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La création de la piscine Saint-Nicolas

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Pour expliquer la naissance de la piscine Saint-Nicolas en 1970, il convient d’évoquer celle de la précédente douze ans plus tôt. En effet, en 1958, l’ouverture de la piscine du Viaduc a provoqué un engouement considérable pour la natation sportive à Laval… Et suscité la création d'une des plus belles piscines de l'ouest avec un bassin découvert de 50 mètres ouvert toute l'année...

Des nageurs titrés

Autre fait marquant : entre 1960 et 1970, des nageurs de classe internationale font du Stade Lavallois l’un des meilleurs clubs de France. On pense à Jean-Claude Bruneau, Philippe Schneider, Alain Frangeul, Jean Leroux, Patrick Danais ; à Françoise Le Meur, Elisabeth Garnier, Catherine Lecoq, Martine Boivent et Annick Le Bellec.

Cette affluence et les records battus par ces champions ont conduit certains Lavallois – le conseiller municipal Jean Noury en tête – à souhaiter la construction d’une seconde piscine à Laval…

Jacques Perrin

Ce souhait devient demande pressante en 1966, comme le précise le jeune adjoint aux Sports de l’époque, Jacques Perrin : « Un jour, le maire de Laval, le docteur Le Basser me convoque dans mon bureau et me dit : «  Les nageurs veulent me voir, reçois-les ! » »

Aussitôt dit aussitôt fait, et Jacques Perrin prend note que ces derniers veulent s’entraîner l’hiver dans une piscine couverte ; dans une installation qu’une ville de la taille de Laval – 50 000 habitants, déjà ! – se doit d’offrir à ses administrés.

La ZUP Saint-Nicolas

« Sur ce je fais mon rapport au docteur Le Basser, se souvient Jacques Perrin. Et, lors du conseil municipal du 28 avril 1967, on vote une délibération lançant le concours pour la construction d’un ensemble nautique. »

Lequel devra être installé au centre d’une nouvelle zone en passe d’être fortement peuplée : la ZUP Saint-Nicolas…

Un bassin de 50 mètres

Pour concourir, les architectes et les entreprises qui leur sont associées doivent présenter, avant le 15 janvier 1968, un projet comprenant… ce que les tous les nageurs du XXIe siècle connaissent : une piscine couverte de 25 m sur 15 m (avec une profondeur uniforme de 1,80 m), un bassin couvert de 15 m par 12,50 (de 0,60 à 1,30 m), un bassin de plein air olympique de 50 m par 20 m (la grande classe !), un bassin de 15 m par 12,50 m (transformé en 2005) et une fosse à plongeon de 12 m par 12 m (3,80 m de profondeur).

Jean Saint-Arroman

Réuni le 24 janvier, le jury est formé de MM. Perrin, Noury, Raoux et Chateau (Ville), M.Erzen (DDE), M. Legendre (DDJS), un représentant de la Socomi et, entre autres, M. Favette architecte en chef de la ZUP Saint-Nicolas.

Le projet retenu ? Celui de l’architecte parisien qui a créé les tribunes d’honneur du stade Le Basser : Jean Saint-Arroman. Il est arrivé devant les projets conçus par MM. Le Chevrel (2e) et Monnet (3e).

Saint-Arroman est associé aux entreprises Pouteau (pour la partie couverte) et Brochard et Gaudichet (pour les bassins extérieurs). Le prix est fixé est 4 200 000 F de l’époque et le maître d’ouvrage est le District de Laval.

Joseph Comiti

Inaugurée par le secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, Joseph Comiti, la nouvelle piscine ouvre le 15 octobre 1970 mais, à cette date, seul le bassin d’hiver est livré. Pour faire des longueurs de 50 m d’un trait, il faudra attendre le printemps 1971 !

Dans le Bulletin officiel municipal de 1971 (le dernier de la droite au pouvoir avant… Laval Infos en 1995), le conseiller municipal Jean Noury, l’un des rares élus à nager en piscine (avec MM. Raoux et Perrin), évoque cette réalisation qui se trouve être l’une des plus importantes de l’Ouest, « juste après celle de Dinard » 

Christian Noury

« Elle ne plaît pas à tout le monde, écrit-il, mais elle a une qualité essentielle : celle d’absorber les bruits ! » Malgré celle-ci, « les premiers résultats de fréquentation par le public ne sont pas pleinement satisfaisants », regrette Jean Noury.

Des propos corroborés en 2005 par son jeune frère Christian, alors directeur de la piscine Saint-Nicolas : « Les anciens restaient au Viaduc et ne voulaient pas se rendre à Saint-Nicolas ! » Idem en matière de compétition : les nageurs de Saint-Nicolas ne raflent pas autant de records que leurs glorieux aînés du Viaduc !

Jean Noury

D’où la conclusion de Jean Noury : « Souhaitons que les Lavallois profitent nombreux de la chance qui leur est offerte et prouvent au conseil municipal que les réalisations atteignent leur but. » Plus de 40 ans après ce souhait, nombreux sont ceux qui profitent de cette chance d’autant plus agréable que le bassin extérieur est ouvert 365 jours par an !

Source : Laval Infos n° 102, avril 2005

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