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La construction de la ZUP Saint-Nicolas

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En février 2001, lors de la démolition des deux « immeubles-barres » S et T du quartier de Saint-Nicolas, nombre de badauds ont découvert ce qui constituaient ces logements : des panneaux de préfabrication, qui furent produits en quantité industrielle entre 1967 et 1970 dans la zone des Touches par l'entreprise Brochard et Gaudichet…

Francis Le Basser

 Dans les années 60, en pleines Trente Glorieuses, le développement démographique de la Ville de Laval imposait qu’elle créât une « Zone à Urbaniser en Priorité », une ZUP,  à Saint-Nicolas qui deviendrait ainsi le plus gros quartier de la cité.

Ainsi en avait décidé le maire de l’époque, Francis Le Basser, et son conseil municipal qui avaient également exigé que ces logements – conçus par les architectes Madelain, Favette et Brisard -  présentassent une surface de 10% supérieure aux normes HLM de l’époque…

 Société Enduction Flockage

Comme il y avait environ 10 000 habitants à loger urgemment, la cadence de production était importante. Pour la satisfaire, l’entreprise Brochard et Gaudichet dut construire un atelier de préfabrication dans la zone des Touches (à l’endroit occupé aujourd’hui par la Société Enduction et Flockage).

Dans cet atelier, Brochard et Gaudichet, ainsi que l’entreprise Pouteau, emploieront durant trois ans, 20 ouvriers en permanence chargés de fabriquer chaque jour – excusez du peu ! – 46 panneaux en béton ! « Il en fallait une quinzaine par logement ! », se souvient l’ancien responsable de Brochard et Gaudichet  André Mesnard.

Une peau de béton

Ces panneaux pesaient « chacun entre 3 et 7 tonnes » et étaient conçus sur « une table métallique de 7 m sur 3,50 m qui était à la fois vibrante, chauffante et basculante ».

La recette de fabrication ? Toujours la même : « Une peau de béton, l’isolant (8 cm de polyester), une nouvelle peau de béton ! » 

Certaines entreprises du « second œuvre » venaient ensuite installer sur nombre d’entre eux les fenêtres (Somabois) et les circuits électriques (Spie et Forclum) ainsi que, sur les dalles du sol, les circuits de chauffage et quelques canalisations d’eau (Praizelin).  Un sacré travail !

 Le parc de stockage

« Le panneau sitôt achevé, poursuit André Mesnard, on enlevait 3 côtés du moule et on basculait la table jusqu’à proximité de la verticale. On attrapait ensuite le panneau en question avec un portique roulant, et on le sortait sur le parc de stockage où ce dernier reposait plusieurs semaines parce que le béton fait un peu de retrait durant sa prise. »

Sitôt prêts, posés sur des camions équipés de remorques spécifiques, les apnneaux étaient ensuite conduits, à raison de 3 ou 4 par véhicule, « sur le chantier de Saint-Nicolas »… Où ils étaient immédiatement assemblés, soit par l’entreprise Pouteau – dans le « bas », autour de la piscine inaugurée en 1970 – soit par la société Brochard et Gaudichet – dans le haut où furent, jusqu’en février 2001, les « immeubles-barres » S et T de la rue Victor.

Mieux conçus que dans les autres quartiers de Laval, tous ces logements préfabriqués attirèrent de nouveaux arrivants à Laval. Et ce dès 1969, date des toutes premières livraisons…

 Brochard et Gaudichet

 Dans cette opération, la société Brochard et Gaudichet réalisa 175 logements aux Pommeraies, 315 au Pavement et 720 à Saint-Nicolas (pour l’OPD-HLM).

Mais si ce nombre de logements peut sembler élevé (1 210), il ne représente qu’une infime partie des quelque 3 600 chantiers auxquels participa cette entreprise qui totalisa, de 1932 à 1982, 50 années de présence en Mayenne.

 Que de chantiers à Laval

 Parmi ces chantiers, citons uniquement ceux qu’on peut toujours observer à Laval :

- les ponts Aristide Briand et d’Avesnières (reconstruits après les bombardements alliés),

- l’Hôtel de Paris,

- l’usine des pompes Salmson,

- le lycée technique,

- l’immeuble Le Neptune,

- le Carmel,

- les immeubles du quai Béâtrix-de-Gâvre,

- les tribunes du stade Le Basser,

- la Résidence du Parc,

- le Centre hospitalier,

- le Montmorency,

- le siège du crédit Mutuel et

- le Centre urbain Murat.

 On peut l’écrire : l’entreprise Brochard et Gaudichet (toujours implantée dans le Maine-et-Loire) a bien mérité de la Ville de Laval…Et du reste, son ancien directeur, André Mesnard, a reçu la médaille de ladite ville des mains de celui qui en fut, quelques années, le maire, Guillaume Garot.

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