Au cinéma, OSS 117 ferme le bec au muezzin !

oss117au.caireLe grand nombre de minarets qui s’élèvent actuellement aux quatre coins du pays de Voltaire m’a donné envie de revoir un film hilarant avec Jean Dujardin, Le Caire nid d‘espions. Il s’agit des aventures – très politiquement incorrectes et à prendre au second degré (l’époque impose cette précision) – de l’agent OSS 117 qui, quand il débarque en Egypte, continue de dire tout ce qu’il pense, y compris de l’islam, la religion de ses hôtes...

 

Nasser et Farouk

Le premier volet des aventures de OSS 117 (2006) révèle l’inculture crasse de l’agent secret Hubert Bonisseur de La Bath (Jean Dujardin), alias Lucien Bramard, qui, en 1955,  se rend au Caire pour « conforter les positions de la France, instaurer la paix en Egypte et sécuriser le Proche Orient ». Rien que ça !

Evidemment, si le contexte historique est réel – Nasser a pris le pouvoir, Farouk tente de revenir et le canal de Suez est contrôlé par les Britanniques – OSS 117 est un personnage fictif que le réalisateur Michel Hazanavicius a conçu en s’inspirant des romans de Jean Bruce OSS 117 au Liban et L’arsenal sautera.

Mais pour fictif qu’il soit, Hubert n’en est pas moins un Français des années 50, qui vit dans un pays à forte culture catholique, rurale et littéraire, avec un empire colonial et un président de la République vénéré par OSS 117, René Coty  (« Notre Raïs à nous ! »).

Jean Dujardin

Outre son physique de playboy de type gaulois, OSS 117 a un rire communicatif, un âge mental qui, parfois, ne dépasse guère dix ans et, entre autres, une propension à dire ce qu’il pense tout de suite…

Il dit ce qu’il pense des homos (« Pour moi un homme doit aller avec une femme, le reste c’est de la perversion, de la maladie mentale ! »), des petits (« Tu es aussi un traître comme ta petite taille le laissait deviner ! »), de la langue arabe (« pas facilement lisible, même au niveau du son… »)

Le canal de Suez

Plus colonial que lui tu meurs, il offre au « bon Slimam » (la cheville ouvrière de la SCEP : Société Cairote d’Elevage de Poulets) une photo du Président Coty qui ne peut être que son ami car « il aime les cochons chinois, les Malgaches, les Marocains, les Sénégalais… »

Avec le porte parole du Gouvernement, il évoque le développement économique de l’Egypte : « Moi, je veux bien mais enfin s’il n’y avait pas les occidentaux ! (…) Quand on voit le bazar que c’est dans la rue… On est en 1955 les gars, faut se réveiller ! Les ânes partout, les djellabas s’agirait de grandir ! »

L’islamisation

Mais c’est sur les us et les coutumes de l’Islam que ce cher Hubert se lâche le plus et ses remarques – banales dans les années 50 ! – prennent un relief singulier aujourd’hui dans une France qui s’islamise à pas de géant (multiplication des commerces halal, des mosquées, du port du voile, débat sur la burqa, etc.)

Ces opinions Hubert les réserve à Larmina Er Akmar Betouche (Bérénice Béjo), la secrétaire de la SCEP qui lui sert de couverture pour sa mission secrète.

L’alcool

Par exemple, Hubert propose une Suze à cette beauté orientale : « Je ne bois pas d’alcool, merci ! C’est proscrit par ma religion ! » Et Hubert de lâcher :  « Quelle religion peut être assez stupide pour priver ses fidèles d’un tel plaisir ? - La religion musulmane, répond Larmina, agacée. Soit celle de 90% des habitants de ce pays ! -  J’ignorais », dit Hubert.

La réponse de la jeune femme aurait méritée d’être disséquée lors du débat sur l’identité nationale :  « Vous êtes très français, en fin de compte… »

Le muezzin

L’une des scènes les plus hilarantes concerne le muezzin qui réveille Hubert à 5 h du matin. Fureur du dormeur : « Il va la fermer sa gueule ! » Et l’agent secret de sortir sur la terrasse de sa chambre d’hôtel, d’apercevoir le « coupable » en haut du minaret et d’aller lui casser la figure…

A Larmina qui, quelques heures plus tard, lui explique le rôle du muezzin : « On ne m’enlèvera pas de l’idée que c’est une curieuse religion. » Et Hubert de jouer les prophètes : « A mon avis, vous allez vite vous en lasser ! Je ne lui prédis pas un grand avenir….

Mambo et nichons

Plus tard, après avoir découvert que Larmina avait rejoint le camp d’un groupe de religieux fanatiques, les « Aigles de Khéops », il laisse apparaître sa profonde déception : « Je  n’arrive pas à y croire : vous, votre cigarette, votre mambo, vos nichons dans cette bande de fanatiques ! Vous n’êtes pas comme ces hommes ! »

« Je me demande s’il est complètement con ou très intelligent… » dit Slimam de ce cher Hubert. A chacun de se faire une opinion…