Jean Cornevin

cornevinJ'ai apprécié la plupart de mes rencontres avec les élus même si certains sont restés sur leur réserves... J'aurais parfois aimé en savoir plus. La rencontre la plus marquante fut celle que m'accorda le doyen de la première mandature, Jean Cornevin. Lequel vivait un drame qu'il m'avoua tout de go  : il continuait d'attendre le retour de son fils unique fait prisonnier par les khmers rouges au Cambodge où il séjournait comme coopérant au début des années 70...

Le pire c’est qu'il avait vu son fiston aux informations télévisées le jour où, avec d'autres Français, il fut embarqué par ces brutes sanguinaires...

Bien sûr, Jean Cornevin déplaça des montagnes pour avoir des nouvelles ! Mais, à chaque fois, échec cuisant et démoralisant... D'où cet aveu qu'il me fit en 1996, et qui n'a cessé de me glacer le sang : « Surtout, évitez de téléphoner à la maison : à chaque sonnerie, ma femme pense qu'il s'agit de nouvelles concernant le retour de notre fils... » On imagine le calvaire que les parents Cornevin ont vécu... et le peu de goût qu'ils avaient pour les communistes !

Un calvaire qui dura plus de vingt ans et s'acheva par la mort des époux.... Monsieur d'abord, Madame ensuite, peu de temps après...