L'argot et les femmes, le beau sexe

baigneuse.renoirQuand l’argot évoque le beau sexe, ce n’est pas toujours flatteur pour ce dernier, loin s’en faut ! Cette petite histoire 100% fictive le démontre, qui déplaira à la très rigide Notre-Dame-de-la-Parité.

Mais tant pis pour elle, je vous l'offre quand même...

Grognasse et pétasse

Du temps où elle était loupiote, cette pétroleuse de Christine ne pensait pas qu’elle deviendrait un jour aubergine dans les rues de Pétaouchnock ni que ce métier lui apprendrait de nombreuses insultes, celles que profèrent les mâles vexés d’avoir pris un PV…

 

Les trois plus régulières s’achevaient avec le suffixe « asse » et permettaient à Christine de faire de l’esprit : « J’ai droit à mon BCG quotidien : bécasse, connasse, grognasse… »  Mais elle avait aussi droit à pétasse et pouffiasse… Et à salope, bien sûr, la plus employée…

Curieusement, c’était de se faire traiter de cageot et de boudin qui l’ennuyait le plus car, suant sang et eau dans les salles de gym des environs, cet ex-joli petit lot avait tendance à se prendre  encore pour une jeunesse !

Minette ou mémère

Ce que ses collègues corrigeaient, trop régulièrement à son goût : « Tu voudrais bien ressembler à une minette, mais c’temps-là est fini, ma vieille ! » Et Cri-cri de s’offusquer : « Mais dites tout de suite que je fais mémère ! – Non, répondaient en chœur les copines, mais tu ne fais plus donzelle ! Ni poupée, ni gigolette ! »

Cela dit, Christine était surtout la légitime de Boris, un brave fonctionnaire de la ville dont le seul défaut, d’après sa moukère, était de l’appeler maman à longueur de journée…

Blonde ou bergère

Ce sobriquet emmouscaillait Christine, vraiment :  « Je veux bien être ta blonde, ta poule ou encore ta bergère, tout c’que tu veux Boris ! Mais pas ta mère ! » lui répondait-elle à chaque fois qu’elle y avait droit.

Boris souriait de ces réprimandes et, invariablement, taquinait sa puce en faisant montre de sa grande richesse de vocabulaire : « T’as encore oublié meuf et gonzesse dans ta liste ! – Eh bien, je les rajoute ! répondait sa cocotte. »

Caille et nana

« T’as aussi oublié caille, nana, lambdé… - C’est bon ! je prends… - Attends, c’est pas fini !  y’a blonde aussi, et gonzesse… - Boris, je te le dis: je marche pour tout, sauf pour maman, mater et  mama ! »

Et d’ajouter, avec un petit sourire très suivez-moi-jeune-homme : « Tu peux aussi m’appeler patronne, si ça te chante ! - Tiens donc, pourquoi pas ? répondit Boris. Pourvu que je reste chez moi le patron ! Que je ne devienne pas ta bonniche ! - Enfin, reprit Christine, tout sauf maman ! Car, franchement, j’ai rien à voir avec ta mère… Cette grue, cette morue… »

Pute et allumeuse

A ce moment précis, Boris intervenait avec une voix tremblante : « Louloute, cette fois tu vas trop  loin ! Mamouchka n’a jamais été pute ! Ni amazone dans la forêt de Concise ! – Enfin Boris ! répliquait systématiquement Christine. Tu ne vas quand même pas me faire croire que ta mère était la rosière du village ! »

Et Boris de répondre calmement : « Gourmande, sûrement ! Cochonne, j’veux bien ! Allumeuse, peut-être ! Garce, à la limite ! Mais catin, ça jamais ! »

Marie-couche-toi-là

Christine, généralement, poursuivait de la sorte : « Allons, Boris ! Tout le monde sait que ta mère, avant de devenir une vieille bique, était la plus grande Marie-couche-toi-là de la région ! Une baiseuse de chez Baiseuse ! Une limande certifiée plumard ! Une branleuse, une glandeuse qui passait sa vie à forniquer ! »

Et d’ajouter : « D’ailleurs, c’était la greluche du Père La Trique, c’est tout dire ! » Pas gêné pour deux sous, Boris allumait un clope et lançait : « Il est vrai que, Maman, dans son jeune temps, était une super nana, une sacrée pin-up, un beau morceau ! »

La belle-doche

« Ah, poursuivait-il, on peut dire que contrairement à ma chère belle-doche, ma mère n’était pas un thon, elle ! – Boris, veux-tu laisser maman tranquille ! Elle a jamais demandé à être un boudin ! – Peut-être, mais ce gros tas, cette mocheté n’a jamais rien fait pour ravaler sa façade ! –  Cela ne l’a pas empêché d’être une mère lapine, elle ! Et sans avoir le feu aux fesses, comme ta mère…»

« Maman aimait ça, que veux-tu ! mais n’a jamais – j’insiste ! - facturé les heures de plaisir : c’était une baise-à-l’œil ! répondait Boris. Et de conclure par un :  « Chérie,  je trouve vraiment que tu joues un peu trop à la madame... T’appeler Maman, pour moi, c’est affectueux… »

« Allez d’accord, va pour maman ! Mais dans ce cas-là, chambre à part dès ce soir !  - Ben pourquoi ! – Jusqu’à présent une mère dort pas avec son fils…  »