"La Mayenne on adore" voit des sodomites partout !

JC Gruau, dans son dernier articulet haineux à votre encontre ("Viré du FN, JC Gruau accuse des "sodomites""), le site « La Mayenne on adore » se réjouit de votre éviction du FN. D'après lui, y'a pas photo, vous êtes « trop trash », « trop vulgaire » pour Marine Le Pen qui, écrit-il,  « en a soupé des propos haineux de la figure du FN en Mayenne ». Vous voici habillé pour l’hiver ! Oui même si c’est l’été qui se pointe ! J’ai lu ce énième articulet non signé (Christopher Guéna ?) et qui, cette fois, me qualifie de « trash » (« d’un goût douteux, qui flatte les bas instincts de l’homme ») et de « vulgaire »… Je laisse au petit plumitif trop lâche pour signer ses petites bouses-de-Net la libre appréciation de ces adjectifs et, pour ne rien vous cacher, me contrefiche de ce qu’il peut penser de ma pomme ! Ce qui m'intéresse, en revanche - et ce qui saute aux yeux -, c’est l’admiration qu’il témoigne pour Marine Le Pen. On sent d’emblée que, dans le conflit qui m’a récemment opposé à l’ancien parti d’extrême-droite, « La Mayenne on adore » a clairement choisi son camp : celui du nouveau FN, ce qui ne saurait m’étonner compte tenu de l’ambiance générale qui y règne désormais, à Nanterre et dans certaines fédérations…

Le titre signale que vous tiendriez pour responsable de votre éviction des « sodomites » ! Ah, quel titre raffiné là encore ! Evidemment, cela n’est pas ce que j’ai écrit mais, une fois de plus, le « journaliste »  de « La Mayenne on adore » me permet, si j’ose dire, de le corriger en citant intégralement mon tweet : « En fait, si j'ai bien compris, je me fais virer du #FN en 2015 pour avoir employé, en 2013, un mot qui sied à nombre de ses cadres : sodomites » Tout est dit. Je rappelle qu’il s’agit d’un mot qui figure dans le dictionnaire et qu’on a toujours le droit de nommer. Sauf au FN, bien sûr !

Il parle ensuite d’un « supposé lobby gay au FN ». Pourquoi « supposé » ? Si un élu aussi actif que bibi peut se faire virer d’un parti pour avoir employé ce mot une fois dans sa vie, dans un article antérieur à son élection, c’est que le lobby fonctionne à plein régime, arrêtons de prendre des gants (ou des capotes anglaises) ! Je ne connais du reste pas un militant sincère qui, revenant du défilé du 1er mai, ne m’ait pas dit qu’il avait croisé une quantité invraisemblable d’homos dans le cortège du nouveau FN ! Lequel veut que ses élus, ses cadres, ses militants soient parfaits, « exemplaires », autrement dit qu’ils parlent exactement comme les élus, cadres, militants du PC, PS, UDI, UMP (Républicains). Demain, le nouveau FN voudra sans doute aussi que ses militants aient les tablettes de chocolat (pectoraux) de M. O., la coupe de cheveux de M. D., l’air sinistre de M. P., etc. « Nous ne serons jamais des gens bien comme il faut ! », chante Jean-Jacques Goldman ; aujourd'hui beaucoup de vieux militants FN peuvent reprendre son tube en pensant aux cadres de leur nouveau parti...

Vous refusez cette rééducation, ces nouveaux modèles ? Je les refuse, oui, car j'aime la précision, la finesse, la diversité qu'offre depuis des siècles le vocabulaire de ma langue d'origine, ma préférée, celle qu'il m'arrive d'enseigner avec passion, la langue française. Je les refuse car je veux continuer de lire les auteurs que j’aime sans qu’on vienne me dire qu’ils ont été mis à l’Index par des ennemis de la littérature ! Je les refuse parce que je ne veux pas de ce monde d'incultes et de donneurs de leçons ennemis de toute subtilité dans le domaine des mots ! Non, je ne veux pas, à 52 ans, que des minets n'ayant pas lu dix livres ces cinq dernières années viennent me rééduquer et m'apprendre à écrire ! J’ai employé le mot « sodomite » sans penser à mal et j’estimais ne pas avoir à le payer d’une éviction dans le parti créé par Jean-Marie Le Pen, Président d’honneur en exercice quand j’ai pris ma carte !

C’est courageux de votre part - pardon : suicidaire - de refuser novlangue & repentance… Au train où vont les choses, nous serons bientôt obligés de n’employer qu’une centaine de mots de vocabulaire fournis par des tablettes informatiques distribuées par le ministère de l'Education anti-nationale ! A tout cela je réponds par le mot de Cambronne... Mitterrand était ce qu’il était mais lui, au moins, il respectait la langue française (et aussi quelques fidélités de jeunesse) ; il n’aurait jamais supporté que des petits blogueurs sans culture littéraire vinssent le taquiner sur sa façon de s’exprimer, son plaisir de goûter les mots… Non mais quoi ! On est en France oui ou non ?

Continuons l’examen de l'article qui vous attaque : l’anonyme vous reproche d’avoir laissé sous-entendre que « tous les homosexuels ne sont pas sodomites ». Alors, là, excusez-moi mais je manque tout simplement de connaissances de terrain (si j'ose m'exprimer ainsi). J’ignore précisément ce qu’ils font entre eux et ne veux pas le savoir car, comme disait Thierry Roland à Jean-Michel Larqué au siècle dernier, « cela ne nous regarde pas » ! J’ai employé ce mot parce que, dans le dictionnaire, il est donné comme synonyme d’homosexuel, point barre.

Le plumitif considère que l'emploi de ce mot constitue un « dérapage haineux de plus ». Et un de plus au compteur, un ! Plus sérieusement, il faudrait que ce petit Père la Morale d'Aujourd'hui sache une chose : il n’y a jamais eu la moindre goutte de haine dans ce qu'il nomme mes « dérapages ». J’ai simplement dit qu’au FN, aujourd’hui, certains mots ont raison de votre avenir, de votre carrière. Où voit-il de la haine là-dedans ? Quant aux homos pourquoi les haïrais-je, alors que j’ai, dans le domaine intime, la chance d’avoir su créer une famille digne de ce nom ! Les gens qui me connaissent le savent, c’est, avec le théâtre de boulevard et la provocation, le seul domaine où je peux me targuer d’une certaine réussite… Quant à l'expression « dérapage haineux », elle est devenue une condamnation morale qui fait trembler le citoyen, lequel reste par ailleurs indifférent devant une jeune femme ou un vieillard qui se font agressés dans la rue, sous ses yeux ! Le but de cette expression est de discréditer les gens… Je rappelle quand même que c’est la deuxième fois qu’il emploie le mot haineux. Comme on disait dans le temps, "c’est celui qui l'dit qu’y est !"

Evidemment, vient ensuite l’insinuation (l’accusation ?), cent fois entendue et répétée pendant la période où le mariage gay mobilisait de centaines de milliers d’opposants dans la rue : "Si vous n’aimez pas les homos, c’est que vous en êtes un vous-même !" Ben, voyons ! Et les « anti-nazis » étaient, eux aussi, des nazis ! C’est connu ! Même son de cloche pour les anti-cathos : ils ne rêvent que d’entrer au séminaire ! Idem pour ceux qui trouvent qu'il y a trop de musulmans en France : ils rêvent tous d'arrêter le pinard et le jarret de porc !

C’est du grand n’importe quoi ! En fait, dans le monde vu par le directeur de "La Mayenne on adore" Christopher Guéna, qui s'est engagé en politique pour "lutter contre l'homophobie", il existe deux groupes d’individus sur terre : les homos et les homophobes. Mais comme les homophobes sont - d'après lui - des homos qui s’ignorent, au final, il n’y a plus qu’un seul groupe : les homos ! Les homos qui le savent et le disent, les homos qui le savent et ne le disent pas et les homos qui ne le disent pas car ils ne le savent pas ! Bref, 100% homos !

C’est tout de même incroyable de raisonner ainsi ! Il faudrait de toute urgence expliquer au petit Guéna qu’il existe des millions d’hommes et de femmes, des centaines de millions même qui sont attirés par les gens de l’autre sexe ! Eh oui, cela peut sembler bizarre, je sais, mais c’est encore assez courant. 

Et assez efficace aussi pour assurer la reproduction de l’espèce humaine ! Le petit Christopher lui-même n’a pas été conçu autrement qu’avec l’union d’un homme et une femme… Cela ne veut pas dire que tous ces hommes et ces femmes en veulent aux homos, non. Pourquoi leur en voudraient-ils ? Mais ils ne veulent pas non plus raser les murs parce qu’ils ne le sont pas ! D’autre part, pour en revenir à cette histoire d’homo, une question mérite d'être posée : qui, en 2015, n’oserait passer à l’acte s'il en éprouvait le besoin ou même l'envie ? Nous ne sommes plus à l’époque d’Oscar Wilde...

Que voulez-vous dire ? Qu’un homme ou une femme attirés par une personne du même sexe ne bravent aujourd’hui aucun interdit social digne de ce nom pour satisfaire leur attirance ! Ils ne craignent pas le bûcher, que je sache !

Hormis dans les sociétés musulmanes. Oui, et c’est pourquoi tant d’homosexuels sont effrayés par la perspective de vivre un jour dans ce genre de société. Il est évident que dans une république française islamique  « La Mayenne on adore » ne pourra plus tenir certains propos. Ni illustrer les pratiques amoureuses des Ligériens pendant les vacances d'été en publiant une photo de deux mecs en train de s'embrasser…

Il faudrait aussi dire au plumitif de "La Mayenne on adore" qu’on n’a pas besoin de passer des tests psychologiques vantés par des universités américaines pour savoir quel sexe nous attire ! Oui. Un simple coup d’œil suffit, le plus souvent. [rires] Mais peut-être que les gars de « La Mayenne on adore », eux, ont eu besoin de passer des tests pour se lancer dans la grande aventure de la séance d’anatomie comparée ? Après tout, vu la manière dont ces jeunots anonymes écrivent, vu leur culture générale, les raccourcis qu’ils se permettent dans leurs articulets à trois sous, il est possible qu’ils aient eu besoin d’une aide extérieure, d’un psychologue pour les guider vers le bon partenaire ! [rires]

Je reviens sur le fait – très bien vu – "d’en être" dans notre société. Il existe en effet nombre d’associations, de clubs, d’entreprise – de partis politiques même ! – où le fait « d’en être » ne gêne aucunement ni l’entrée, ni la carrière ! Au contraire ! Pour s’en convaincre, il suffit de feuilleter quelques pages du bouquin récent consacré à l’ancien directeur – surpayé – de Sciences-Po, Richard Descoings – alias Richie - pour s’apercevoir que la société d’aujourd’hui ne freine ni ne gêne la carrière des invertis…

Et moi j’aimerais savoir combien d’exclus du FN sont homosexuels ! Vous êtes pour les statistiques sexuelles, vous ?

Non mais je crois pouvoir affirmer qu’on a plus de chance de se faire virer du FN si on est hétéro qu’homo, n’en déplaise aux petits nouveaux frontistes de « La Mayenne on adore ». Vous êtes en train de me dire que le fait d’être viré du FN démontre que vous n’en êtes pas…

On peut légitimement le penser... Si vous le dites...

Un dernier mot, pour conclure ? J'ai toujours pensé que la valeur d’un individu - tout comme celle d'un écrivain - ne se juge pas au regard de sa sexualité. J’apprécie autant de lire Proust que Philippe Muray, Déon que Montherlant, Renaud Camus que Jean Dutourd. Leur sexualité m'indiffère et ne m’empêche aucunement de les apprécier à leur juste valeur, qui ne se situe pas dans ce registre. Dans ma jeunesse, une phrase du journaliste de cinéma François Chalais avait très clairement exprimé ce que je continue de penser adulte  : « Le monde déborde de combat où le sexe est inutile pour se prouver qu’on est un homme. »

Voilà le genre de citation qui vaut à elle seule 50 articulets de "La Mayenne on adore". Et quand je dis 50, c’est plutôt 200… Entièrement d’accord avec vous. Du reste, de nombreux lecteurs du jeune Aubin Laratte se plaignent qu’il ait été si mal remplacé. Lui au moins montrait son visage et, indispensable pour avoir droit au respect, interrogeait les gens qu'il citait dans ses articles !

C'est pourquoi tant d'anciens lecteurs boudent aujourd'hui ce "site de chez nous" obsédé par la "lutte contre l'homophobie"... Une lutte qui finit, je l'avoue, par me fatiguer...

Et sur laquelle, j'espère, nous n'aurons pas à revenir ayant tout dit dans notre entretien d'aujourd'hui... Je l'espère également.

A très bientôt, cher JCG ! Quand vous le souhaiterez cher Bois-Renard !