Roger Buard (1934-2009), un socialiste mitterrandien (I)

S'il est un homme qui a marqué le socialisme lavallois, c'est bien Roger Buard (1934-2009), qui fut l'un des responsables du PS de la Mayenne, membre suppléant du comité directeur, adjoint au maire de Laval, sous  Robert Buron (photo ci-dessous) et André Pinçon, ainsi que conseiller général (1973-1979). Il fut aussi -  son titre de gloire - un proche de François Mitterrand, qu'il accueillit plusieurs fois chez lui, dans sa charmante maison du centre-ville si agréablement aménagée par sa femme Simone née Masson.

Je l'ai connu sans le connaître, n'étant pas de son bord politique. Je l'ai détesté, je l'avoue, pendant la campagne des municipales de 1977 quand il figurait sur la liste socialiste du remplaçant de Buron élu en 1973, André Pinçon. J'étais adolescent, déjà très à droite et, pour la petite histoire, mon père, Paul Gruau (1938-1993), avait accepté de figurer sur la liste - apolitique - "Développer et gérer Laval" conduite par un jeune loup qui ferait son chemin, François d'Aubert.

Que Roger Buard puisse rouler en Mercedes et militer pour un programme commun de gouvernement avec les communistes me révoltait ! Car lui était perçu comme appartenant au "camp du Bien" alors que mon cher grand-père, patron et également propriétaire d'une Mercedes, figurait, lui, dans le camp des "capitalistes", des "riches". Ce sont des étiquettes qui me font sourire en 2016 mais en 1977, j'avais 14 ans et le coeur très sensible aux injustices. Bref, l'homme me déplaisait ainsi que sa liste qui battit celle de mon père.

Les hasards de la vie m'ayant fait rencontrer son épouse Simone, j'ai eu envie d'écrire quelques lignes sur ce personnage qui a fini ses jours au Rocher Fleuri après une attaque cérébrale. Il les mérite car quoi qu'on puisse penser de ses opinions politiques (que je ne partage pas, n'ai jamais partagé et ne partagerai sans doute jamais), Roger Buard fut un homme intègre qui sut défendre ses convictions y compris quand il devait en subir les conséquences dans sa vie sociale...

Il aurait pu profiter de la situation, magouiller, se renier (comme son grand homme, entre autres, en 1983 ?), accepter des prébendes incroyablement juteuses et s'enrichir inconsidérément. Certes, il a accepté le Conseil Economique et Social (personne n'est parfait) mais, dans l'ensemble, il est resté fidèle à ses idées de jeunesse. C'est assez rare pour être noté et les francs-maçons de son parti de gauche, ses "camarades" plus ou moins jaloux de son aura, ne l'ont pas raté...

Très long, ce texte (découpé en plusieurs parties) n'intéressera que les vieux Lavallois qui ont suivi de près la vie politique de leur cité dans les années 70 principalement. Quiconque n'a pas connu cette époque a peu de chance de priser ces lignes, qui ne lui diront rien. Je préfère l'écrire en introduction. Ce texte accorde également une large place aux souvenirs de Simone Buard concernant principalement le grand homme de son mari, François Mitterrand. Elle l'a souvent vu, reçu même et ce genre de souvenir lié à Tonton mérite d'être noté l'année du centenaire de sa naissance (1916).

Allez, hop ! En voiture... Simone !

 

Un excellent représentant

Né le 31 janvier 1934 à Saint-Cénéré en Mayenne, Roger Buard exerça le métier de représentant en produits vétérinaires, principalement pour le laboratoire Roger Bellon (1962-1983) puis, après la fusion de ce dernier avec l'Institut Mérieux, pour Rhône-Mérieux (1983-1991) et Rhône Poulenc (qui sera privatisé en 1993). Il avait débuté sa carrière aux Editions Techniques (1959-1961) après avoir été visiteur médical pendant cinq ans chez Laroche-Navaron. Voilà, vous connaissez toutes les entreprises l'ayant employé et dont certaines ont connu moult changements que vous trouverez sur l'Internet !

Roger B. fut un excellent représentant et, partant, sut se constituer une clientèle étendue, solide et rentable. Il jouissait donc d'une situation enviable, avec une coquette maison place Hardy-de-Lévaré, près de la statue de Jeanne d'Arc. Mais il lui fallait bosser car il n'était payé qu'à la commission ! Pas de visite, pas de revenu ! Il quittait donc Laval le lundi matin pour n'y revenir que le vendredi soir, toujours entre deux rendez-vous, contraint de "faire du chiffre" pour toucher des commissions permettant de nourrir, loger et éduquer une famille qui accueillera deux fils en 1956 et 1957 : Frédéric et Olivier.

Comme il était plutôt beau garçon et savait s'exprimer brillamment sur moult sujets permettant d'animer un dîner chez les bourgeois (la chasse, le choix d'un vin...), et qu'il s'était marié (en 1955) avec Simone, une jolie blonde aux yeux bleus et plutôt portée sur les objets de luxe (elle tint, un temps, le magasin Falbalas, voir plus loin), Roger Buard n'avait pas vraiment le profil type du militant de base du socialisme des années 70... Celui du fonctionnaire à la barbe taillée et - souvent - aux cheveux gras, qui tutoie la terre entière et considère que tous les problèmes de la terre viennent des "capitalistes" de la classe patronale...

Fils d'un maréchal-expert

Mais n'anticipons pas ! Et revenons sur le choix de sa carrière de représentant en produits vétérinaires qui fut influencé à la fois par un problème médical et par la profession de son père, également prénommé Roger. Eh oui, cette personnalité mayennaise était maréchal-expert, une profession aujourd'hui disparue et qu'on situait entre l'hongreur et le véto. "Le maréchal-expert, indique Simone Buard, avait reçu une formation qui lui permettait de soigner nos amies les bêtes sans avoir droit, contrairement aux docteurs-vétérinaires, d'utiliser certains médicaments et de faire de la prophylaxie (vaccination)."

Bien sûr, vous l'avez déjà compris : Roger avait le profil pour devenir vétérinaire, qui, dès 12-13 ans, accompagnait régulièrement son père dans ses visites chez les fermiers du coin. "A 20 ans, précise sa femme, il aurait pu faire une césarienne sur une vache, ce qu’apprit mon beau-père avec le docteur Troussais quand, vétérinaire à La Flèche, il fut le premier dans la région à les faire." La voie semblait toute tracée mais hélas, cent fois hélas, un "problème de santé" en décida autrement...

Deux mois avant de passer son second bac (il y en avait deux à l'époque), Roger fera un coma inexpliqué d'un quart d'heure qui l'empêchera de se présenter à l'examen. "Il fut transféré à Rennes près du professeur Lamarche qui ne put déterminer l’origine de ce coma. Malheureusement, poursuit Simone, il resta en observation pendant un mois et, incapable de se concentrer comme il le fallait, il ne put reprendre les études pour devenir bachelier..." Ce problème lui fit  renoncer au bac et, partant, à préparer Alfort...

Au service de Mitterrand  

"Quatre ou cinq ans après notre mariage, je compris que mon mari ne se satisferait pas de son métier. Je sentais qu’il avait besoin d’autre chose et qu’un jour il ferait de la politique, un sujet que l'on abordait toujours chez les Buard." Il  faut savoir que son père, le maréchal-expert, était le maire de sa commune de Saint-Cénéré et fut douze ans conseiller général du canton de Montsûrs (1970-1982). Dès 1964, alors qu’il avait 30 ans, germait chez Roger ce désir d’être efficace dans un engagement du côté gauche.

"J’entendais souvent parler de Guy Mollet mais c’était la génération de son père et Roger ne se sentait pas attiré. Il lui fallait trouver un leader d’une autre génération..." Un homme d'une autre stature que l'ancien patron de la SFIO, un homme capable de mobiliser des troupes pour faire triompher l'idée que Roger Buard plaçait au-dessus de tout : le socialisme. C’est en 1965 qu’il trouva, si l'on peut dire, chaussure à son pied. Autrement dit qu'il fut séduit par un homme qu'il défendrait toute sa vie, François Mitterrand...

« De ce jour, a écrit Roger Buard, je me l’étais choisi comme candidat et avais décidé de le rencontrer. Le hasard fait bien les choses. C’était une époque où j’allais souvent à Paris et je prenais le train pour rentrer à Laval. Un vendredi de 1965, j’étais sur le quai de la gare, lorsque je le vis, accompagné de Charles Hernu. Moi qui suis d’un naturel timide, j’ai été poussé par une impulsion qui ne me paraîtra logique que quelque temps après. J’allais vers lui, me présentai, le félicitai pour son combat et lui dis que, représentant la Mayenne, j’avais un peu honte pour un département aussi peu favorable à nos idées. Il m’accueillit avec gentillesse et me présenta à Charles Hernu en me disant que celui-ci prendrait bientôt contact avec moi. Paroles que je pris pour des mots de circonstances. Il allait à Nantes ce soir là pour son avant-dernier meeting pour le second tour des présidentielles. »

Quelques jours après, Roger reçoit un mot de son "grand homme" qui lui demande de le retrouver à Paris, au 13, boulevard de La Tour-Maubourg où un appartement est mis à la disposition d'une petite structure groupant à la fois des clubs (Les Jacobins...) et d'innombrables personnalités qui feront leur chemin dans la vie politique, sociale, intellectuelle... : la Convention des Institutions Républicaines (C.I.R.) où le nouveau militant découvre alors une petite équipe de fidèles prêts à soutenir François Mitterrand dans sa longue marche vers le Pouvoir.

Comme quoi, Mitterrand pouvait tenir ses promesses !

Il savait surtout - immense qualité qui lui sera bénéfique (et que les hommes politiques de droite n'ont point) -  il savait surtout ne jamais décevoir les gens qui avaient eu la bonne idée de servir - en se dépensant parfois sans compter - son grand dessein présidentiel... Dans ce domaine, Mitterrand n'a jamais été décevant : quiconque l'a aidé aura, tôt ou tard, droit à un retour d'ascenseur, Roger Buard comme les autres - mais n'anticipons pas ...

Roger Buard candidat FGDS en juin 1968

Et retrouvons Roger en campagne, pour les législatives de juin 1968, que De Gaulle a voulues, via une dissolution de l'Assemblée nationale, pour sortir de la crise de Mai, se refaire une santé politique... Son nouveau parti, l'UDR (Union pour la Défense de la République, ex-UNR : Union pour la Nouvelle République) remportera l'élection haut la main mais ce sera une victoire en trompe l'oeil qui conduira le Grand Charles à démissionner l'année suivante après un référendum que d'aucuns ont qualifié de suicide politique...

Roger y fait ses premiers pas comme candidat sous les couleurs mitterrandiennes  de la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (F.G.D.S.). Il avait alors pour suppléant Daniel Houdin. Le programme dénonçait dix années de Gaullisme. Le candidat a des dispositions, sur les estrades il fait de l'effet : "Mes parents étaient venus à Laval pour l’écouter et avaient été favorablement impressionnés par son talent oratoire, glisse Simone. Il faut dire que cette réunion était contradictoire et que Roger raffolait de ce genre d'exercice... Il aimait la répartie, cela lui donnait du punch !  

Il avait également su répondre habilement à une question sur le service militaire qui pouvait être remplacé par l'objection de conscience." Roger Buard avait avoué qu'il s'agissait d'un sujet qu'il n'avait pas étudié - et pour une raison simple : il n'était pas encore bien défini par le gouvernement de l'époque... "Ma mère, poursuit Simone, avait beaucoup apprécié la réponse de son gendre. Ce fut aussi le cas de la personne qui l'avait questionné sur ce sujet. Quand on ne sait pas, mieux vaut ne rien dire que des inepties... "

Malgré cette "bonne campagne" qui ne pouvait être victorieuse dans une Mayenne conservatrice, Roger se doit de constater que la fin des années 60 n'est guère bénéfique pour le "Beau François" qui ne saura pas "profiter" de la déflagration sociétale de Mai 68 (les gauchistes le tiennent pour un "politicien") ni même, l'année suivante, de la naissance du nouveau parti socialiste présidé par un compagnon de la Libération, Alain Savary...

En 1969, l'avenir de l'ancien ministre de la IVe République semble derrière lui et il ne peut se présenter à l'élection présidentielle, devant céder sa place au maire de Marseille, Gaston Defferre qui fera un petit 5%...

La reconquête de l’opinion et l'expansion du socialisme français débuteront vraiment deux ans plus tard, en 1971 quand Mitterrand, pourtant non-encarté, prendra, à la hussarde, la tête du Parti Socialiste lors du fameux congrès d’Epinay-sur-Seine auquel participera Roger Buard fils, celui qui nous intéresse, en compagnie du tout nouveau maire de Laval, Robert Buron. un "vieux de la vieille" en politique... nouvellement converti au socialisme porté par son ancien collègue-ministre de la IVe...

A compter de cette date, le PS de Mitterrand va se rapprocher du P.C.F. et ira jusqu'à s'allier avec lui pour composer un « programme commun » de gouvernement hostile au capitalisme de papa…

Pour mieux le dévorer tout cru, diront certains.

Voilà pour le décor, retournons en Mayenne...

Et retrouvons Roger Buard qui est devenu l'un des plus proches collaborateurs de l'ancien ministre et député MRP de la Mayenne (1945-1958) Robert Buron, lequel, répétons-le, venait d'amorcer un virage à gauche qui le conduira à lorgner la mairie de Laval et à entrer en "socialie"... Battu aux cantonales de 1970 (lui qui était élu au conseil général depuis 1951), Robert Buron voit une possibilité de relancer sa carrière politique en se présentant à Laval comme successeur de Francis Le Basser, lequel, maire depuis 1956, a fait savoir qu'il ne se représenterait pas.

Ajoutons, pour être complet, que c'est Roger Buard qui demandera à Robert Buron de prendre sa carte au PS car l'ancien maire de Villaines-la-Juhel (1953-1970) - surnommé "Le caméléon" par les gens de droite - n'était pas, c'est le moins qu'on puisse dire, membre du fan-club de François Mitterrand, lequel ne l'appréciait pas davantage... "Mais cette conversion au socialisme, précise Simone Buard, c’était le seul tremplin qui lui était offert pour revenir sur la scène politique en espérant - qui sait ? - d’autres mandats si François Mitterrand était un jour élu Président de la république..."

Les municipales de 1971

Baptisée "Laval demain" la liste menée par Robert Buron emporte haut la main la mairie avec 52,5 % des voix contre 37,2% pour sa concurrente de droite et 10,3 % pour la liste des communistes (qui ont refusé, par deux fois, de rejoindre "Laval Demain"). Le PS a su profiter de la célébrité de Robert Buron et de son catholicisme revendiqué, mais aussi du très mauvais climat qui a régné à droite : Le Basser, c'est le moins qu'on puisse dire, a raté sa sortie en refusant de soutenir son dauphin, le docteur Raoux, sous le prétexte que sa liste accueillait un giscardien... (VGE avait trahi De Gaulle lors du référendum de 1969.)

Elu conseiller municipal Roger Buard tient la route, comme on dit, aussi bien pour éplucher les dossiers que pour faire un discours public. Robert Buron l'apprécie beaucoup et lui demande d'être son suppléant pour les législatives de 1973, qui avancent à grands pas mais que le nouveau maire de Laval aborde avec inquiétude car gravement malade... Pour Roger Buard, c'est une année importante qui s'annonce et l'occasion de prouver ses capacités... de suppléant ! Mais également - qui sait ? - de député car si Robert Buron disparaît, c'est lui qui siégera au Palais Bourbon...

Des législatives sans Robert Buron (1973)

Fin février, l'un des journalistes du Courrier de la Mayenne, Hubert Lamerie, s'est rendu à la Pitié-Salpêtrière, au 7e étage du bloc chirurgie, chambre 743 où le maire de Laval a été opéré fin janvier, à la suite d'une coxalgie. Il a les traits tirés mais le moral au beau fixe. "Robert Buron absent, la campagne des législatives n'est pas la même !", lance Hubert Lamerie. "C'est exact, répond l'intéressé. Et d'ajouter : Un ancien préfet disait : quand Robert Buron fait une campagne ça fait du bruit !"

Hospitalisé à 300 kilomètres de ses électeurs, l'ancien ministre met néanmoins "le plus d'atouts possibles dans son jeu". Ces jours derniers, ses partisans ont ainsi envoyé sa photo aux électeurs de la circonscription et distribué deux documents : un petit livre retraçant sa carrière et un disque où, sur les deux faces (durée 11'30 m), il explique pourquoi il est candidat... Soudain, la sonnerie du téléphone retentit dans la chambre. "C'est Monsieur Lefèvre, le secrétaire général de la mairie", explique le maire.

Sa communication achevée, Robert Buron tient à préciser : "Je m'entretiens chaque jour des affaires en cours, avec les chefs de service et mes adjoints. C'est ainsi que ce matin même, j'ai eu trois coups de fil avec Laval. Et demain, je vais écrire au préfet pour une histoire importante concernant le centre hospitalier. " Il attend début mars avec impatience. "La semaine prochaine, on me laissera marcher seul dans les couloirs de l'hôpital." Cependant, on ne le verra pas pour les élections.

" Après j'irai reprendre des forces pour revenir en pleine forme à Laval." Las, Buron ne reviendra jamais dans "sa" ville. Mais il l'ignore... Ce qu'il sait, en revanche, c'est que son suppléant s'active, se décarcasse : " Roger, se souvient Simone, fit 65 réunions publiques dans le département dans les quinze jours précédant les élections. Seul, aucun militant ne l’accompagnait !" Il rencontra tous les maires des petites communes et fit ouvrir les mairies ou salles de réunion afin de porter la bonne parole.

"Buron des Burettes" contre "Buron des Buvettes"

Il faut expliquer, convaincre et aussi, particularité qui fait sourire, bien préciser aux électeurs de ne pas se tromper de Buron ! Car Robert - alias "Buron des Burettes", surnom qui a été donné en 1945 à ce MRP bon teint quand il affronta Jacques Soustelle aux législatives - affronte un prof de philo estampillé UDR qui porte le même nom que lui, Pierre Buron, alias "Buron des Buvettes". Le premier récoltera 19 640 voix contre 21 003 au second, ce qui entraîne un second tour, contrairement à ce qui se passe dans les deux autres circonscriptions de Mayenne et Château-Gontier gagnées par la droite dès le premier tour (Denis et De Gastines).

Le 4 mars, vers 23 heures, cette homographie fait sourire la France entière (enfin, celle qui était encore devant son écran de télévision pour suivre la soirée électorale !). On annonça alors : "Monsieur Buron en ballotage ! - Mais il y en a deux, cria quelqu'un. Et de s'entendre répondre : "Ils ballotent tous les deux !" Pour vaincre, Pierre Buron sait pouvoir compter sur l'appui de Denis et Gastines et - a priori - sur la majeure partie des 7 687 voix qu'a obtenues le candidat du Parti Réformateur Bernard Le Godais, le très dynamique maire de Saint-Berthevin.

Quant à Robert Buron, il va, lui, le 7 mars, recevoir le soutien de François Mitterrand en personne, venu discourir (sa spécialité) lors d'une réunion publique organisée au Palais de l'Industrie où se tenaient toutes les manifestations d'importance à Laval (les galas de boxe, entre autres). Dans une salle archi comble, le premier secrétaire du PS fait son entrée à 21 h 30 aux côtés de son ami Roger.

Sous les yeux éblouis de Simone qui ce soir-là eut droit à "une place réservée parmi les premiers rangs."

A suivre...