Le jardin de la Perrine, un paradis sur le sol de Laval

eugne.jamin

 Le jardin de la Perrine plaît à tout le monde ! Les enfants y font de la balançoire. Les cœurs d’or y nourrissent des biquettes. Les amoureux de Laval y contemplent un panorama exceptionnel. Les amoureux tout court y flirtent (plus ou moins) discrètement. Les intellectuels y rechargent leurs batteries. Les mères de famille y font rouler leurs poussettes. Les convalescents y reprennent des forces, etc.

Et ça dure depuis 1885 ! Cent trente ans !

Aimé Billion

 C’est en effet cette année-là que la Ville, alors administrée par Aimé Billion, l’un des (lointains) prédécesseurs de Jean-Christophe Boyer et François Zocchetto (pour ne prendre que les deux derniers maires), achète le jardin de La Perrine dont l’histoire remonte au 3 mars 1293…Il l’achète pour le transformer en jardin botanique mais aussi pour y construire un musée des Beaux-Arts qui sera érigé – et quelle aventure ! -  entre 1890 et 1899 pour un coût de 400 000 francs de l’époque (aux europhiles de faire le calcul !).

 Foucault de Vauguyon

Longtemps abandonné, le pavillon servira d’entrepôt pour les outils de jardinage et le matériel de la société Croix-Rouge (les Dames de France). Chaque année, la société des Arts Réunis utilisait l’une de ses salles pour une exposition de dessins scolaires...Construit  par le premier Foucault de Vauguyon à occuper La Perrine (Pierre-René, un vicaire d’Ahuillé), ce superbe pavillon de chasse  ne recevra une destination digne de lui qu’en devenant un musée-école et d’académie florale.

Adrien Bruneau

Inauguré en 1937 par le maire Adolphe Beck, il sera dirigé par son créateur Adrien Bruneau (1874-1965), lequel, de son vivant, aura l’honneur de voir l’allée qui conduit à son cher musée porter son nom.Dix ans plus tard, en 1947, le comité des Amis d’Henri Rousseau remettra officiellement à la Ville de Laval - pour les inhumer à La Perrine -  les cendres du père de l’art naïf né dans cette ville le 21 mai 1844…

Eugène Jamin

A cette date, cela faisait déjà une paye que ce jardin était exceptionnel ! En effet, dans les années 20, sous les mandatures d’Eugène Jamin (1919-1933), il avait pris un nouvel essor suite à l’arrivée de Julien Denier, un jardinier-chef aux qualités exceptionnelles.De nouveaux parterres sont créés, des plantations d’arbres effectués. Une roseraie apparaît, toujours en place. Dès lors, le jardin de La Perrine ne va pas tarder à devenir le lieu de promenade préféré des Lavallois…

200 variétés d’arbres

Depuis, grâce aux nombreux travaux d’assainissement, d’arrosage intégré, de réfections des murs de « soutènement », etc. et à l’équipe des jardiniers municipaux qui s’en occupent à l’année, cette vérité n’a pas pris une ride…Les amateurs d’arbres et de fleurs viennent contempler ce qu’ils n’auront jamais chez eux, gagnassent-ils un jour au loto : 200 variétés d’arbres et d’arbustes et quelque 180 espèces de fleurs différentes rien que pour les « vivaces » - celles qui restent en place d’une année sur l’autre…

Alain Gerbault

Outre la roseraie située près du « bateau d’Alain Gerbault » (une copie de son Firecrest avec lequel ce natif de Laval traversa l’Atlantique) et qui comporte une collection de ployanthas et de floribundas, l’œil y croise de superbes dahlias, bégonias, géraniums, ageratums, calcéolaires (fleurs en formes de petits sabots), et des mosaïcultures, des collections de camélias, rhododendrons, hortensias (une spécialité de La Perrine), azalées du Japon… Pour les floraisons d’été ou d’hiver, les services municipaux de la Ville essaient de jouer sur les harmonies de couleurs et de formes… C’est ainsi qu’en hiver, pâquerettes, tulipes, myosotis, giroflées et narcisses constituent un fort bel ensemble…

Nos amies les bêtes

Les amateurs d’animaux, eux, viennent y rencontrer une population se composant, entre autres, du paon et de sa femelle, d’une famille de biquettes, d’une armada de canards, d’une fine équipe de cochons d’Inde.Quant aux « vieux » Lavallois, eux se souviennent du couple de singes encagés dans l’entrée, à droite, jusqu’en 1975. Et d’un adorable daim, qui défraya la chronique pour s’être un jour évadé de son enclos.

Il s’était rendu, de l’autre côté de la rivière La Mayenne, chez l’horticulteur Monsallier…