genre de critique...  C'est, je l'avoue, assez désolant.   

Enfin, ce que je constate, moi, dans cette affaire, c'est qu'il s'agit encore de 2000 euros jetés par les fenêtres ! Dites-vous, si cela peut vous rassurer, qu'une pareille dépense profitera à des petits malins, qui se sentiront tout gonflés d'importance en débitant des fadaises avec des mots aussi prétentieux que leur mission qui, je le rappelle (défense de rire), s'inscrit dans le "pack précarité".

Ah oui, c'est vrai ! le "pack précarité" ! Comme si nous n'étions pas tous mortels, tous "précaires"et susceptibles de quitter ce bas-monde aujourd'hui, demain ou après-demain (pour les plus chanceux) ! En tout cas, ai-je conclu, une chose est sûre : pour le concours du "pack connerie",  les rédacteurs de Monsieur Zocchetto sont imbattables...

Et vous en avez fourni une nouvelle preuve quelques minutes après avec la "marche exploratoire"...  Oui, encore une belle expression à dézinguer sans modération...

Vous ne vous en êtes pas privé ! Ah ça, non ! Car j'ai le respect de ma langue, même s'il m'arrive parfois de la servir de manière décevante, voire indigne. Mais, comme on dit, seuls ceux qui ne s'expriment pas ne trahissent pas la langue de Voltaire...

Qu'avez-vous dit exactement sur ce sujet qui n'intéresse pas les media ? Qu'il y avait déjà les marches du palais, les marches blanches, la marche sur Rome et celle de Radetzky qui clôt chaque concert du Nouvel An à Vienne mais que cela ne suffisait pas ! Il nous fallait aussi les "marches exploratoires"...

Lesquelles, si j'ai bien compris, consistent à organiser une petite promenade aux abords de la gare SNCF pour "lutter" - je lis la délibération - "contre le sentiment d'insécurité dans les transports" ! Oui. Et une fois de plus, devant un problème réel, le développement des actes violents commis par des voyous à l'égard des honnêtes gens en général et des femmes en particulier, la Ville répond par des opérations qui, malgré leur appellation prétentieuses - "marches exploratoires" - ne régleront rien... Certes, je ne dis pas qu'une surveillance de tel ou tel endroit n'empêchera pas tel ou tel délinquant de se manifester le jour où il se sentira surveillé mais, dans l'ensemble, la marche se déroulant une fois l'an, le voyou aura beau jeu de revenir.

Quelle solution pour vous ? Dans l'état présent de notre vie politique, je n'en vois qu'une : que le maire essaie de convaincre les autres "sommités" politiques de l'époque afin que les voyous coffrés par la maréchaussée restent en taule suffisamment longtemps pour qu'ils n'aient pas envie de recommencer ! Car tout pendant qu'ils sauront pouvoir jouir d'une telle impunité, ils continueront de s'attaquer aux personnes qui ne savent pas, ne peuvent pas ou ne veulent pas se défendre par elles-mêmes ! Tout le monde le dit, ai-je conclu : il faut que les choses changent en matière de délinquance et que les forces de sécurité se sentent suivies par la Justice qui, 9 fois sur 10, est toujours du côté des voyous, surtout si ces derniers sont originaires de contrées plus ou moins lointaines.

Etes-vous intervenu sur d'autres sujets ? Oui, mais cela ne présente pas nécessairement un intérêt qui mérite d'être immortalisé via cet entretien.

J'ai vu que vous étiez désormais le seul élu à ne pas avoir une tablette offerte par le contribuable... Oui, j'ai refusé l'immatérialité des délibérations, contrairement à mes petits camarades. Je veux continuer d'utiliser le papier sans lequel je ne peux pas vivre ! Du reste, quand on est dans l'opposition, on lit tout ce qu'on reçoit. Tout. Alors que, dans la majorité, on ne s'intéresse qu'à "son" sujet, et encore : quand on en a un à défendre. C'est la raison pour laquelle, la majorité des élus préfèrent avoir un nouveau jouet électronique car, de vous à moi, ils ne lisent pas les délibérations. C'est aussi simple que cela. Mais quand je les regarde tous avec leur machine, je ressens de l'effroi car je pense au "Meilleur des mondes" et à "1984". En route vers la grande homogénéité contrainte et forcée ! Tous pareils ! N'veux voir qu'une tête !

Quelle horreur ! Oh, que oui ! Mais rassurez-vous, je n'ai pas l'intention de m'écraser la fois prochaine...

Nous en reparlerons en temps et en heure. Avec plaisir !

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