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La collecte des déchets de 1943 à 1972

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En 1943, déçue par son prestataire de l'époque, la Ville de Laval décide d'assurer la collecte des ordures ménagères via un service en régie directe... 

Ce service succède aux « fermiers des boues », aux frères Pautrel et à l’entreprise Coupeau.

Il est constitué d’un contremaître, de 11 cantonniers, d’un comptable, d’un palefrenier et d’un charron-maréchal qui entretenait les chevaux et les 11 tombereaux installés dans les écuries louées à M. Meyniel, rue de Saint-Jean.

 

Poulets et cochons

Les déchets alimentaires étaient destinés aux fermes des alentours (La Grande Née, Les Hubaudières…) pour la plus grande joie de leurs poulets et cochons, jamais regardants sur la qualité de leur nourriture…

Composés de papier et de verre - les « tégots » (tesson en patois mayennais) -, les autres déchets disparaissaient dans la carrière louée par M. Coupeau à Rouessé.

Lancé sous le maire Adolphe Beck, ce service en régie directe donne des résultats satisfaisants. Un seul défaut : son coût qui, deux ans plus tard, entraîne la création d’une taxe d’enlèvement des ordures ménagères, laquelle existe toujours…

De café en café

Le travail s’effectuait ainsi : armé d’une pelle et d’un balais, l’éboueur suivait son cheval qui connaissait le circuit de collecte par cœur. Ensemble ils allaient de droite à gauche, de poubelle en poubelle et aussi de café en café…

Eh oui ! quand le volume des ordures était plus important, les gens payaient le café à l’éboueur ou lui donnaient la pièce.

Faire la biffe

Gros avantage pour les éboueurs : le rythme lent de leur cheval leur permettait de « faire la biffe » (d’assurer la récupération, de biffin : chiffonnier) avec un sac pour la ferraille et un autre pour les chiffons.

Les bons jours, ils récupéraient qui des vases, qui des lampes, qui des ménagères en argent… L’occasion d’arrondir leurs fins de mois ou de faire un bon repas entre collègues. Cette pratique a duré jusqu’à la fin des années 70…

On comprend pourquoi l’arrivée en 1953 d’un tracteur à trois roues avec une benne Citroën fut mal accueillie...

L’arrivée du tracteur

Appelé « poney mécanique FAR », ce tracteur avait beau remplacer trois voitures à cheval (et, ainsi, éloigner le risque de voir un bourrin faire ses besoins devant l’entrée d’une habitation), il ne manquait pas d’inconvénients : il patinait sur les terrains gras (notamment près de la décharge), coupait la circulation pour ramasser des deux côtés de la chaussée, coûtait cher et tombait souvent en panne…

Pour toutes ses raisons, la Ville dirigée par Albert Goupil décide, dès 1956, de vendre son « poney mécanique » et de le remplacer par… des chevaux (alors que lors de son achat deux chevaux avaient été vendus !) Mais l’attrait du progrès était si fort qu’à la fin de cette même année 56, un autre tracteur fut acheté...

Collecte des dépôts collectifs

Attelé avec la benne du « poney mécanique », ce nouveau venu effectuait deux tournées par jour, notamment la collecte des dépôts collectifs (collège, lycée, abattoir…) au volume d’ordures plus important.

Néanmoins, il y avait encore dix tournées avec les chevaux pour ramasser les 30 m3 de déchets ménagers quotidiens vendus, pour la plupart, aux fermiers et propriétaires de jardins des alentours ; les autres tournées, en particulier celles du mercredi (jour de ramassage des « tégots »), étaient amenées directement à la carrière de M. Coupeau.

Les « bennes-tasseuses »

En 1959, sous Francis Le Basser (maire de Laval depuis trois ans), la Ville achète une « benne-tasseuse » à ordures ménagères d’une capacité de 10 m3. Ses résultats étant excellents, huit autres vont suivre entre 1961 et 1970 condamnant ainsi les voitures à cheval…

Le service de collecte, qui fonctionnait en 1964 avec 28 employés, 3 « bennes-tasseuses », la vieille benne Citroën et 14 chevaux, disposait, en 1970, de 9 « bennes-tasseuses » pour une collecte d’environ 50 tonnes d’ordures ménagères par jour dans Laval.

Soit 18 000 par an !

Des problèmes de nuisances

Cette quantité pose de sérieux problèmes de stockage. Eh oui, les carrières se remplissent en quelques années !

Elle occasionne aussi certaines nuisances : ainsi, lors de la création de la décharge du Bourny, odeurs nauséabondes, mouches et fumée ont obligé la municipalité de l’époque à reloger deux familles habitant près de cette carrière !

Une usine de traitement

Autre problème : la diminution des matières végétales (à l’inverse du papier et des emballages).

Résultat : la ville doit construire une usine de traitement qui commencera à fonctionner en 1972, sous Robert Buron

Commence alors une nouvelle étape dans l’histoire de la collecte des déchets à Laval… Une étape en cinq lettres : l’UTRU pour Usine de Traitement des Résidus Urbains…

 

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