Lectures d'été (II) : Mitterrand, Bérégovoy, Gary

JC Gruau, continuons la recension de vos lectures d’été avec deux ouvrages principalement liés à François Mitterrand, sur lesquels vous êtes tombé, par hasard, chez des bouquinistesC’est l’un des grands plaisirs de ma vie que de flâner dans certaines bouquineries sans jamais savoir à l’avance sur quels livres je vais tomber ! Malgré mon âge qui commence à me faire comprendre que la descente est amorcée, une caisse pleine de vieux livres abordables pour ma bourse suscite toujours ma curiosité la plus vive. Et je dirai, pour être complet, qu’il s’agit d’une curiosité durable (elle date des années 70), et qui n’a rien de monomaniaque car les thèmes qui m’intéressent au point de lire un ouvrage les concernant, sont nombreux et changeants ! Même si deux se distinguent du lot depuis le départ : la vie littéraire et l’histoire contemporaine françaises…

Les livres, voilà au moins une passion que vous avez en commun avec François Mitterrand ! Certainement, mais… contrairement aux miens, ses revenus lui permettaient de s’offrir tous les ouvrages qu’il désirait... Y compris les plus belles éditions originales dont la vue – rapport à la reliure ou aux illustrations - est déjà un plaisir. De s’offrir ou… de se les faire offrir car le personnage avait – d’après ce qu’on dit - un sacré talent pour ne pas mettre la main à la poche…  

Oui, il paraît qu’il n’avait jamais d’argent sur lui… C’est en effet un travers dépeint dans nombre de livres le concernant. Mais force est de reconnaître qu’il avait su créer autour de lui, durant sa longue carrière politique, un nombre incalculable d’obligés et d’amis plutôt à l'aise financièrement et qui avaient tout intérêt à se montrer généreux avec leur grand homme car, dans ce domaine, rendons-lui cet hommage, il avait la reconnaissance du ventre et savait rendre ce qui lui avait été offert… On s’en aperçoit d’ailleurs en lisant, premier ouvrage que je vais évoquer, « Les liaisons dangereuses de Pierre Bérégovoy », lequel, pour son malheur, s’était lié avec un grand ami du Président, peut-être le premier d’entre eux dans les années 80, un personnage qui a laissé son nom dans l’histoire des magouilles financières comme tant d’autres socialistes en peau de lapin, Roger-Patrice Pelat.

C’est aussi l’homme qui avait prêté un million de francs à Béré pour qu’il puisse s’offrir un appartement à Paris, dans le XVIe arrondissement… Celui-là même et qui avait gagné beaucoup d’argent de manière illégale grâce à ses relations… Dès 1982, sa société Vibrachoc fut vendue 110 millions de francs à une entreprise publique, plus du double de sa valeur… Il est vrai que Vibrachoc avait rémunéré Mitterrand jusqu’à son élection à l’Elysée, ce qui n’empêchait pas ce dernier de faire pleurer Margot et les gogos dans les chaumières avec l’argent qui corrompt, l’argent qui rend méchant… Mais je me refuse à entrer davantage dans ce genre de détails car toutes ces histoires de fric ne m’intéressent pas plus que les personnages que l’on croise dans chaque chapitre de ce livre de Charles Villeneuve : Pelat, Tapie, Boublil, Traboulsi, Charasse… tous ces types de gauche m’horripilaient déjà profondément quand ils étaient à la une de l’actualité… judiciaire !

Pourquoi avoir lu alors un ouvrage sur Bérégovoy alors que le personnage, contrairement à Mitterrand, vous laisse de glace ? Pour en savoir plus justement sur cet homme – cet ambitieux très conscient à la fois de sa valeur et de ses limites - qu’il m’arrive d’évoquer parfois dans mes causeries historiques. Force est d’admettre que le livre se lit comme un roman… dont on connaît la fin ! Une fin triste, pesante, mais que d’aucuns refusent d’admettre. Pour eux, Bérégovoy ne s’est pas suicidé…

Qu’en pensez-vous ? Rien. Si je tombe un jour sur un ouvrage qui tente de démontrer qu’il a été assassiné le 1er mai 1993, je le lirai. Mais je ne courrai pas après…  Pas plus que je ne lirai un second ouvrage concernant Anne Pingeot…

« La captive de Mitterrand », second des livres concernant Mitterrand que vous avez lus cet été… Oui, la maman d’une certaine Mazarine, prénom que Françoise Giroud, via son roman à clé « Le Bon plaisir », avait mis sur la place publique en se faisant éditer par une maison qui s’appelait ainsi…

En fait le livre de David Le Bailly se veut une biographie de l’énigmatique Anne Pingeot, que les Français, eux, ont découverte le jour des funérailles de Tonton. Que dire de cette femme ?  Qu’elle a vécu une romance de plus de trente ans qu’on ne souhaite à aucune femme qui veut mener une existence « normale » avec l’homme de sa vie… Car si la jeune Pingeot est devenue – parmi des centaines d’autres - sa maîtresse en 1963 – elle a alors vingt ans et lui vingt-sept de plus - elle attendra 1983 pour vivre à ses côtés, dans « notre » appartement du quai de Branly, les soirs où le président de la République qu’il est devenu deux ans plus tôt, n’a rien de mieux à faire que de rester avec elle et Mazarine, à relire un discours ou à regarder la télévision…

Comment était-elle ? Lisez le livre et vous en aurez une idée. En vieillissant, elle n’était pas du genre que j’apprécie particulièrement, si l’on en croit l’auteur : elle «  ne rit pas, ne fume pas, ne boit pas de café. Ne va pas au cinéma, n’écoute pas de variétés – ne parlons pas de pop music -, déteste la voiture, le téléphone. » Autres précisions (toujours signées Le Bailly) : elle « est une économe, pour ne pas dire plus, qui préfère cuisiner des produits avariés que de les jeter. « Les dates de péremption c’est pour les imbéciles ou les capitalistes, du marketing, c’est tout ! », dit-elle. » Mais attention, ce fut, dans sa jeunesse une jeune fille pleine de vie…

Où a-t-elle rencontré le « beau François » ? Dans les Landes, à Hossegor où la donzelle de Clermont-Ferrand passait ses vacances en famille. Son père, industriel lié aux Michelin, bourgeois de droite à mille lieux du socialisme, a l’âge de Mitterrand. Un scandale. Mais il apprendra la liaison de sa fille avec le politicien plusieurs années plus tard. Ce sera un choc, même s’il recevra de son « gendre », la légion d’honneur à l’Elysée… Une anecdote le concernant : un jour qu’un professeur de golf l’interroge sur Mitterrand – « Mais il n’est pas de votre bord politique ? – Pingeot répond : « Te casse pas la tête, Lucien. Il les roule ! » Et Le Bailly d’écrire que cette simple remarque « vaut bien des analyses enseignées à Sciences-Po »…

C’est un livre réservé à ceux qui supportent de se plonger dans la vie de cet esprit tordu de Mitterrand… J’ignore s’il est « tordu », en tout cas, quand Anne Henriette Marie Pingeot voit le jour le 13 mai 1943, il n’est aucunement socialiste ! C’est un jeune fonctionnaire de Vichy, un ambitieux de 26 ans, qui a fait une demande qui le plomberait aujourd’hui s’il voulait faire une carrière politique.

Quelle demande ? La francisque, bien sûr ! La décoration qui récompense les fidèles de Pétain. Parce que c’est bon pour sa carrière, certes. Mais aussi parce que Pétain – le vainqueur de Verdun - ne peut être que sa tasse de thé. Il n’y a rien de scandaleux dans son choix.

Il l’obtiendra, comme chacun sait, et prêtera le célèbre serment : « Je fais don de ma personne au maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre. » Toute une époque ! Et que les jeunes d’aujourd’hui – ainsi que leurs parents – sont incapables de comprendre ni même d’imaginer… Mon grand-père m’en parlait, qui n’a jamais eu la francisque mais qui, comme 99% des Français de l’époque, avait beaucoup de respect pour le Maréchal. Et un dégoût profond pour les politiciens véreux qui – comme aujourd’hui – défendaient déjà leurs prébendes plutôt que de s’occuper du pays…

Que dire de ce livre ? Qu’il m’a confirmé dans l’idée que Mitterrand était un bourgeois qui penchait culturellement du côté de la droite conservatrice et provinciale si puissante, si influente dans la France d’avant Mai 68, d’avant la mondialisation, d’avant la repentance permanente, d’avant le grand remplacement de population, etc. celle que j’ai connue dans ma jeunesse lavalloise. Il n’avait rien – mais absolument rien - d’un gauchiste ni même d’un socialiste avant de prendre sa carte – et la direction - du PS lors du congrès d’Epinay-sur-Seine en 1971.

C’est le mot de Guy Mollet : « Mitterrand n’est pas socialiste mais il a appris à parler socialiste ». Oui. Ce type était beaucoup trop indépendant, trop littéraire, trop épris de sa personne et trop jouisseur – surtout - pour être de gauche ! Aucune mauvaise conscience ne l’atteignait jamais. Jamais. Seul son parcours personnel l’intéressait. Maintenant, si l’on veut ergoter sur ce sujet, disons qu’il n’était de gauche que quand il s’agissait de récompenser ses innombrables amis et soutiens avec l’argent du contribuable ! Alors, là, quelle générosité mes amis, dingue ! S’il avait dû gagner l’argent qu’il a claqué il lui aurait fallu posséder pendant plusieurs siècles plusieurs dizaines d’hypermarchés ! 

Ce personnage pourtant a fasciné des milliers de Français, surtout dans les dernières années de sa vie où, victime de sa maladie, il a lâché prise avec certaines obligations démagogiques. L’avez-vous été ?  Jamais Mitterrand n’a suscité mon admiration ni même une bienveillante attention de ma part car je n’aimais pas l’homme, ne l’ai jamais aimé. Cela revient peut-être à mes origines familiales…

Comment cela ? J’étais, gamin, un fils de patron qui ne pouvait admettre que ses parents et grands-parents fussent attaqués verbalement par un donneur de leçons de morale qui, pour moi, avait un regard de faux-derche et une taille de jockey ! Ma première impression d’enfant, influencée par ma situation sociale, je l’avoue, était négative. Mais le personnage me déplaisait aussi par sa manière de s’exprimer à la télévision. Je le trouvais mauvais. J’étais alors très sensible à la forme, il me fallait De Gaulle ou rien ! Giscard, à la limite : toujours lumineux, même quand il disait des conneries longues comme lui…

Après, en vieillissant, votre image de Mitterrand a-t-elle changé ? Oui. Je lui reconnais maintenant des qualités intellectuelles, culturelles que je ne pouvais lui accorder dans ma jeunesse, plutôt gaulliste… Maintenant que je connais les hommes, la difficulté de s’engager dans certains combats, le poids des lobbies, les mensonges de Charlie de Colombey, etc. j’ai une bien meilleure image du personnage à qui je reconnais une grande connaissance de l’histoire de France en général et celle des années 40 en particulier ; je reconnais aussi sa grande culture littéraire et un profond attachement à la France que j’aime, à savoir la France qui n’existe plus qu’à travers certaines familles chaque année moins nombreuses : la France rurale, littéraire (justement) et catholique.

Toutefois ce respect ne va pas jusqu’à vous faire prendre votre carte au fan-club… Ah, ça non ! Ne serait-ce qu’à cause de tous les politiciens et aventuriers véreux que Mitterrand a aidés dans sa vie ! Je regrette aussi que, pour des raisons politiciennes, il ait choisi un camp qui n’était pas le sien, un camp qui détestait la France que décrit sommairement Le Bailly dans son livre, la France de ma jeunesse, celle de mes aïeux ! Que ne s’est-il battu pour défendre cette France-là ! Au lieu de consacrer temps, énergie et intelligence à ses alliances politiciennes avec des socialos-cocos ou à ses « grands travaux » qui n’ont aucunement embelli Paris, il eût mieux fait de défendre mordicus les études littéraires, l’enseignement des langues mortes, la Tradition sous toutes ses formes… Il aurait dû aussi défendre la mémoire du Maréchal… Ne serait-ce que pour honorer la francisque qu’il avait demandée…et obtenue !

Comment ? En faisant inhumer à Douaumont le Vainqueur de Verdun, au milieu de ses soldats. Cela aurait eu de la gueule et permis de tourner la page de la haine franco-française entretenue par Charles de Gaulle. Je rappelle que Mitterrand a plusieurs années de suite fait fleurir - à nos frais, il est vrai - la tombe du Maréchal…

Cela n’aurait rien changé à la chute que la France connaît… Nous ne le saurons jamais. En tout cas, quand on lit ce livre (et d’autres sur le même bonhomme), on demeure étonné que ce type ait pu réunir sur son nom des socialistes aussi éloignés que possible de la France qu’il aimait par-dessus tout : celle de sa jeunesse. Dans ce domaine, il s’est comporté comme un véritable lâche uniquement obsédé par sa gloriole personnelle…

Et le séducteur, qu’en pensez-vous ? Que voulez-vous que j’en pense ? Rien. J’ai ri en apprenant qu’il aurait dit à Danielle qui l’interrogeait sur son emploi du temps lors de leurs premiers mois de mariage : « Je ne me suis pas marié sous le régime de l’inquisition… » Je suis sensible au fait qu’il ait toujours privilégié le mariage, qu’il tenait le divorce pour un sacrilège, etc. Mais je ne pense pas que les femmes qu'il a désirées, aimées, sautées, m’auraient plu : « Il aimait les jeunes femmes qui avaient l’air de rien, confie le vieux play-boy Roland Dumas. Pas les femmes époustouflantes. Et il était encore plus captivé quand elles exhalaient des effluves d’intelligence, de culture, ce que Danielle ne pouvait pas lui apporter. »

Une autre remarque sur le séducteur… Oui, je me souviens d’avoir lu dans un livre de Françoise Giroud (mais j’ignore lequel et n’ai pas le temps de tous les reprendre pour être précis) que Mitterrand n’aurait eu que des femmes laides ou assimilées… Ce fut, je pense, un séducteur de seconde main : les plus jolies étaient prises. Ou il n’y touchait pas…

Passons maintenant à un roman que vous avez lu cet été et qui concerne un écrivain que vous ne connaissiez que de nom, Romain Gary. Oui, c’est l’un des cinq grands écrivains français à avoir quitté cette terre de manière volontaire avec Chamfort, Nerval, Drieu La Rochelle et Montherlant. Je suis tombé par hasard, une fois de plus, sur un roman que d’aucuns avaient mis en avant pour « expliquer » son suicide : « Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable. »

De quoi cela parle-t-il ? De la diminution de la puissance sexuelle qui intervient généralement chez l’homme ayant franchi la cinquantaine, un sujet que certains médicaments récents ont rendu moins sensible voire obsolète… Car si Jacques Rainier, 59 ans, le « héros » de ce roman, avait connu le viagra, il eût immanquablement évité la grande crise existentielle que Gary nous raconte. Ou, à tout le moins, il l’eût repoussé jusqu’à ce que son âge l’éloignât sans souffrir de la pratique du sport en chambre...

Que pensez de ce livre ? Qu’il traite - non sans talent parfois - d’un sujet vieux comme le monde et (si j’ose dire) intéressant ; un sujet auquel aucun homme n’échappe, surtout quand on est un séducteur plein aux as (comme Rainier) toujours prêt à éblouir de nouvelles et jeunes conquêtes (Laura, en l’occurrence, vingt ans) avec ce qu’on a entre les jambes. Car un homme marié qui vieillit normalement ne saurait se mettre à la place de Rainier, ayant depuis longtemps abandonné le stade de la compétition sexuelle, si tant est qu’icelle l’ait jamais intéressé…

C’est aussi en lisant des aventures pareilles qu’on mesure les bienfaits du mariage, disons : de l’union stable entre un homme et une femme qui, malgré toutes les difficultés de la vie sous le même toit, font le pari de vieillir ensemble et de s’aimer en passant de moins en moins de temps... l’un dans l’autre. Oui, mais il n’est aucunement question de ce sujet dans « Au-delà de cette limite… ». Une seule chose obsède notre Rainier : le fait que ses vaisseaux capillaires sont de moins en moins inondés par le sang… En langage cru : il commence à « bander mou », à connaître des « érections molles » et chaque séance d’anatomie comparée le rend nerveux (même s’il parvient toujours à ses fins, bravo Jacques !). Cette perte de puissance, cette dévirilisation le terrorise, le rend triste, dépité, etc. Il y pense sans cesse, consulte un spécialiste (un vieil homme qui « n’ignorait rien des tout-à-l’égout de l’âme »), envisage même le pire…

Ce livre date de 1975, je crois. Oui et il met en parallèle le déclin sexuel du « héros » et la perte de puissance économique de l’occident suite à la récente crise de l’énergie que connaît la France giscardienne de cette époque. Souvenez-vous de ce grand traumatisme… Pour le « héros », c’est au tiers-monde africain plein de jeunes mâles dynamiques et musclés de nous remplacer…

Quarante ans après, cette comparaison semble d'actualité… Oui. Y compris, pour certaines occidentales attirées par… un certain exotisme, dirons-nous.

Il est vrai que, depuis quelques années, la force musculaire et les gros bras sont mieux considérés que les têtes bien faites et cultivées…  Hélas ! Et ce travers ne peut qu'être renforcé par le nombre d'heures que l'homme moderne passe devant son écran à regarder - avec ou sans kleenex - des films porno...

Vous voulez dire que plus le type est membré comme un âne et plus il a la cote... Oui mais j'aimerais que l'on revienne à des choses plus... littéraires.

Vous ne connaissiez pas le style Gary ? Non, je l’ai découvert avec ce livre. Et je dois dire qu’il y a suffisamment de passages réussis dans ce roman pour que je lise d’autres volumes de cet ancien Compagnon de la Libération qui fait dire à Jacques Rainier ceci : « Tu sais, pendant toutes ces années de lutte, dans le maquis, je me suis toujours demandé si c’est pour la liberté et pour la France que je risquais ma vie, ou si c’était pour l’idée que je me faisais de moi-même. » Ce genre de question m’a toujours intéressé…

Citez-nous d’autres passages… « Depuis que l’homme rêve, il y a déjà eu tant d’appels au secours, tant de bouteilles jetées à la mer, qu’il est étonnant de voir encore la mer, on ne devrait plus voir que les bouteilles. »

Bien vu ! Il parle aussi d’une « jeune femme brune dont le teint semblait avoir avec le soleil des rapports de naissance plutôt que de rencontre ».

Belle façon de parler d’une femme de couleur sans craindre de se faire lyncher par les nouveaux censeurs du « politiquement correct » ... Autre phrase intéressante : « Rien n’est plus réconfortant que de faire preuve de volonté à l’égard de soi-même, savoir prendre une décision difficile et s’y tenir. » J’ai connu ce « plaisir » plusieurs dizaines de fois, surtout depuis que ma situation professionnelle est ce qu’elle est devenue ces dernières années : minable sur le plan financier et fort peu enthousiasmante sur le plan humain.  

Et qu'écrit Gary concernant la vie sexuelle ? Il évoque certains phantasmes qui apparaissent nécessaires à nombre de personnes pour continuer d’honorer l’être aimé : « Il s’agissait là d’expédients qui ne tiraient pas à conséquence et auxquels bien des hommes et des femmes ont recours dans le secret des yeux fermés. »

En clair, Madame Michu pense à Brad Pitt quand Monsieur Michu la besogne d’une manière fruste. Même chose pour Monsieur Dupond, qui pense à Cameron Diaz pour se donner un peu de flamme devant les grosses fesses flasques de Madame Dupond… Je crois, cher Bois-Renard, que nos lecteurs avaient compris d’eux-mêmes…

Une dernière, pour finir : « C’est un sale truc, être toujours jeune, quand on vieillit… »

Parlez-nous maintenant, cher JCG, de vos autres ouvrages, et notamment celui concernant André Malraux narré par sa dernière compagne, Sophie de Vilmorin. Si vous le souhaitez mais ce ne sera pas pour aujourd’hui car je crois que nos lecteurs ont besoin de souffler.

Comme vous le souhaitez, alors à demain… A demain, cher Bois-Renard.