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La Marie-Louise Buron (Censure)

marie-louiseLe lecteur imagine combien il me fut pénible de rédiger le 131e Laval Infos, celui qui présentait les vainqueurs socialistes ou socialisants des municipales. Je l'achevai néanmoins le 21 de ce funeste mois en ayant eu, comme unique interlocutrice, l'assistante parlementaire de Guillaume Lecreux (et la femme du Maire 2), la peu frivole Gaëlle Métrojauni, laquelle me censura, au nom de son maître, deux paragraphes de mon C'était Laval concernant les événements locaux de mars 1973 en général et de la guerre des Buron (Pierre versus Robert) en particulier...

 

Une femme fortunée

Ces deux paragraphes, le lecteur s'en doute, étaient ceux auxquels je « tenais » le plus car ils évoquaient le capitalisme de la Marie-Louise Buron. Mon article étant devenu incomplet, j'ai tout naturellement refusé de le signer. Autres atteintes à ma "liberté d'expression", Gaëlle m'a également sucré le texte sur les grands hommes à la page 22 (qui se moquait gentiment de l'irresponsabilité de Sartre en matière d'argent) et une légende concernant une cagoule bleu-blanc-rouge qu'un groupe musical avait choisie pour illustrer la pochette de son premier cédé (j'indiquais qu'il ne s'agissait point d'un militant du Front National se rendant à une BBR). En revanche - Monsieur Gaga est trop bon ! - il m'a laissé la recette de cuisine…

 

Ces deux paragraphes censurés ne pouvaient, il est vrai, que poser un problème au nouveau pouvoir en  place car ils évoquaient la "fortune" de la Marie-Louise Buron, sujet qui captivait plusieurs centaines de Lavallois en 1973. Le premier avait pour titre Capitaliste ! : « Mais revenons aux élections et à la polémique suscitée par l’intervention, lors du meeting du PS, d’un jeune contradicteur, Didier Amaudrut. Lequel est monté à la tribune du Palais de l’industrie pour traiter M. Robert Buron de « capitaliste » (NDLR : l’insulte suprême dans les années 70, côté gauche).

La soeur de M. Trouillard

 

Dans Le Courrier du 10 (toujours lui !), Mme Buron précise que Robert ne saurait mériter ce qualificatif mais qu’elle, en revanche, peut y avoir droit : « Personne n’ignore en Mayenne que je suis la sœur de M. Charles Trouillard, briquetier à Candé, dépôts de matériaux à Laval et Château-Gontier. Ma part d’héritage dans cette affaire est pour moi, c’est exact, source de « revenus ». Je suis donc une « capitaliste » qui n’a rien à voir bien sûr avec ceux dont est entouré le pouvoir actuel (Rotschild et autres), mais capitaliste tout de même au petit pied. »

 

La suite, sous le titre Rotschild a, elle aussi, été censurée par le nouveau pouvoir en place : « Je prends acte de votre aveu d’être un capitaliste et ne suis donc pas le calomniateur proclamé par MM. Buard et Sauleau à la tribune du Palais de l’industrie, lui répond le perturbateur. Et Didier Amaudrut de poursuivre : " Ou je ne partage pas votre avis, c’est quand vous vous instituez capitaliste « au petit pied » car je n’ai la preuve que d’une partie de votre importante fortune mais cette partie est éloquente…" »

 

Et ce Lavallois bien renseigné de donner la somme de 867 millions d’anciens francs résultant des 58 600 actions de la société Polliet et Chausson attribuées à Mme Buron et à son frère Trouillard. " Je ne connais pas de Rotschild en Mayenne, poursuit Amaudrut et, en conclusion, si avec vos centaines de millions vous êtes un capitaliste « au petit pied » vous conviendrez avec moi qu’il n’y a que des culs-de-jatte en Mayenne. " Cet article eut-il une influence sur certains électeurs ? Une chose est sûre : Pierre Buron fut élu le 11 mars… »

 

La suite, dans le livre…

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