JC Gruau : "Non à un FN philippolitiquement correct !"

JC Gruau, vous vivez une situation assez délicate politiquement. Disons que j’ai été exclu du parti politique que j’avais rejoint il y a quelques mois et qui, via nombre de militants locaux – à commencer par le premier d’entre eux -, m’avait soutenu  lors des municipales de 2014 ! La particularité de cette situation est qu’aucun militant FN de Laval n’a jamais critiqué les propos - tenus avant mars 2014 – m’ayant valu mon éviction définitive il y a quelques semaines…

Ce que vous aviez écrit pendant la campagne des municipales n’avait choqué personne ? Aucun de mes sympathisants de Laval, en tout cas.

Et à Nanterre ? La Maison mère désormais tenue par Florian Philippot m’avait fait quelques remontrances le jour même où, pourtant satisfait d’être le premier Lavallois à réaliser cet « exploit », j’avais déposé « ma » liste à la préfecture avec ses 45 noms dûment vérifiés par un fonctionnaire tatillon. D’une petite voix nerveuse où perçait l’agacement, Nicolas Bay, l’actuel numéro 2 du FN et ancien ennemi de Marine Le Pen, m’avait sermonné au téléphone parce que certains propos de mon blog littéraire – « Laval et son histoire » - avaient suscité un flot de critiques auprès de certains journalistes parisiens spécialisés dans la lutte anti-FN. Bay en avait alors ras-le-bol d’entendre ces perroquets haineux demander à Marine Le Pen « si le FN allait – enfin - virer le candidat de Laval » pour ses propos politiquement très incorrects. Il avait dû se faire taper sur le bec par sa cheftaine…

Que lui aviez-vous répondu ? « Dis à ces journalistes à la noix que le candidat de Laval les emm. !»

Autre problème pour Nicolas Bay : comment virer une « tête de liste »  non encartée ? C’est également ce que je lui avais répondu. Et, aussi, concernant les propos dits « homophobes », que je n’envisageais pas de changer de sexualité pour complaire à des petits procureurs obsédés par des comportements sexuels qui gagneraient à demeurer le plus discret possible… Soyons-nous-mêmes, nom d’une pipe en bois ! Et moquons-nous de ceux qui ne penseront et ne vivront jamais comme nous ! Oui moquons-nous de ceux que l’excellent Philippe Muray a dénoncé avec un talent inouï dans ses œuvres, en particulier dans un petit poème, « A Hegel », qui figure dans son savoureux « Minimum Respect ». La 26e strophe…

On vous écoute… «  Et ceux qui sont payés pour traquer sur le Net/ Les obscurs dérapages des propos homophobes/ Qui ont l’air se faisant parfaitement honnêtes/ Quand il serait si bon de leur dire poil au zob… »

Mais revenons au FN et à la réaction de Nicolas Bay le jour où vous avez déposé votre liste à la Préfecture… J’avoue que ce comportement « frontiste » m’avait terriblement déçu, beaucoup plus que n’importe quelle critique émanant de l’ennemi !  L’ennemi, je m’en moque dans les grandes largeurs - et je dirais même que je ne crains qu’une chose : qu’il me trouve du talent ! Mais le FN, quand même ! Je savais que Marine avait une mentalité d’adjudant-chef et qu’elle ne prisait guère la famille traditionnelle qui va à la messe le dimanche et trouve qu’il y a du relâchement un peu partout, mais quand même ! Mes propos n’avaient rien de choquant ! Ils m’ont toutefois permis de comprendre que ce parti ne méritait pas mon adhésion pleine et entière…

Pourtant, quelques mois plus tard, vous avez pris votre carte… Oui, j’ai adhéré en septembre dernier après un an de camaraderie politique. J’étais en effet décidé à poursuivre l’aventure électorale afin - qui sait ?, de pouvoir exprimer les idées nationales dans d’autres assemblées que celles du conseil  municipal de Laval et de Laval Agglo. J’aime le combat politique et le fait d’être en opposition au plus grand nombre me stimule. Appréciant également le collage d’affiches et le « boîtage », je me suis dit qu’en prenant une carte au FN je pourrais continuer ce genre de combat… D’autant que j’estimais ne pas avoir démérité dans mon rôle de conseiller municipal et communautaire…

Avouons aussi que pour faire de la politique, il faut nécessairement être soutenu par un parti. Eh oui, hélas ! Impossible de faire autrement. Mais ce sont mes liens d’amitié avec les militants et tout particulièrement avec Bruno de La Morinière qui m’ont convaincu de franchir le pas. De devenir un militant complet, si j’ose dire… Certes, je n’étais pas satisfait à 100% car je suis viscéralement attaché à ma liberté d’expression mais enfin, il y a des jours où il faut mettre ses passions et son tempérament dans la poche, non ? Je me disais aussi qu’entrer au FN me « recentrerait » et que cela ne serait pas nécessairement mauvais pour des emplois éventuels… Je me disais enfin qu’on ne peut pas éternellement se présenter avec le soutien d’un parti sans y adhérer. Et avoir systématiquement droit, dans les media, à l’étiquette « soutenu par le FN ».

Cette adhésion vous a permis d’assister au congrès de Lyon, au second sacre de Marine Le Pen. Oui, j’ai « participé » à ce congrès et force est de reconnaître que le seul discours à m’avoir emballé fut celui de Jean-Marie Le Pen, discours qui avait été précédé par un petit film épatant retraçant la carrière de « mon » Président d’honneur. Le « Vieux », une fois encore, grâce à son verbe, avait été fidèle à lui-même et sans concession aucune à l’égard de l’air du temps. Un homme politique, un vrai. Il avait abordé la fin possible de la France, l’islamisation galopante dans les banlieues et les zones rurales, la poussée démographique du tiers monde, etc. Tout y était passé, et brillamment !

C’est tout ce que vous aviez apprécié de ce congrès ? Oui. Le reste m’avait déçu, en particulier le discours de lèche-cul intégral du jeune Philippot car si ce dernier sait passer des grands oraux de l’Ena à la télévision, derrière un pupitre, il a le charisme d’un dindon malade. Il est surtout beaucoup trop obséquieux avec sa cheftaine. Marine par-ci ! Marine par-là ! Il en fait des tonnes, c’est grotesque !   

Et le discours de Marine justement ? Si la forme était correcte, le fond était plutôt décevant. Car elle avait, de nouveau, refusé d’évoquer l’importance de la famille au sein de notre société ! Je parle de la famille traditionnelle… En clair, elle n’a pas fait la moindre allusion à l’abolition de la loi Taubira… On sent bien que tout ce qui, de près ou de loin, fait référence au catholicisme lui donne la nausée… Je sais qu’il est difficile de grimper les échelons dans une république maçonnique, mais quand même ! La France va mal, la France se meurt, et si le leader FN ne va pas au fond des choses sur certains sujets, qui le fera ?

En clair, ce qui vous manque dans le nouveau FN, c’est la défense des trois valeurs qu’on ne peut vanter si on veut devenir président d’un Rotary Club ou maire d’une bourgade de la France rurale : Travail, Famille, Patrie… Oui ! il s’agit du tiercé gagnant que toute droite qui se respecte doit absolument tenter de mettre en place. Mais Marine Le Pen n’est pas de droite, c’est une affaire entendue… D’où les nouvelles recrues qui viennent au FN cohabiter avec l’ancien noyau dur d’extrême-droite…

Ensuite, quels ont été vos rapports avec la Direction ? J’avais glissé un CV à un élu dont l’influence est aussi forte aujourd’hui au FN que les chances de voir Jeanne Moreau animer la prochaine revue du Lido ! Je lui avais dit que mes talents de plume pourraient trouver à s’exprimer dans un parti qui, malgré ses défauts, m’apparaissait comme un « moindre mal ».

Et alors ? Résultat nul. Mes propos écrits et ma prestation au Petit Journal ont fait de moi un paria dans ce parti qui n’a pas été capable – contrairement à ce qu’avait demandé Jean-Marie – de créer un journal. A Lyon, plusieurs élus que j’ai rencontrés ont botté en touche une quelconque collaboration d’ordre professionnelle.

Etiez-vous déçu ? Oui et non. Oui, parce que j’ai besoin de travailler davantage et que le FN m’a immédiatement donné l’impression de ne s’intéresser qu’au travail intellectuel de Philippot et de ses boys, impression confirmée dernièrement par le témoignage de Julien Rochedy. Non, parce que je ne suis pas « philippotien » - ou « philippiste » - pour deux sous et me voyais mal devoir travailler avec l’étoile montante du FN. Pour mener un combat, il faut être en phase avec les combattants, penser comme eux sur l’essentiel, ce qui n’est pas le cas.

Avez-vous eu des contacts avec lui ? Non, mais j’ai su qu’il avait demandé ma tête au secrétaire départemental Bruno de La Morinière. Peu de temps avant le lancement officiel de la campagne des départementales, j’avais eu au téléphone l’une de ses assistantes qui avait également contacté le SD du 53.

Que vous avait-elle demandé ? De fermer mon blog et de cesser de tweeter. Carrément ! Carrément.

Autant demander à jeune fouteux en pleine possession de ses moyens physiques de ranger ses crampons ! Ou à un cycliste qui rêve de gagner le tour de France de ranger son vélo ! J’ai refusé tout net et d’autant plus fermement que le « débat politique », aujourd’hui, passe davantage par les réseaux sociaux et l’Internet que par des articles sérieux dans des revues de politique que personne ne lit plus ! Par ailleurs, auteur de théâtre, ancien journaliste municipal, diariste depuis plus de trente ans, blogueur et, entre autres, auteur de biographies de commande, je considère ne pas avoir, à 52 printemps, à m’aplatir devant des petits jeunes qui n’ont aucune légitimité pour me dire ce que je dois ou non écrire. Aucune !

Le FN vous a quand même laissé vous présenter, une fois de plus. Oui, mais j’ai dû hausser le ton et menacer l’assistante de qui vous savez de convoquer illico presto la presse locale afin qu’elle fasse de la publicité concernant la manière dont le nouveau FN traite son élu d’opposition le plus actif au conseil municipal de Laval.

Que vous reprochaient-ils ? D’avoir, entre autres, écrit qu’on ne pouvait pas s’exprimer librement en France sur quantité de sujets, y compris sur la Seconde guerre mondiale et les camps de concentration… Ces camps étant une obsession pour le nouveau FN, j’ai dit à l’assistante en question que j’avais écrit deux ouvrages concernant, le premier, un résistant qui avait vécu un mois à Auschwitz et un an à Buchenwald (Jacques Lhoste), et, le second, un ancien prisonnier ayant survécu à 18 mois de Dachau (Marcel Renaudin) !  

C’est le genre d’arguments qui fait mouche ! Bien sûr, car pour nombre de nouveaux Frontistes venant de la « gôche », seuls les camps de concentration nazis méritent le respect, les larmes, l’affliction, des mines éplorées. En quelque sorte, ces camps occupent toute la partie réservée au « Négatif » ! Ils n’ont jamais entendu parler du communisme, du rideau de fer, du goulag, des pays de l’Est, etc. Mao, Staline, Castro… connais pas ! Ils sont incultes dans ce domaine ! La preuve ? Quand ils évoquent Pétain ils sont tout autant horrifiés par le personnage que les types de gauche ! Et certains s’imaginent que Pétain et Hitler étaient de la même famille politique !

S’imaginent-ils que si la France en était arrivée à ce stade de décomposition en mai 40 c’était la conséquence d’une lente descente aux enfers liée aux insuffisances de  la République troisième du nom… Non. Pour eux, Pétain c’est l’horreur absolue. Pétain et, bien sûr, « l’extrême-droite »… Pour avoir bien connu, apprécié (et interrogé longuement) un ancien Poilu de Verdun, j’ai un tout autre jugement sur le Maréchal. Et je refuse – et refuserai toujours – d’insulter sa mémoire en lui crachant dessus !    

Revenons aux départementales, auxquelles vous avez pu participer. Oui, car vingt minutes après ma « menace » évoquée plus haut, la jeune assistante me laissait un message m’indiquant que le FN me suivait de nouveau pour cette élection. « Mais attention !, précisait-elle surtout pas de Petit Journal ! »

Ah, on peut dire que ce reportage où vous ne vous exprimez que quelques secondes continue de vous coller à la peau ! Oui, voilà comment on est « remercié » d’évoquer les problèmes que pose l’africanisation accélérée d’une ville de province et de dénoncer l’hypocrisie d’une municipalité (en l’occurrence celle de Boyer) qui met exclusivement des petits blancs sur sa couverture de journal municipal alors que la rubrique de l’état-civil regorge de prénoms africains !

Vous êtes donc candidat 100% FN avec une femme de qualité, Rachel Avril, avec laquelle vous passez un grand nombre d’heures à tracter, coller, boîter, discutailler… Mis à part cet aspect humain fort sympathique, cette campagne fut sans intérêt puisque nous ne connaissions pas les pouvoirs que le Gouvernement nous réservait…De plus, le canton avait été taillé sur mesure pour Guillaumette ! Et il me fallait affronter la très séduisante Gwendoline Galou…

Néanmoins, « Philipette » aurait pu vous féliciter car vous n’avez pas fait partie des « dérapeurs » jetés à la vindicte publique par les petits TDC anonymes de L’Entente, que relaient, en Mayenne, leurs homologues du misérable site « La Mayenne on adore ».  Non, rien dans ce domaine durant la campagne concernant bibi ! Pas une seule expression de ma part n’a été relevée qui ait pu choquer les censeurs d’aujourd’hui…

Cela aurait dû vous inquiéter… [rires] Oui. Mais ils se sont rattrapés quelques semaines après, avec mon soutien clairement affiché, via Twitter et mon site, à Jean-Marie Le Pen, quand ce dernier a été lâché en rase campagne par sa fille Marine et ses « petits mecs » (selon l’expression de l’ancien président du FNJ, Julien Rochedy).

Sur ce sujet, force est de constater que vous avez été maladroit concernant la suite de votre carrière… Il se trouve, cher Bois Renard, que j’ai la trahison en horreur ! Appréciant depuis toujours Jean-Marie, j’ai détesté la manière dont les membres du Front l’ont lâché. Cela m’a mis mal à l’aise. J’avais honte pour certains d’entre eux. Une question d’éducation, sans doute…

Avez-vous pensé à démissionner ? Bien sûr, le jour même ! Mais, après quelques minutes de réflexion, j’ai décidé de ne pas hâter ce départ…pour ne pas gêner le secrétaire départemental. Disons qu’après ce vilain coup, ce parricide, j’avais perdu le peu de respect qu’il me restait pour Marine Le Pen et son fan-club d’arrivistes…

Vinrent votre convocation et votre éviction - que nous laisserons de côté car vous l’avez déjà narrée sur ce site et dans Rivarol. Ce que l’on peut dire, en revanche, c’est que pareille éviction en dit long sur nos chances de voir se redresser la France avec le nouveau FN… Eh oui, que voulez-vous ! ce dernier est dans la logique – implacable  - des partis au sein de la « Ripoublique » française… 

En fait, comme vous l’a dit Wallerand de Saint-Just lors de votre purge, tout doit être mis en œuvre pour que l’élite du parti puisse monter en haut du cocotier républicain pour ensuite… y rester ! Exactement. Car une fois que vous avez la voiture avec cocarde, le secrétariat, les chargés de mission, les invitations à tous les pince-fesses tricolores des environs, les indemnités et tout le tralala, vous êtes ferrés au Système et vous ne souhaitez plus le changer !

Quand même, le FN… Oui, quand même, le FN ! Les petits nouveaux rappliquent parce qu’ils sentent qu’une carrière mérite d’être tentée dans ce camp-là. Mais vous voyez bien le comportement lamentable que tous – ou presque - ont eu avec leur fondateur, l’homme qui a bâti un parti vers lequel on pouvait légitimement se tourner avec l’espoir d’améliorer les choses… Ils l’ont lâché minablement alors que tous les événements que nous vivons présentement donnent raison à Jean-Marie, qui les a prophétisés dès les années 70… Au lieu de le féliciter, de rappeler la justesse de ses vues, de saluer une vie politique hors du commun, ils ont préféré le mettre à la porte en disant – devinez quoi ? – qu’il est à côté de ses pompes ! Un militant du FN 53 a même évoqué la « sénilité » le concernant ! J’ai cessé de correspondre avec lui immédiatement !

Les gens qui ont conçu et fait cela sont des misérables ! Oui, et ce d’autant qu’on s’enfonce chaque jour davantage dans la glu…

Pitoyable spectacle ! Oui, pitoyable spectacle et qui fait de mon éviction une chose tout-à-fait logique, normale, naturelle car, personnellement, je refuse, je le répète, de critiquer le courageux et brillant Jean-Marie Le Pen. Vouloir le supprimer, c'est aussi vouloir supprimer gouaille, insolence, culture, liberté d'expression... tout ce qui donne du goût à la vie politique ! Au-delà de ce qu’il peut dire, a pu dire ou dira, et des erreurs qu’il a commises dans sa vie (qui n’en commet pas ?), il est, pour moi, dans la vie politique française, LE symbole de la liberté d’expression. Et cette liberté d’expression est essentielle pour quiconque veut sortir la France du bourbier dans lequel elle patauge avec de moins en moins de chance de s’en extraire un jour.

Sa double victoire juridique contre sa fille a dû vous réjouir. Ce qui me réjouit, surtout, c’est que le FN soit obligé d’organiser un « congrès physique » plutôt qu’une simple « consultation postale ». Hélas, ayant été viré avant cette double victoire juridique, je ne pourrai y assister et, partant, applaudir bruyamment le discours du Vieux lion…

Revenons à votre éviction. Heureusement que vous n’étiez pas au pouvoir, vous auriez été ennuyé avec vos adjoints et vos élus délégués… C’est vrai. Seul dans l’opposition et à cinq ans des prochaines municipales il convient de relativiser la chose… Il y a bien d’autres problèmes plus urgents à régler.

Des Lavallois vous en ont parlé ? Oui, forcément. Le sentiment qui prévaut est, dans mon camp, l’incompréhension, car en Mayenne, le parti de Marine c’est encore un peu celui de Jean-Marie ! Et les Mayennais de bonne race n’aiment pas les parricides… J’ai reçu des messages de soutien de plusieurs électeurs et même de certains colistiers, qui m’ont assuré qu’ils ne voteront plus jamais pour le FN. « Si ce parti vire un type comme vous, alors, vraiment, c’est qu’il n’est pas meilleur que les autres… »

D’autres vous ont demandé de quitter le conseil… Quelques-uns auraient préféré que je démissionnasse, en effet. Mais j’ai déjà évoqué ce sujet. Et mon refus total de quitter le navire…

Et au conseil municipal, votre fan-club a disparu… Oui, comme je l’ai dit lors de notre dernière entrevue, lors de la séance du 22 juin, seules trois personnes avaient fait le déplacement. Ceci a surpris beaucoup de monde, côté centre et droite molle. D’aucuns me croyaient plus populaire parmi mes troupes [rires] ! C’est ainsi. C’est le prix à payer de la liberté d’expression.    

Je sais que vous avez envoyé un courriel à ceux de vos sympathisants ayant donné leur adresse-mail à votre secrétaire. Oui, je leur ai écrit que je ne leur en voulais aucunement de ne plus venir me supporter. J’ai également tenu à leur dire que je n’avais aucune mauvaise conscience à rester conseiller municipal d’opposition, dans la catégorie, cochez la bonne réponse : « exclu du FN », « ex-FN », « élu d’extrême-droite »… J’ai d’autant moins mauvaise conscience que je pense être l’élu d’opposition le plus actif, le plus remuant, le seul qui aille au fond des choses, le seul qui ne laisse rien passer dans les domaines qui nous ont réunis lors des municipales de mars 2014 : sécurité, identité, respect de l’argent public...

En clair, toutes proportions gardées, vous faites du Jean-Marie : vous dites ce que vous pensez et vous pensez ce que vous dites. Oui, et que cela plaise à Pierre, Paul, Jacques. A Fatoumata et à Yasmina. Mais aussi à Marinette et à Philippette !

Vous évoquez aussi la suite de votre « carrière » politique… Disons que j’évoque un possible ralliement au Parti de la France (Carl Lang) ou une carte chez les « Amis de Jean-Marie Le Pen » afin de pouvoir défendre « plus efficacement » les idées que le FN défendait jadis avec courage et talent avant l’arrivée de Philippot comme maître à penser de Marine Le Pen. Du temps où les militants FN pouvaient dire tout ce qu’ils voulaient sans se faire taper sur les doigts par des arrivistes sans personnalité ni chaleur humaine… Du temps où cette liberté de parole était une satisfaction, un plaisir… Maintenant, Philippot regnante,  ils sont constamment gênés d'aborder certains sujets, et craignent sans cesse d'être dénoncés à Nanterre…  Enfin, je termine ma missive par une certitude.

Laquelle ? Les idées que je continue et continuerai de défendre au conseil resteront celles sur lesquelles j’ai été élu avec le soutien actif de mes colistiers et celui du FN 53 sous l’étiquette « Laval Mieux Vivre. A ce sujet, j’organiserai une réunion avant la fin 2015 afin de réfléchir à la (sur)vie de cette association que j’ai l’honneur de présider.

Voilà qui est clair. Je l’espère car la situation ne l’est pas vraiment…

Comment ça ? Le sentiment qui prévaut chez de très nombreux patriotes est que nous ne changerons pas la situation en passant par les urnes avec un bulletin Front National, que d’aucuns n’appellent plus désormais que le…  Fion National. Le mal qui tue notre pays est trop profond et le FN trop préoccupé par sa respectabilité, son « exemplarité » auprès des merdias qui le détesteront toujours. Alors qu'il faudrait libérer la parole, le FN passe son temps à l'orienter vers le "philipolitiquement correct ». C'est cuit !

A propos de ce parti, j’ai lu dans la rubrique « Dites-le avec des tweeets » de Rivarol que vous aviez croisé le fer, ou plus exactement le « gazouillis », avec certains membres du cabinet de Marine Le Pen… Oui, cela a commencé avec le dénommé Julien Odoul, plus connu pour son physique de mannequin à la sauce Tétu (journal homo longtemps soutenu par les pépettes de Pierre Bergé et actuellement au bord de la faillite) que son ancrage à droite (il vient de l’UDI).

Ce type qui met sans cesse son comportement sexuel en avant, n’a pas apprécié que vous considériez comme « un honneur » de vous faire virer du FN par « un tribunal comprenant l’homosexualiste Eric Domard et le faux-cul de Saint-Just. » J’ai effectivement eu droit à la réponse suivante : L'honneur revient à ce "tribunal". A lire vos propos immondes et vos insultes, vous n'avez rien à faire au #FN  D’où ma réponse : Si maintenant il faut exhiber ses pectoraux chez Têtu pour trouver une place au #FN, effectivement, je n'ai rien à y faire.

Vous avez également croisé le tweet avec votre « grand ami » Eric Domard qui, depuis, tout comme Philippot du reste, vous a bloqué sur Twitter. Oui, ce phare de la pensée mariniste, au lendemain du référendum autorisant le mariage gay en Irlande, a exulté en justifiant la victoire de la loi civile sur la loi morale.

Qu’a-t-il écrit ? Que l'on soit pour ou contre le mariage homosexuel, la décision revient au peuple et à lui seul.  Et je lui ai répondu ceci : Votre argument est nul mais ne me surprend pas. Et si le peuple décide de zigouiller les homos, la décision lui revient aussi ?

Enfin, vous avez également riposté suite à un tweet d’un autre conseiller de Marine Le Pen, Bertrand Dutheil, son « Monsieur Laïcité », si j’ai bonne mémoire. Exact. Ce Chevénementiste avait critiqué la réaction du PCF face à un tract FN évoquant les idées de Georges Marchais en matière d’immigration. Extravagant: rappeler les positions de Marchais est pour les communistes d'aujourd'hui une "provocation". Ni une ni deux j’ai écrit ceci : Extravagant: rappeler les positions de Le Pen (Jean-Marie) est pour les frontistes d'aujourd'hui un motif d'exclusion ! 

Autre frontiste que vous avez dans votre collimateur, Pascal Gannat, tête de liste aux prochaines régionales dans les Pays de la Loire. Oui, ce dernier a pondu le tweet suivant : Pour la gauche, la culture c'est le vagin géant à #Versailles. Nous proposons une autre vision !  Et d’évoquer le Collectif Culture présidé par la célèbre girouette politicienne Sébastien Chenu. Là encore, ma réponse a fusé comme un suppositoire : Il faut reconnaître que le #CLIC #Chenu du new #FN ne risque guère de s'intéresser au vagin, "géant" ou "normal" ! 

Malgré votre éviction, vous semblez toujours aussi combattif ! Figurez-vous que c’est un devoir, par les temps qui courent. Nous ne devons pas baisser la garde - même si le FN ne veut plus – pour l’instant - de gens comme moi ! Le combat se doit de continuer. Avec ou sans Marine Le Pen qui, entre nous, n’est ni au pouvoir ni éternelle… Même topo pour Philippot, qui est loin, très loin de faire l’unanimité, y compris dans son parti… Un jour viendra où ceux qui le supportent le combattront férocement. C’est inévitable.

Que préconisez-vous, que le nouveau FN laisse actuellement de côté ? Ceci, que j’ai également tweeté le 10 juin : Nous devons nécessairement retrouver le droit de dire ce que nous pensons en France. Sinon, nous allons continuer de crever sans rien faire.

Cette absence de liberté d’expression vous obsède dirait-on ? Oui, j’y reviens sans cesse car je crois (autre tweet du 10 juin) qu’Un parti qui n'inscrit pas dans son programme la suppression des lois mémorielles ne peut pas améliorer la situation des Français en France. 

Est-ce la première mesure à prendre d’urgence sitôt au pouvoir ? Oui mais il y en a une autre que j’ai déjà évoquée cent fois depuis que je fais de la politique : baisser de manière importante les émoluments réservés aux politiciens.

JC Gruau, encore merci pour ces précisions, qui intéresseront nombre de vos lecteurs. Je l’espère et à bientôt !