Le Parisien toujours entre deux trains

mairie-bleueComme tout un chacun Sénert avait des défauts qu'il ne pouvait cacher. Le principal, pour moi, était qu'il ne vive pas à Laval, dans la ville pour laquelle il consacrait tant d’efforts, de temps, d’intelligence, d’énergie. J'ignore pourquoi il ne voulut jamais quitter Paris et s’installer « chez nous » ?

 

Il est vrai que cette absence n’avait point gêné les Lavallois de 1995, qui ne voulaient pas de Patoux, ni ceux de 2001 qui appréciaient le bilan de la première mandature. Les Lavallois de 2008, eux, ne l’acceptaient plus…

Il faut dire qu’habitué à vivre à Paris dans un univers intellectuel « prestigieux », Sénert était incapable de rester plus de deux jours en Mayenne parmi ses administrés ! D’aucuns ont pris cette incapacité pour du mépris. J’espère qu’ils se trompent... Il est certain que la vie lavalloise n’était pas faite pour lui… Trop terne, trop plate. Je pense aussi que sa femme n’aurait jamais accepté de devenir Lavalloise et de conduire ses enfants à l’école le matin, comme nombre de mères de famille, qu’elles travaillent à l’extérieur ou non…

L’autre gros défaut visible dépendait de celui précité : Sénert était toujours entre deux trains, ce qui ne lui donnait guère de patience avec ses interlocuteurs. Il était toujours pressé, et ce d’autant plus qu’il a toujours cumulé plusieurs mandats ou plusieurs jobs. Les gens sentaient qu’il était de passage, qu’il n’avait ni sa soirée, ni son après-midi, ni sa matinée à leur consacrer ! Ce qu’ils sentaient aussi, c’est que ce politique d'envergure se moquait d’être à l’heure à telle ou telle manifestation. A croire parfois que François Mitterrand, dans ce domaine, lui avait servi de modèle...

Je pense aussi qu’à 60 ans, cette vie de forçat finissait par l'ennuyer. C’est la raison pour laquelle il a fini par négliger l’électorat de sa circonscription. La politique impose de passer des heures et des heures avec des gens qui, parfois, souvent, n’en valent pas la peine ! C’est le prix à payer. Si un type intelligent se trouve au milieu de neuf trous du cul, ce sont ces derniers qu’il faut séduire impérativement car votre élection dépend de leur bulletin de vote, qu'ils choisiront à la dernière minute. Beau challenge, n’est-ce pas ?

 

Un autre défaut tenait à son appartenance politique : François de Sénert n’était pas de gauche alors qu’à Laval, le personnel municipal, les media (à l’exception de quelques journalistes du Bourrier de la Moyenne) et la population penchent tous à gauche depuis 1971. Quand on voit le traitement de faveur dont a bénéficié Guillaume Falot dans l’opposition, on comprend qu’étant catalogué à dextre, Sénert n’avait aucune bonne surprise à attendre ni de Radio Mayenne ni de West Planplan