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Fatigue du sens (Millet) : Yannick Noah

y.noahL’Empire du Bien a ses « grands hommes », ses stars, ses idoles, ses « intouchables ». Des « personnalités » vantées à longueur de temps par les grands media du Système qui leur permettent ainsi de devenir riches tout en jouissant de la considération de leurs concitoyens, lesquels, comme chacun sait, passent des heures et des heures à se détruire le cerveau devant leur poste de télé.

 

Bien sûr, ces personnalités peuvent avoir du talent à revendre dans leur spécialité et point n’est question ici de leur dénier certaines qualités. En revanche, dès qu’elles sortent de leur spécialité en question (cinéma, chanson, ballon rond…), la pauvreté de leurs discours et leur conformisme politiquement correct autorisent certains esprits aussi libres que courageux à les brocarder. A trouver qu’ils poussent le cochonnet de la connerie un peu loin.

Parmi ces stars, il y en a une que les Français apprécient depuis les années 80, du temps où elle les faisait vibrer sur les courts de tennis. Je veux parler de Yannick Noah, vainqueur en 1983 de Roland Garros. Reconverti dans la chanson depuis plusieurs années, il a déjà chanté chez nous trois ou quatre fois (j’ai la flemme de vérifier), à la salle polyvalente mais également, invité par le Stade Lavallois, lors d'un concert en plein air à Le Basser.

Si j’évoque « la personnalité préférée des Français » c’est parce que j’ai apprécié les lignes que l’écrivain et éditeur Richard Millet a écrites sur elle dans son dernier livre (paru en mai 2011), Fatigue du sens. Bien sûr, ces lignes resteront incomprises de beaucoup d’internautes qui, indignés, évoqueront la personnalité chaleureuse de ce chanteur et tout le Bien qu'il apporte à ses millions de fans…

Il va de soi que la question n’est point là mais ici :  « Comment être le citoyen d’un pays dont Yannick Noah est « la personnalité préférée » ? écrit Richard Millet. Comment expliquer l’immense dégoût qui m’envahit devant cet histrion du Bien, miroir de l’insignifiance française, symbole de l’idéologie mondialiste : sportif, métis, chanteur de variétés, bienfaiteur de l’humanité, donneur de leçons, parfaite expression de la niaiserie perverse du Culturel. »

Et l’auteur de poursuivre en citant d’autres stars de L’Empire du Bien : « Comment se sentir européen ou occidental ou même citoyen d’un monde où les autres personnalités exemplaires sont Lady Diana, Michael Jackson, Usain Bolt, Obama, le président-gadget de l’idéologie mondialiste ? »

Richard Millet, Fatigue du sens, page 29

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