Les dernières lectures du covidé (3) : Marcel Aymé, Michel Mohrt, Ernst Zündel, Jean Madiran, James Hadley Chase...

Bonjour JCG, je vous propose de terminer notre série d'entretiens sur vos lectures les plus récentes, les «post-covid» en quelque sorte, lesquelles pourraient intéresser ceux qui nous suivent sur votre site. J'accepte bien volontiers votre proposition car c'est un plaisir toujours vif que de vanter un livre lu à quelqu'un susceptible d'en percevoir tout le suc… Toutefois je dois avouer que si je n'avais perdu en «réa» ni le goût ni l'odorat je n'ai rien pu lire qui pût m'apporter quelques heures ou même quelques minutes de bonheur ! Ce manque d'appétit pour la lecture ne m'était point arrivé depuis l'an 1988 quand ma fiancée de l'époque (appelons-la ainsi) m'avait signifié mon congé…

Vous ne lisiez point en «réa»  ? J'ai essayé de me changer les idées avec des romans policiers signés par mon auteur américain préféré, James Hadley Chase, mais j'ai lâché -  au bout de la 50ème page - les deux titres que mon fils m'avait aimablement déposés. Les personnages principaux - ceux qu'on suit sur 300 pages - ne me plaisaient pas vraiment et je trouvais leur futur larcin un tantinet lourdingue… J'ai tenté alors de me replonger dans l'un des meilleurs ouvrages de Jean Madiran, lu et plusieurs fois consulté, Chroniques sous Benoît XVI, une sorte de petit chef d'œuvre pour qui s'intéresse aux liens unissant notre pays à la religion catholique mais, là encore, quelques pages et hop !  Radio Classique !

Surprenant ! Vous qui avez dévoré plus de 80 titres de Chase et la majeure partie de l'œuvre de Madiran… Oui, j'étais moi-même fort désappointé. Le farniente sans un livre en main ne me ressemble pas… Mais il m'a fallu poireauter une dizaine de jours - il est vrai en état de grande faiblesse physique - pour retrouver le plaisir de lire en relisant les premières pages de La guerre civile, un roman de Michel Mohrt que j'avais dévoré en 2004 sur les conseils de l'historienne Anne Bernet.

Une fois encore le charme de ce roman a rapidement fonctionné et je me suis retrouvé avec plaisir dans la France qui a ma préférence, celle de l'entre deux-guerres (1919-1939), en compagnie de deux amis étudiants en droit plus ou moins maurrassiens, «d'extrême-droite» comme on dirait aujourd'hui. Michel  Mohrt a su trouver les mots et le ton pour caresser dans le sens du poil ma sensibilité littéraire et politique… En quelques pages, ma vie retrouvait une intensité qu'elle avait perdue fin octobre...

Deux mots sur ce livre…  C'est la biographie romancée d'un jeune provincial passionné de politique, Olivier du Trieux, racontée par un camarade qui l'admire (et qui n'est autre que Michel Mohrt). Ils vont tous deux vivre avec une grande intensité les fameuses années de l'entre-deux-guerres et manifester des penchants pour tout ce qui débecte les journalistes et les hommes de pouvoir d'aujourd'hui, à commencer par une détestation de «la gueuze», de la «raie publique» maçonnique, ce fléau qui conduit les âmes en enfer.

Ils préféreraient un roi, j'imagine. Bien sûr ! Et voilà ce que l'on peut trouver, entre autres, à ce sujet : « Nous parlions de "la "montée des périls", des faiblesses de la démocratie. Maurras en avait fait la démonstration définitive. Seul le roi pouvait garantir les libertés naturelles des citoyens. Sa fonction, Fustel l'avait montré, procédait de la notion romaine du pater familias… C'était lui, le roi, qui permettait à la vie locale de s'épanouir. Le roi, "président des républiques françaises"… Parce qu'il était au-dessus des partis, il avait une vocation naturelle à gouverner, à arbitrer entre les intérêts corporatifs, alors que la démocratie instituait le règne de l'argent…»

Qu'aurait pensé Maurras de l'importance de Big Pharma en général et de Pfizer en particulier dans notre «démocratie» ? J'ai pour principe de ne pas faire parler les morts mais il y a de fortes chances de penser qu'il ne serait surpris ni par la puissance des multinationales ni par la nullité crasse des journalistes qui sont aux ordres de Mammon ! Il suffit de relire Mes idées politiques ou L'avenir de l'intelligence…  Le vieux lutteur avait du flair même s'il était dans l'incapacité de comprendre la vie surnaturelle que Dieu nous a offerte…

Le narrateur évoque «la montée des périls» autrement dit la Seconde Guerre mondiale pronostiquée, si l'on peut dire, par le meilleur historien français de l'époque, un membre éminent de L'Action française, Jacques Bainville, dans ses Conséquences politiques de la paix. Oui, ils savent que ça va bientôt de nouveau cogner entre la France et l'Allemagne, que la guerre arrivera tôt ou tard. Et à un ancien combattant qui, «dans une réunion organisée je ne sais par quel parti», leur criait : «Taisez-vous. Vous n'avez pas fait la guerre !» Olivier répondit du tac au tac : «Nous allons faire la prochaine !» Cette conviction était très forte chez de nombreux nationalistes de l'époque et… expliquait la paresse, la nonchalance de certains pour enrichir leur CV : « Olivier, comme moi-même n'avions aucun doute sur ce qui attendait les hommes de notre génération : nous étions promis au casse-pipe. Et cette guerre serait sans doute une guerre étrangère doublée d'une guerre civile.» Et Mohrt d'écrire cette phrase qu'un jeune de 20 ans «non-injecté» d'aujourd'hui pourrait faire sienne : « Nous n'avions pas le goût d'entreprendre une carrière puisque la guerre allait anéantir nos efforts. »

Cette phrase m'obsède quand je pense aux jeunes d'aujourd'hui avec les menaces que véreux, cache sexe et micron font peser sur eux pour mettre en place The Great Reset.

Vous avez juste lu quelques pages ? Oui car de retour chez moi je suis tombé par hasard sur un ouvrage que j'ai acheté à la Librairie française il y a deux ou trois ans et que je n'avais toujours pas ouvert. Honte à moi ! (rires)

Ce sont des choses qui arrivent quand on prise fort la compagnie des livres et qu'on fréquente toute la semaine… une excellente librairie ! (rires) A qui le dites-vous ? Pleinement satisfait d'être enfin de nouveau chez moi, et de pouvoir, entre autres petits plaisirs, écrire des articles et manger la cuisine que j'apprécie le plus agrémentée, à chaque repas, d'un verre de Bourgogne rouge (Mercurey, Givry 1er cru…), j'ai eu subitement envie de fêter également ce retour par la lecture d'un livre sérieux sur un sujet sérieux, essentiel même (bien que passé sous silence pour des raisons… comment dire ?) un sujet essentiel donc et qui m'intéresse prodigieusement depuis quelques années…

Et je n'ai pas été déçu, loin s'en faut ! J'ai simplement, à chaque page ou presque, ressenti une sorte d'écoeurement pour la justice des hommes, la justice terrestre, bien que je n'en attende strictement rien de bon…

De quoi s'agit-il ?  D'un livre écrit par un Allemand, Michael Hoffman II, qui relate l'extraordinaire aventure d'un Grand monsieur, Ernst Zündel (1939-2017), que je ne connaissais que de nom jusqu'à une date récente, et sur lequel je resterai muet comme une carpe car il a mis en cause très sérieusement les explications officielles liées à la Seconde Guerre mondiale et ce que l'on nomme, en novlangue, «l'Holocauste».

Le livre s'appelle d'ailleurs Le grand procès de l'holocauste ou L'extraordinaire aventure d'Ernst Zündel, lequel, indique la 4e de couverture, a survécu dans son enfance, en Allemagne, au bombardement au phosphore de sa ville natale de Pforzheim par les Alliés, puis a émigré au Canada en quête de quiétude et de prospérité.  

Ce livre évoque, entre autres, les deux procès fameux qui se sont tenus en 1985 et 1988 au Canada. Je ne peux m'étendre, je le répète, sur cet homme dévoué à la cause de la vérité,  la loi l'interdit. Mais je recommande vivement cet ouvrage, excellemment édité par la maison La Sfinge, à tous ceux qui, comme moi (depuis la Loi Fabius-Gayssot) s'intéressent de très près au «Sujet». Et, d'une manière plus générale, à la juiverie, à la question juive (si admirablement synthétisée par l'Abbé Rioult dans son livre éponyme).

Pour info, je suis resté près de 50 ans en dehors de ce sujet, me contentant d'écouter les «merdias» et j'avoue que je ne regrette pas d'avoir mis le nez dessus…

Vraiment ? Disons oui, et non ! Oui, parce que la vérité des faits m'intéresse plus que tout et que l'histoire secrète est devenue l'un de mes dadas. Non, parce que ce sujet tombe sous le coup de la loi et qu'il est extrêmement périlleux, tout pendant qu'on a des enfants à charge, de le jeter sur la place publique…

Un extrait ?  Oui, deux et le premier est signé Zündel himself et ouvre l'excellent, l'extraordinaire chapitre sur les crimes du judéo-bolchévisme, page 265, Le contexte :

« Finalement, le combat pour la Liberté, c'est le combat pour la Vie tout court. S'abandonner à l'apathie, à la peur ou aux rêves d'évasion est en réalité une forme lente de suicide. Cette forme larmoyante de l'existence ne peut être notre objectif, car nous avons osé et nous avons gagné bien plus que nous n'osons aujourd'hui. Il est temps de ranger nos jouets d'enfants et de nous comporter conformément à notre véritable nature. La voie est périlleuse, mais l'aboutissement sera infiniment gratifiant, car il ne sert à rien de conquérir le monde si c'est pour perdre son âme. »

Très beau. Mais vous me parliez du judéo-bolchévisme… Oui, et voilà le second extrait, que tous les anti-communistes primaires, secondaires et tertiaires (je coche les trois cases) apprécieront. Il est relatif aux tueries que les bolchéviques ont pratiquées pendant des années et des années, aux dizaines de milliers de litres de sang qu'ils ont fait couler en URSS - sans jamais être inquiétés par aucun tribunal international quelconque (et pour cause !) :  

 « On est ici en présence, écrit Hoffman II, du mouvement politique le plus génocidaire de l'histoire de l'humanité, celui qui a créé les plus vastes camps de concentration et le système d'esclavage le plus effroyable u XXe siècle, un mouvement qui a massacré des millions de chrétiens et où les Juifs occupaient le sommet de la hiérarchie.

Pourtant le monde ne parle guère de cet holocauste, des crimes de guerre perpétrés par le système entièrement casher ou de l'identité de ses architectes. Auschwitz est sur toutes les lèvres, mais qui a entendu parler de Kolyma, de Magadan, des îles Solovsky et autres centres infernaux de destruction humaine dans l'est de la Sibérie ? Qui a vu des films et des livres sur les milliers d'êtres humains morts d'épuisement, de froid et de faim lors de la construction du canal reliant la mer Blanche à la Baltique, et au-dessus duquel trônait une statue colossale et triomphant du meurtrier de masse juif communiste Genrikh Iagoda ?»

Jamais entendu parler de cet immonde salopard ! Je poursuis car le passage qui suit est exceptionnel, à graver dans le marbre (mais à éviter lors d'un "débat" sur BFM-WC)  :

« Cette ère des massacres de masse judéo-communistes a disparu de l'histoire grâce à l'un des plus grands tours de passe-passe de tous les temps. Seuls des imposteurs expérimentés possédant le tour de main des magiciens les plus accomplis étaient capables de réussir un tel coup à l'encontre du reste du monde.

Avoir amené l'humanité à concentrer presque tous ses sentiments , monuments et commémorations expiatoires sur les victimes juives en stigmatisant de la marque de Caïn - par les mots mêmes de crimes de guerre et d'Holocauste - uniquement l'Allemagne et les Allemands qui en seraient les détenteurs exclusifs, voilà qui est, dans les annales de l'illusion, l'une des prouesses les plus magistrales de la guerre psychologique. »

Bien ! Un livre pour… public averti ! Hélas ! Mais il ne faut jamais oublier ce qu'ont fait les cocos, les sales cocos, les bolchos et… qui étaient leurs chefs…

Maintenant, cher Bois-Renard, je vous propose de changer de sujet avec un autre roman, un roman que j'ai relu entièrement, lui, contrairement à celui de Michel Mohrt, un roman de Marcel Aymé, son tout dernier en fait, publié en 1960 et nommé Les tiroirs de l'inconnu… Je l'ai re-dégusté lentement, très lentement tant chaque page ou presque m'a intéressé…

Il s'agit d'un livre inclassable, que je ne résumerai pas et qui a eu droit aux mêmes annotations de ma part que tous les autres romans de Marcel : « Style excellent, fantaisie, festival de trouvailles romanesques, personnages décrits avec une précision psychologique incomparable...»

Ayant moi-même lu du Marcel Aymé, j'imagine que l'incipit de son dernier roman vaut ceux des premiers. Allez-y, cet auteur est tellement séduisant :

« Je m'appelle Martin. J'ai vingt-huit ans. Un jour que je rentrais chez moi sans être attendu, j'ai trouvé mon frère et ma fiancée couchés dans mon lit, endormis dans les bras l'un de l'autre. Dans le moment, j'ai pu prendre sur moi et, sans éveiller personne, je suis sorti pour aller considérer la situation dans la rue. Ayant descendu un étage, je me suis trouvé, sur le palier du cinquième, nez à nez avec Chazard, un locataire irascible qui se plaignait quotidiennement qu'on fît trop de bruit au-dessus de sa tête. Chazard m'a entrepris avec son éternelle véhémence et, me voyant qui filait sans vouloir l'entendre, il a tenté de me retenir par le flottant de mon veston. ç'a été le réveil de la bête. Je suis revenu sur lui, je l'ai frappé à la mâchoire et, sur un dur coup de pied qu'il venait de me porter au tibia, je l'ai fait basculer par-dessus la rampe dans la cage de l'escalier. Il a poussé un hurlement que tous les locataires de l'immeuble ont dû entendre et il est mort en arrivant au rez-de chaussée, la tête éclatée sur les dalles. »

N'est-ce pas merveilleusement écrit, pas un mot de trop. Et dans ce roman, tout est de cette eau…

Quelques autres citations ? J'hésite car il y a tellement de thèmes dans ce livre, celui de l'amour notamment. L'amour vu par les femmes avec, entre autres, la théorie d'Alexis Carel...

Qu'est-ce que cette théorie ? Dans son livre L'Homme, cet inconnu, le docteur Alexis Carrel «faisait cette remarque en apparence bien anodine, que les jeunes filles appartenant à la classe privilégiée ne tombent jamais amoureuses de garçons d'un milieu inférieur.» Et Marcel Aymé de donner de nombreux exemples appuyant cette théorie qui va à l'encontre de la célèbre «histoire d'amour» vécue dans le film à succès Titanic interprété par Leonardo DiCaprio et Kate Winslet.

Ah, oui avec la fameuse scène sur le bateau... Oui, mais je reprends le roman de Marcel pour signaler qu'il évoque le thème de l'amour avec le point de vue de Stendhal (qui en prend pour son grade) mais aussi, et surtout, avec celui des hommes comme vous et moi, avec un passage savoureux à souhait mais qui choquera fortement toutes les féministes et autres «lesbiches» de combat qui pullulent sur les plateaux télé actuellement...

Il me tarde de connaître ma vision de l'amour...

« Interrogez votre ami Gontran au retour d'une sauterie dans le beau monde et demandez-lui comment étaient madame Ortambois et la baronne Empédocle, les deux dernières femmes auxquelles il s'est intéressé pendant la fête. De l'une il dira qu'elle était blonde avec une poitrine comme ça et des hanches formidables et de l'autre, qu'elle avait des jambes comme jamais vu. Vous ne le sortirez pas de là. De madame Ortambois qui en vérité est une fausse blonde, il n'aura vu ni la forme du visage ni la couleur des yeux, ni celle de la robe, ni même le fameux collier d'émeraudes qu'elle tient d'un premier mariage avec Jeff Dudu, le fameux boxeur. Pour la baronne Empédocle dont le visage, la toilette, la parure sont remarquables à tant d'égards, il n'aura vu dans toute sa personne que ses jambes. Tant qu'une femme ne l'aura pas épinglé, choisi pour amant ou pour époux, il ne découvrira dans l'univers féminin qu'une mêlée de seins, de fesses, de jarrets, de ventres (femmes qui vous torturez l'imagination pour être belles, qui rêvez à des robes flamboyantes, à des fourrures et des bijoux des mille et une, à des opales de femme fatale, à des diadèmes saignants de rubis, sachez que les hommes n'ont pas d'yeux pour voir ces merveilles et que sous vos atours, ils ne cherchent que la chair, la peau et le poil). »

C'est assez remarquable bien que… comment dire… Dieu merci, nous pouvons aimer les femmes pour leur intelligence, leur grâce, leur valeur morale, etc. Certes mais avouez qu'à 20 ou 30 ans, voire à 40 ou 50, beaucoup d'hommes peuvent se retrouver dans ce genre de constat !

Il y a aussi, j'imagine, des personnages étonnants… Oui, pléthore !  comme Tatiana Bouvillon, une vieille amie de Michel qui joue les mannequins dans une maison de couture,  Valérie, l'ex-fiancée de Michel, qui en pince pour le président Pinay et multiplie les remarques antisémites…

Comment ça, antisémite ? Ce petit dialogue entre Valérie et Michel éclairera votre lanterne :

« Valérie : Je me demande ce que tu lui trouves à la Tatiana. Un grand cheval  qui a le genre des putains de la Madeleine. Mais vous êtes tous les mêmes. Les youpines vous en mettent toujours plein la vue et si elles ont un vison sur le cul, ça devient du délire.

- Qu'est-ce que tu baves, Tatiana n'est pas juive.

- Je me comprends. Des paumés qui viennent d'on ne sait pas où manger le pain des Français. Je te foutrais tout ça à la rue. »

Dans ma jeunesse, qui n'est pas si lointaine, j'ai connu des femmes qui s'exprimaient de la sorte, une certaine Rolande notamment. Elles n'avaient pas nécessairement le talent de Valérie pour trouver les mots qui claquent (merci Marcel Aymé !) mais elles étaient très fortement réticentes concernant les influences étrangères…

Dans les romans de Marcel Aymé les Français s'expriment librement, c'est aussi ce qui fait leur charme. Aujourd'hui, une telle remarque mettant en cause les juifs serait impossible. Oui, vous avez raison. Mais Marcel, qui écrit avant que la Loi Gayssot ne fasse peser une chape de plomb sur le sujet qui fâche (et peut vous conduire en prison), Marcel donc ne craint pas de s'étendre dessus, comme l'extrait suivant vous le prouvera :

« Valérie, depuis que je la connaissais et probablement bien avant, était antisémite. Je me souviens d'avoir trouvé parmi les livres scolaires de mon frère, il y a plusieurs années, un livre de Sartre contenant des pages brillantes sur l'antisémitisme. Avec une admirable précision, Sartre y démontait le sentiment le mécanisme des sentiments anti-juifs chez les Français de la riche bourgeoisie. Malheureusement je crains qu'il n'ait pas été bien informé. Dans sa très grande majorité, notre riche bourgeoisie s'entend très bien avec la bourgeoisie juive. A Paris, les antisémites ce sont surtout les employés de commerce. Ce n'est pas qu'ils soient racistes ou qu'ils s'érigent en défenseurs de la religion, mais le Juif, pour eux, c'est tout simplement le patron. » Bien vu, non ?

Revenons aux personnages que ce roman a créés et qui ne laissent personne indifférent… Il y a le frère de Martin, Michel, alias «Porteur», qui jouit d'une réputation philosophico-littéraire dans le milieu parisien et passe, lui, pour un type extraordinaire… Il y a la mère de Tatiana, Sonia ("je suis si heureuse, oh si heureuse, même s'il arrive le pire. Il n'y a que les cors au pied qui me donnent le spleen.")…

Il y a aussi le gros Lormier, l'amant de Tatiana qui va embaucher Michel dans son entreprise (la S.B.H., pour faire plaisir à sa maîtresse), et dont le physique hippopotamesque sera finement décrit par Marcel le jour où Michel rend visite à son patron qui doit garder la chambre deux ou trois jours pour raisons de (mauvaise) santé. Une rencontre importante pour l'histoire décrite dans le roman et une description du patron de la S.B.H. qu'on ne peut lire sans penser, en 2021, à l'actuel président du Sénat…

Je vous écoute :  

«  Assis au chevet du lit, ma serviette de cuir ouverte sur les genoux, je lisais des lettres à haute voix tout en surveillant du coin de l'oeil les réactions du gros homme qui m'écoutait sans me regarder, les paupières alourdies par la fièvre et par la fatigue. Jamais depuis que je travaillais dans la boîte il ne m'était apparu ainsi, toute sa boursouflure étalée, lâchée sur les oreillers. D'habitude, dans son bureau, Lormier, harnaché, frotté, le cou pris dans un faux col dur, avait encore une pesanteur imposante, mais là, dans son lit capitonné, il était répandu comme une truie. Chaque fois qu'il remuait la tête, tout le gras de la face roulait en vague lourde, ses mentons mous lui déboulaient sur l'épaule et sa viande en était remuée jusque dans le pyjama. J'étais légèrement incommodé par d'aigres relents de transpiration montant d'entre les draps et plus encore par la vue d'un ustensile de verre, appelé pistolet, posé devant moi sur une table de chevet en marqueterie et contenant un fond d'urine trouble. »

Mais j'arrête là mes commentaires littéraires car nos lecteurs savent désormais ce qu'il convient de faire s'ils ont apprécié toutes ces lignes liées aux Tiroirs de l'inconnu : se procurer ce roman…

Cher JCG, je vous propose de nous arrêter maintenant, car nous sommes le 24 décembre et, comme vous le savez, un Sauveur va nous être offert dans quelques heures… Aviez-vous d'autres lectures  à nous proposer ? Oui, car j'ai lu d'autres ouvrages depuis mon retour à la maison, et notamment Le traître et le néant, un gros livre truffé d'anecdotes concernant le petit, tout petit président qui nous emm. depuis bientôt cinq années et qui a tout fait, lui et ses sbires, pour nous gâcher les fêtes de Noël et du Nouvel an avec son scandaleux passeport vaccinal que, néanmoins, je refuse d'évoquer ce jour, préférant préparer mon esprit et mon cœur au grand événement, à L'Evenement que nous fêterons cette nuit.

Joyeux Noël, JCG et à bientôt ! Joyeux Noël à vous aussi, Bois-Renard !