Richard Millet contre L'Empire du Bien

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D’aucuns trouveront hénaurme la place que j’accorde à l’écrivain libano-corrézien Richard Millet dans cette partie du site consacrée à L’Empire du Bien si finement décrit et vilipendé par le regretté Philippe Muray.

La raison en est simple : comme Muray avant lui, Millet est un combattant acharné de cet Empire. Un combattant bourré de talent dont chaque essai permet à de nombreux lecteurs de prendre leur pied. Oui, leur pied !

 

Pour appuyer ce que je viens d’exposer, voici deux petits textes extraits de son dernier ouvrage largement vanté sur ce site, Fatigue du sens (édité chez Pierre-Guillaume de Roux).

«  Cela doit être dit sans ambages : il n’est rien que je haïsse avec autant de constance que la société contemporaine.

Elle engage, cette haine, toute ma sincérité, toutes mes forces, ma passion de la vérité.

Nuire à cette société est devenu mon unique souci.

Sa décomposition morale est si avancée que l’historique et l’économique sont les nouveaux habits du démon. Elle repose sur l’universalité abstraite d’un mensonge – à savoir que l’homme est bon et perfectible, pour peu qu’on le délivre de l’ethnique, de la nation, du catholicisme, de la race blanche, des traditions européennes, de l’Occident même.

Cet idéalisme ne date pas d’hier ; il est un relookage des Lumières, sans leur puissance critique. Ce n’est même plus l’esprit des lois, de la tolérance, de l’ironie, ni de l’esprit européen ; ce sont la Loi, la Tolérance, le Bien, l’Humanité. Une humanité vidée de l’homme même au profit de l’atomisation individualiste, narcissique, servile, petite-bourgeoise. Le sujet politique contemporain, c’est l’individu ayant expié son humanité dans le petit-bourgeois universel, politiquement correct, spirituellement misérable. »

p.14 et 15

 

«  Je n’entre plus dans un combat d’idées ; il n’y a plus ni idées ni débat, dans le monde postdémocratique. Il n’y a plus que le refus par quelques-uns (peu nombreux mais bien plus actifs qu’on ne le pense) du Dogme, du Programme, du Spectacle, de l’Imposture, du Mensonge, du Nouvel Ordre moral, c’est-à-dire de tout ce qui est entré dans l’infernale tautologie démocratique. »

p.15